At peace, de Ballaké Sissoko (15€)
Le nouveau disque du grand artiste Malien est un petit bijou précieux, un talisman aux pouvoirs apaisants. On adore le métissage instrumental et poétique proposé par le musicien de Bamako, symbole du champ de tous les possibles que représente la musique et qu’incarnent les musiciens du monde lorsqu’ils se rencontrent. Avec grâce et douceur, les sons typiquement mandingues, la kora traditionnelle et le balafon se marient au violoncelle de Vincent Segal- également producteur de l’album. Voilà un disque qui porte à merveille son nom (en paix).
À noter : le label No Format propose un pass 2013 qui constitue aussi un beau cadeau : pour 50€, on recevra chez soi tous les albums produits dans l’année (ou 60€ en version vinyle). www.noformat.net
Les vins du Nouveau Monde, Amérique du Nord, de Jacques Orhon (Les Éditions de L’Homme, 22,50€)
Une vraie bible pour se familiariser avec les vins d’Amérique du Nord et du Mexique, pas si connus, vu du vieux continent. Bien sûr, la production canadienne en générale et québécoise en particulier a une large place dans ce dictionnaire, et pour cause : Angevin d’origine, le maître sommelier Jacques Orhon vit au Québec depuis 1976 et a fondé l’association canadienne des sommeliers professionnels.
À travers les cépages, les terroirs, on part à la rencontre des vignerons du cru et de leur production, on découvre leur amour pour le vin, les techniques de vinification. L’auteur raconte des histoires, des anecdotes, il fait vivre son propos pour ne pas rendre l’ouvrage indigeste, et propose aussi des associations mets et vins. Une réussite !
Peste & Choléra, de Patrick Deville (Editions du Seuil, 18€)
Vous n’avez pas encore lu le prix Femina 2012 ? Il n’est jamais trop tard ! L’auteur natif de l’estuaire de la Loire, directeur de la Maison des Écrivains Étrangers et Traducteurs de Saint-Nazaire (www.maisonecrivainsetrangers.com), nous emporte dans les malles du Suisse Alexandre Yersin, élève de Pasteur, découvreur du bacille de la peste (qui porte son nom, Yersinia pestis) et de bien d’autres choses, comme ce qui aurait pu s’appeler le Coca-Cola si Yersin avait déposé un brevet…
L’homme était brillant mais peu porté sur les relations humaines, la politique, les honneurs et les arts. Seuls les voyages lui importaient, et de son amour pour l’Indochine, il reste encore aujourd’hui de nombreuses traces au Vietnam : il y a, entre autres choses, introduit l’hevea (l’arbre à caoutchouc) en 1899, commerçant alors avec Michelin, roi du pneumatique.
L’ouvrage de Patrick Deville n’est pas une biographie de Yersin au sens strict. On aime son écriture claire, ciselée mais sans effets de manche ni maniérisme littéraire. On sent l’immense travail de documentation de l’auteur qui a marché dans les pas de Yersin, à Nha Trang, Saïgon, Dalat… En refermant le livre, on a le plaisir de constater qu’on ne s’est jamais ennuyé.
L’instant aimé, de Jorane (12,50€)
C’est une artiste à part de la scène québécoise, rare et touchante, qui s’est forgé un style qui n’appartient qu’à elle. Sa « marque de fabrique » ? Jorane utilise souvent sa voix comme un instrument de musique, capable de gravir des montagnes ou de ruisseler comme un filet d’eau cristallin. Son autre instrument fétiche, c’est le violoncelle qui donne une profondeur vaguement mélancolique à ses chansons. Rien de triste, non, juste une douce langueur qui nous emporte dans un univers onirique un peu folk et baroque.
La reprise de J’ai rencontré l’homme de ma vie de Diane Dufresne va bien à Jorane, et l’on imagine avec délice ce que pourrait donner un duo entre les deux Québécoises… Voilà un album hors du temps, indémodable, dont les sonorités nous hantent longtemps.
À noter : Jorane sera notamment en concert le 2 avril 2013 à L’Européen, à
Paris.
Contes d’Afrique, de Henri Gougaud, dessins de Marc Daniau (Éditions Seuil Jeunesse, 15€)
Avez-vous remarqué combien la lecture d’un conte transporte les enfants ? Même adulte, on se souvient toujours des contes qui nous ont émerveillé dans notre enfance. « Les contes ont nourri toute ma vie, ils m’ont fait ce que je suis », dit Henri Gougaud, grand amoureux des mots.
Les grands vont naturellement adorer tourner les pages de ce joli recueil pour raconter aux petits (dès 4 ans) les vingt histoires merveilleuses qui s’animent sous la plume d’Henri Gougaud. Afrique noire, Afrique du Nord, Égypte ancienne… La poésie des contes est servie par les dessins du Charentais Marc Daniau, aux couleurs pures, franches et chaudes. Cette édition limitée avec couverture toilée sérigraphiée est un petit bonheur à partager en famille.