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Survol de l’éducation aux médias au Québec
Chroniques de l’EMI

Survol de l’éducation aux médias au Québec

1er décembre 2018 - par Marc Capelle 
 - © Marc Capelle
© Marc Capelle

Survol de l’éducation aux médias au Québec

La France n’est, bien sûr, pas le seul pays à proposer une approche de l’éducation aux médias. Comme annoncé précédemment, ces « Chroniques de l’EMI » proposeront de temps à autre un regard sur ce qui se fait ailleurs en la matière. Premier exemple : le Québec.
« L’éducation aux médias est intégrée au programme de formation de l’école québécoise, du préscolaire jusqu’à la fin du secondaire, explique Normand Landry, universitaire, spécialiste en EMI à l’Université TÉLUQ (université d’enseignement à distance, affiliée à l’Université du Québec).
Les directives gouvernementales soulignent clairement l’importance de l’EMI. Ainsi dans la présentation des domaines de formation pour les élèves du primaire, on peut lire ceci : « [l’élève] peut distinguer les différents types de médias, discuter de la teneur des messages véhiculés et des fins poursuivies par chacun d’entre eux. Il explore les éléments du langage médiatique et il prend conscience de l’effet qu’ils produisent sur lui. Il peut ainsi créer une distance critique entre la situation virtuelle, présentée notamment par les jeux vidéo, et la situation réelle. Il apprend à juger de leur place et de leur rôle dans sa vie et dans la société et il prend conscience de leur influence sur ses valeurs personnelles. Il s’entraîne ainsi à rester en contact avec la réalité et développe son jugement critique, éthique et esthétique ».
Mais Normand Landry tempère cette volonté : « Cette intégration est complexe et problématique. Elle n’encourage pas formellement l’évaluation des compétences en la matière et les responsabilités sont peu réparties. Il y a chez nous de très nombreuses activités prenant place en éducation aux médias à l’école. Celles-ci sont toutefois davantage le fruit d’initiatives d’éducateurs passionnés que de prescriptions ministérielles ». 
Même son de cloche chez Line Pagé, journaliste, très impliquée dans l’EMI. « L’éducation aux médias est ce qu’on appelle une compétence transversale que les élèves doivent développer, dit-elle. Mais les enseignants ne sont pas formés et outillés pour faire cette éducation. Par conséquent, le résultat est très inégal sur le territoire et tient à l’intérêt ou passion de certains professeurs ». Elle estime qu’en France l’éducation aux médias est un peu plus développée compte tenu notamment de l’existence du CLEMI, même si, elle observe que, comme au Québec, les résultats varient beaucoup d’une région à une autre.
Line Pagé est par ailleurs responsable du projet « 30 secondes avant d’y croire » mis en place par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Ce site, destiné aux enseignants et aux élèves, offre un espace de formation à la lutte contre les fausses nouvelles (on évite de parler de fake news au Québec !).
Est-ce que pour autant les médias québécois s’engagent fortement pour accompagner le travail des enseignants en éducation aux médias ? Normand Landry constate un manque de direction de la part des instances publiques afin de structurer des partenariats dans ce domaine. Mais il ajoute : « J’estime que nous assistons au Québec à un processus similaire à celui qui prend place en France. Les médias se mobilisent davantage et le Conseil de presse du Québec s’intéresse à ces questions ».


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