De Haan (Belgique), le 22 juin 2010
« ENFIN ! Il y a plus de dix ans que nous nous mobilisons pour la reconnaissance des droits des Francophones établis en Flandre. Sans grands résultats jusqu’ici ! Nous sommes mentionnés cette fois dans des documents de la campagne électorale et notre site (www.francophonie.be/ndf) est devenu une plaque tournante en matière d’information sur la francophonie », peut-on lire dans le numéro d’été des « Nouvelles de Flandre » qui est publié par l’Association pour la promotion de la francophonie en Flandre (APFF).
« Nous avons, comme nous l’avons déjà fait auparavant, demandé aux différents partis politiques, comment ils se situaient par rapport aux trois points qui nous intéressent plus directement, à savoir :
1) la ratification de la Convention-cadre sur la protection des minorités,
2) la signature d’un accord culturel entre nos communautés,
3) l’instauration d’une circonscription électorale fédérale. »
Et de poursuivre : « Nous n’avons pas cessé de répéter qu’il ne s’agissait pas du tout de remettre en cause l’unilinguisme de la Flandre, mais simplement d’être traités en Flandre comme n’importe quel autre groupe linguistique. Nous estimons ne pas pouvoir exercer notre vie culturelle normalement. Il y a à notre égard un climat d’hostilité qui tient de l’obsession !
C’est, sans conteste, la réponse du PS la plus importante que nous ayons reçue en raison de sa clarté et de la précision de son contenu. C’est une des premières fois que les Francophones de Flandre sont mentionnés par un négociateur institutionnel !
M. Elio Di Rupo, président du parti le plus important de Wallonie et grand gagnant des élections en Belgique francophone écrit : “Le PS tient à rappeler que la position commune adoptée le 14 janvier 2005 par l’ensemble des Présidents des partis démocratiques francophones et relative aux communes à facilités est plus que jamais d’actualité. Les Présidents de parti y indiquaient qu’une façon de rencontrer l’exigence d’un renforcement des droits des Francophones de la périphérie bruxelloise est d’envisager un élargissement des frontières de Bruxelles”.
“Concernant la signature d’un accord culturel entre les Communautés, cela fait plusieurs années que la ministre socialiste de la Culture, Fadia Laanan formule de telles initiatives à son homologue flamand. Nous ne désespérons pas d’aboutir dans le cadre du dialogue institutionnel qui se nouera très certainement au lendemain des élections. A propos de l’idée de circonscription fédérale, plusieurs personnalités socialistes de premier plan ont déjà indiqué qu’elles trouvaient l’idée sympathique et intéressante. Nous trouvons qu’elle mérite d’être examinée très sérieusement.” »
A l’APFF de conclure, après avoir passé en revue les réponses des partis francophones et flamands : « On retiendra que les Flamands n’entendent pas ratifier la Convention-cadre sur la protection des minorités, bien que le Conseil de l’Europe ait reconnu le fait d’une minorité francophone en Flandre. Que, par contre, ils sont favorables à un accord culturel. Ils sont réticents par rapport à une circonscription électorale fédérale, mais n’y sont pas opposés en principe. Ils souhaitent en tout cas un examen approfondi préalable.
Ces prises de position affirmées pendant la campagne électorale permettent de mieux évaluer l’avenir réservé aux Francophones établis en Flandre. A des gens bien intégrés, nécessairement bilingues, puisque que toutes les obligations administratives se font dans la langue de la région. Au vu des résultats du scrutin, il apparaît quelques orientations prévisibles. La victoire écrasante du parti de Bart De Wever place les francophones face à un interlocuteur redoutable et résolu. Il ne paraît pas envisageable que plusieurs partis de Flandre s’unissent pour lui barrer la route.
Les Francophones, de leur côté, peuvent opposer le bloc imposant du PS, le parti de M. Di Rupo étant devenu, grâce à un score spectaculaire, le représentant de l’opinion wallonne et son parti se renforce à Bruxelles. Le PS est d’autant plus fort qu’il peut compter sur son allié naturel du SP.A (…)
Il est probable que la circonscription fédérale sera remise sine die. La convention-cadre ne sera quant à elle ratifiée que si la pression de l’Europe et des francophones chez nous est suffisante. Tous nos efforts devront donc porter sur la signature d’un accord culturel solide. »