POLITIQUE
- Par Rosa de Diego
Si nous devons aborder les grands événements de l’actualité espagnole pendant l’année 2017, la crise politique en Catalogne constitue sans doute l’élément fondamental, devenu un problème majeur, avec des répercussions non seulement politiques, mais aussi judiciaires et économiques.
Il est indéniable qu’une partie des Catalans réclame depuis longtemps une autonomie accrue, voire l’indépendance. Attachés à leur langue et à leur culture, certains habitants de Catalogne ne se sentent pas traités équitablement par le gouvernement central. Mais les Catalans restent toujours très partagés sur l’indépendance de leur région. Finalement, et malgré l’interdiction du gouvernement espagnol et de la Cour constitutionnelle, qui avait prévenu les dirigeants et les fonctionnaires qu’ils ne pouvaient pas collaborer à l’organisation d’un scrutin illégal, la coalition au pouvoir dans le gouvernement catalan a réalisé le référendum pour l‘indépendance de la Catalogne le 1er octobre, dans des conditions ne permettant pas de garantir la confiance dans le résultat (l’impression par les Catalans de leur propre bulletin, ou l’utilisation d’hôpitaux de jour ou d’écoles comme bureaux de vote). Les jours suivants la tension et la division gagnent la rue avec une grève générale et plusieurs manifestations pour et contre l’indépendance. Le Président catalan, Carles Puigdemont, n’arrive pas à établir un dialogue avec le gouvernement central et il affirme que le résultat du référendum l’engage et passe l’initiative au Parlement autonome. Le 16 octobre, les deux dirigeants des principales associations séparatistes, Jordi Croixat et Jordi Sánchez, surnommés « les Jordis » ont été arrêtés et emprisonnés pour sédition.
- L’homme au centre de l’avenir catalan - Ph : Flickr - OxFF
Le 27 octobre, le Parlement catalan a adopté un processus constituant pour se séparer de l’Espagne lors d’un vote à bulletin secret, avec 70 votes pour, 10 contre et 2 blancs. Les 53 autres députés, membres des partis constitutionnels, étaient sortis de l’hémicycle au moment du vote comme protestation. Cette résolution définit la République catalane comme « un état indépendant, souverain de droit, démocratique et social ». Après cette proclamation unilatérale de l’indépendance de la Catalogne, en réaction et à l’issue d’un conseil de ministres exceptionnel, Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, a annoncé plusieurs mesures qu’il comptait prendre en vertu de l’article 155 de la Constitution espagnole, une procédure d’exception qui permet de suspendre la large autonomie des communautés régionales espagnoles. Il a proclamé : « Nous, les Espagnols, nous avons vécu une triste journée, au cours de laquelle la déraison s’est imposée à la loi et a détruit la démocratie en Catalogne ». Au cours d’une allocution télévisée pour expliquer aux Espagnols la situation, Mariano Rajoy a affirmé que « c’est bien le président de la Généralité, Carles Puigdemont, qui a choisi par son attitude et ses décisions que le processus d’application de l’article 155 de la Constitution se poursuive. Lui, et lui seulement. Ce sont les premières mesures que nous mettons en marche pour éviter que ceux qui étaient jusqu’à maintenant responsables de l’exécutif catalan puissent poursuivre leur escalade de désobéissance ».
- Catalan ne faisant pas dans la demie mesure ! Ph : Flickr - NH53
Le Président de la Catalogne, Carles Puigdemont son gouvernement et le chef de la police ont été destitués et on a lancé des poursuites judiciaires à leur encontre. La direction de la région a été confiée à Soraya Saenz de Santamaría, la numéro 2 du gouvernement espagnol. Les ministères du gouvernement central assumeront les pouvoirs de l’administration centrale. On dissout le Parlement de Catalogne et on convoque des nouvelles élections « autonomiques » le 21 décembre. Le porte-parole du Ministère public a précisé qu’il est urgent de rendre leur voix à tous les citoyens catalans. Il affirme que la seule réponse valable doit venir des urnes vraies et légitimes, des urnes qui ont une loi et qui font l’objet d’un contrôle. Pour le gouvernement espagnol, il ne s’agit pas de suspendre l’autonomie, mais de récupérer le calme et l’espoir pour tous les Espagnols. Le fonctionnement quotidien de la Catalogne n’a pas été affecté par la mise sous tutelle. La liberté des médias n’a pas non plus été obstruée : le Sénat espagnol a renoncé à prendre le contrôle de la télévision publique catalane (TV3).
- Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol le 22 décembre 2017 - Ph : Flick - fotomovimiento
L’organisation du référendum interdit par Madrid a valu aux membres du gouvernement catalan d’être poursuivis pour sédition et détournement de fonds (l’argent utilisé pour le scrutin notamment). Huit ministres ont été arrêtés le 2 novembre et placés en détention, dont le vice-président, Oriol Junqueras. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre Carles Puigdemont et quatre de ses ministres, qui sont allés s’installer en Belgique le 30 octobre, pour sédition et rébellion. Ils se sont rapidement livrés à la justice belge qui les maintient en liberté conditionnelle, en attendant de statuer sur leur extradition. Mardi 5 décembre, dans un changement de cap inattendu, le Tribunal suprême espagnol a retiré ce mandat d’arrêt européen visant l’ancien Président catalan destitué et les quatre membres de son ancien gouvernement. Le 9 novembre, la Présidente du Parlement catalan, Carme Forcadell, et cinq autres parlementaires avaient comparu devant la Cour suprême. Ils ont été placés en détention provisoire jusqu’au versement d’une caution de 150 000 euros pour la Présidente et de 25 000 euros de caution pour les autres membres du Parlement. Dans la rue les mouvements indépendantistes appellent à des manifestations en soutien aux responsables incarcérés qu’ils ont défini comme des « prisonniers politiques ». Quant aux élections autonomiques prévues pour le 21 décembre, les derniers sondages prédisent un résultat serré entre les partisans de l’indépendance, qui avaient obtenu 47,8 % des voix en 2015, et ceux de l’Espagne constitutionnelle.
- Une société coupée en deux ? Ph : Flickr - Victor Garalut Garciolo
ÉCONOMIE
Il est évident que cette crise a eu un important impact économique. D’une part, le gouvernement espagnol a révisé à la baisse la croissance attendue pour 2018. La Banque d’Espagne a averti du risque de « récession » en Catalogne d’ici à 2019 en cas de crise politique « sévère et prolongée ». D’autre part, selon le dernier décompte du registre du commerce, plus de 2 400 entreprises ont transféré leur siège social hors de la région depuis le 1er octobre. Six des sept groupes catalans cotés en Bourse se sont délocalisés. À citer les Banques de Sabadell et CaixaBank, le fournisseur de gaz et d’électricité en Espagne Gas Natural, le groupe immobilier Colonial ou le gestionnaire d’autoroutes Abertis. Mais cet impact économique se reflète également dans le secteur touristique. En Catalogne, le tourisme dont dépendent bien des emplois et qui pèse autour du 14 % du PIB a aussi baissé et on parle déjà d’un « ralentissement de la demande touristique ». Les commerçants ont noté également une chute importante de leurs ventes pendant cet automne. Avec son industrie automobile, son secteur bancaire, de grands groupes pharmaceutiques et le tourisme, l’activité est diversifiée, mais la Catalogne est aussi l’une des régions les plus endettées d’Espagne. Il faudrait aussi considérer que si la Catalogne proclamait son indépendance, elle ne pourrait rester dans l’UE et dans la zone euro comme le gouvernement de la Généralité l’a affirmé. Le sommet européen du mois d’octobre a envoyé un message clair à Barcelone : toute sécession de l’Espagne sera considérée comme une sécession de l’UE. Si une région proclame son indépendance, avec ou sans accord de l’État central, elle sort automatiquement de tous les traités signés par le pays auquel elle appartenait. La Catalogne sortirait de l’UE et de l’euro si elle devenait indépendante.
Dans ce contexte, Mariano Rajoy a aussi appelé les entreprises à ne pas quitter la région et les Espagnols à ne pas boycotter les produits catalans. Il veut rétablir d’urgence la normalité en Catalogne pour réduire la tension sociale et arrêter les dégâts sur l’économie. « Nous voulons récupérer la Catalogne qui appartient à tous avec la démocratie et la liberté. Nous allons réussir le 21 décembre, si la majorité silencieuse transforme sa voix en votes », a-t-il affirmé. Maintenant il faut attendre le cours de cette histoire.
Deux mois après la proclamation d’une République de Catalogne, avec une participation très importante (80 %), les résultats des élections régionales soulignent la division de la Catalogne. Les trois partis indépendantistes sont majoritaires en sièges, mais pas en votes au parlement de Catalogne. Les anti-indépendantistes du parti libéral de Ciudadanos sont incontestablement la première force, avec 36 sièges sur les 135 du parlement catalan, plus que chacune des deux principales listes indépendantistes. Mais ils ne disposent pas d’alliés pour former un gouvernement. D’autre part, si Carles Puigdemont avait affirmé qu’en cas de victoire il rétablirait le gouvernement destitué par Madrid, s’il revient en Espagne il sera arrêté et il ne pourrait pas gouverner. Le roi d’Espagne dans son traditionnel discours de Noël a accusé les catalanistes de mettre en danger la stabilité de la catalogne et de toute l’Espagne. Le futur reste une énigme difficile à résoudre.
CULTURE
- Par Carmen Mata Barreiro
Les tensions identitaires en Catalogne et la problématique de l’indépendance seraient susceptibles d’éclipser la vie culturelle et scientifique de l’Espagne en 2018, mais elles interpellent des acteurs de l’univers de la culture et de la science, qui apporte de nouvelles approches. Elles deviennent ainsi un objet de réflexion et d’engagement.
Des festivals, des prix et des foires ont rendu hommage à la littérature espagnole, française et francophone, et ont réussi à avoir une grande visibilité médiatique. Nous évoquerons la Foire Internationale du Livre de Guadalajara (Mexique), où la ville de Madrid et sa littérature étaient à l’honneur, le Hay Festival à Ségovie, et le « Prix Goncourt-Le choix de l’Espagne », projet auquel sept universités publiques espagnoles ont participé.
Des projets de recherche et de création concernant la mémoire et l’Histoire, et particulièrement de la mémoire de l’exil républicain de 1939, ont abouti. Des publications incontournables, ainsi que des expositions, des conférences et des tournées de représentations théâtrales en constituent des exemples.
Le dynamisme culturel touche le domaine du théâtre et des festivals de cinéma. Dans l’univers des Beaux-Arts, de nouveaux moteurs tels que la Fondation Botín à Santander et des musées très reconnus encouragent la création artistique et les échanges entre des cultures.
- Le Hay festival - Ph : Roberto Arribas
La Catalogne : émotions et engagement des écrivains et des chercheurs
Beaucoup d’écrivains et chercheurs espagnols et étrangers ont été touchés par l’absence de dialogue et par l’atmosphère d’asphyxie vécue et subie par beaucoup de Catalans. Ainsi, l’écrivain Eduardo Mendoza a écrit un essai pour essayer de comprendre Qué está pasando en Cataluña (Qu’est-ce qui se passe en Catalogne), Almudena Grandes a écrit un article très sensible en hommage à la culture catalane, et 638 écrivains en catalan, éditeurs et libraires ont rédigé un manifeste d’adhésion au référendum indépendantiste. En dehors de l’État espagnol, des chercheurs de plusieurs pays – dont l’historien Enzo Traverso, le politologue Alain G. Gagnon et la philosophe Geneviève Fraisse- ont signé une déclaration publique, « Referendum in Catalonia, not War », qui a contribué à ouvrir une voie pour la création de nouveaux espaces internationaux de débat sur la question catalane.
Festivals, foires et prix littéraires : villes et universités
En 2017, les villes se confirment comme les moteurs de changement en Espagne, que ce soit dans le domaine des idées ou dans la visibilité de la création culturelle. La maire de Madrid , Manuela Carmena, a participé à la session plénière du XIIe Congrès mondial de Metropolis, à Montréal, portant sur « Un monde en évolution : Le nouveau leadership des métropoles ». Et la ville de Madrid a répondu à l’invitation de la Foire Internationale du Livre de Guadalajara (Mexique) -la plus importante rencontre culturelle en espagnol dans le monde-, qui a décidé de lui rendre hommage, en proposant un programme riche de conférences, d’expositions, de concerts et de représentations théâtrales.
À Ségovie, le Hay festival 2017 a fait une place à la réflexion sur les villes et à leur rôle de transformation de la société, à l’intérieur de débats et d’un programme de cinéma consacré à Berlin, co-organisé par le Goethe Institut. D’autres problématiques y ont été abordées, et parmi les écrivains invités, Leïla Slimani, récipiendaire du Prix Goncourt 2016, a eu un entretien, intelligent et sensible, avec Elvira Marco. L’exposition « Regards qui parlent », de l’artiste Daud, a tenu à faire prendre conscience des conditions de vie des enfants de la rue de certaines villes d’Afrique subsaharienne.
Pour la première fois, l’Espagne a participé au projet de critique littéraire « Prix Goncourt. Le choix de l’Espagne », organisé par l’Ambassade de France et l’Institut français d’Espagne (Bureau du Livre, Coopération Éducative et Coopération Universitaire). Sept universités, qui ont été sélectionnées, ont constitué un jury formé de professeurs et d’étudiants, qui était censé évaluer les quatre ouvrages qui avaient été finalistes au Prix Goncourt, en vue d’en choisir un. Un professeur référent et un étudiant porte-parole ont exposé le choix de chaque université et les étudiants ont participé au jury qui, présidé par l’écrivain Arturo Pérez-Reverte, s’est réuni à la Résidence de l’Ambassadeur de France le 13 décembre 2017. À la fin de la délibération, et devant des représentants de la presse espagnole, une étudiante a dévoilé le nom de l’écrivaine gagnante : Alice Zeniter, auteure du roman L’Art de perdre. Le roman sera traduit en espagnol et la romancière fera une tournée en Espagne en 2018.
Plusieurs écrivains francophones ont participé à des colloques et ont fait des conférences et des lectures dans des universités, dans des institutions comme L’Institut français, et dans des librairies, parmi lesquels Nicole Brossard, Louise Dupré (Québec), Françoise Lalande (Belgique), Florence Delay (France) et Jean-Philippe Dalembert (Haïti).
La mémoire et l’Histoire : création et recherche
Victime de ce que Paul Ricœur appelle « abus d’oubli », mémoire manipulée ou oubli de fuite, un « vouloir-ne-pas-savoir » (Ricœur 2000) qui touche la mémoire de la IIe République, écrasée par la Guerre civile, l’œuvre des écrivains exilés à la fin de cette guerre n’a pas eu le degré de reconnaissance que mérite sa qualité et c’est à partir des années 1990 qu’elle commence à être connue en Espagne. Le professeur Manuel Aznar Soler a créé un Groupe d’Études de l’Exil Littéraire (GEXEL) à l’Universidad Autónoma de Barcelone et a entrepris un excellent travail de recherche et communication. En 2017, la parution du Diccionario bio-bibliográfico de los escritores, editoriales y revistas del exilio republicano de 1939 (Dictionnaire bio-bibliographique des écrivains, maisons d’édition et revues de l’exil républicain de 1939) (4 volumes), dirigé par Manuel Aznar et par José-Ramón López García, constitue un événement majeur.
Parallèlement, l’Institut Cervantès a organisé et appuyé des expositions et des conférences sur des écrivains de l’exil républicain, particulièrement sur Max Aub, écrivain dont la famille franco-allemande avait émigré en Espagne à cause de la 1re Guerre mondiale et qui est devenu un grand dramaturge, romancier et essayiste en espagnol qui a vécu des expériences dans des camps d’internement en France et en Algérie avant de s’exiler au Mexique . L’exposition « Retour à Max Aub » au siège de l’Institut Cervantès à Madrid, la « Journée Max Aub » à l’Université Libre de Bruxelles et la tournée de la pièce De algún tiempo a esta parte en Allemagne, en Hollande et en Belgique invitent à découvrir ou à redécouvrir son œuvre, fruit d’une pensée lucide et d’une posture éthique.
En 2017, le professeur de Littérature espagnole à l’Universidad Autónoma de Madrid, Julio Rodríguez Puértolas, qui est à l’origine des Journées annuelles de la Culture de la IIe République, nous a quittés.
Festivals de cinéma : la III Muestra de cinéma francophone et le Festival de Tarifa
Beaucoup de villes accueillent des festivals de cinéma en Espagne. Outre les très reconnus Festival de Saint-Sébastien (né en 1953), la Seminci de Valladolid (depuis 1956) et le Festival international du cinéma fantastique de Sitges, des festivals plus jeunes se consolident. Ainsi, en 2017, Curtocircuito, le 14e Festival international de cinéma de Saint-Jacques de Compostelle, dont l’invité a été Peter Greenaway, le 14e Festival de Cinéma africain de Tarifa (FCAT), festival transfrontalier, qui a lieu dans la ville andalouse de Tarifa et dans la ville marocaine de Tanger, et Encuentros/Rencontres. IIIe Muestra de cinéma francophone, à Madrid. Ce dernier a accueilli trois réalisatrices francophones, qui ont participé à des débats et à des analyses de leur œuvre filmographique : Sophie Deraspe (Québec-Canada), Alice Diop (France-Sénégal) et Britta Rindelaub (Suisse).
Commémorations : musées, tableaux et universités
Dans l’univers des Beaux-Arts, on célèbre, en 2017, le 20e anniversaire du Guggenheim Bilbao, conçu par l’architecte Frank Gehry, et qui est devenu l’axe de la profonde transformation qu’a vécue la ville. Et c’est aussi le 80e anniversaire de la création du tableau Guernica de Picasso, qui fut exposé au Pavillon de la République espagnole de l’Exposition internationale de Paris de 1937 et qui est arrivé au Musée National Reina Sofía (Madrid) il y a 25 ans. Ce musée, dirigé actuellement par Manuel Borja-Villel, a mené une recherche poussée sur ce tableau qui se matérialise, en 2017, en divers projets, dont les expositions, Art et liberté. Rupture, guerre et surréalisme en Égypte et Pitié et terreur chez Picasso. Le chemin à Guernica. Et on a créé un nouveau site, « Guernica 1937-2017 », guernica.museoreinasofia.es, qui donne accès à plus de 1500 documents.
On prépare les anniversaires de plusieurs universités, qui auront lieu dans cette année académique 2017-2018. Les deux Universidades Autónomas, celle de Madrid (UAM) et celle de Barcelone (UAB) célébreront leur 50e anniversaire, et l’Université de Salamanque, née en 1218, célébrera son 800e anniversaire. Dans le cadre de la préparation de la commémoration du VIIIe Centenaire, l’Université de Salamanque a engagé un dialogue avec l’art contemporain, en organisant une exposition de l’artiste Miquel Barceló.