Mihaela et Moniri
- Mihaela Simionca
- Ph : Aimablement prêtée par le Comité des Jumelages d’Angoulême
Mihaela Simionca, la photographe, pose un regard numérique, sophistiqué et parfois hitchcockien sur les monuments les plus connus d’Angoulême. Pendant ses cinq mois de résidence à l’École Supérieure de l’Image elle s’est attachée à montrer le banal architectural de la ville passé au filtre de son esprit conceptuel formé au design. Comme si elle nous disait aux habitants vous croyez connaître votre ville, et bien voilà, regardez là avec mes yeux ! L’atmosphère que la jeune roumaine imprime à la ville plonge l’observateur dans l’univers de la bande dessinée ou celui du jeu vidéo. Les sujets sont documentaires, car ils décrivent le patrimoine de la ville, mais ils sont détournés de la vision classique. On reconnaît là, les trace du parcours universitaire de Mihaela : du lycée jusqu’au doctorat elle n’eut de cesse de creuser un même sillon, celui du traitement numérique de l’image jusqu’à la perte de tous contacts avec le réel.
- Moniri M’BAÉ
- Ph : Aimablement prêtée par le Comité des Jumelages d’Angoulême
Moniri M’BAÉ et son travail de dessinateur-illustrateur sont à l’opposé radical de l’univers proposé par Mihaela. Avec lui, le quotidien est à portée de main ! Les personnages rencontrés sur les routes entre Turda, Cluj ou Sighisoara sont ronds, ébouriffés, souriants, taquins, rêveurs... Moniri a l’esprit du bourlingueur. Né sur l’ile de la Réunion puis étudiant aux Beaux-Arts à Montpellier et Angoulême, il multiplie des expériences de voyageur-crayonneur toujours à la recherche de contacts avec des gamins pour des ateliers hauts en couleur ! À la création venue du profond d’elle-même distillée par Mihalela, Moniri répond par un dessin spontané qui balance entre le dessin d’enfant et le dessin pour enfant. Ses multiples voyages à Turda et dans la région l’ont conduit à passer outre les clichés et à partager avec de nombreux jeunes Roumains le chamboulement causé par l’entrée de leur pays dans l’Union Européenne.
- Ph : Aimablement prêtée par Mihaela Simionca et le Comité des Jumelages d’Angoulême
L’exposition qui fermera ses portes le 16 mai est le sommet de l’iceberg. C’est l’événement qui attire l’attention, mais il ne doit pas cacher le travail de fourmis effectué par les Comités des Jumelages des deux villes qui à force de creuser la falaise des lourdeurs avec une petite cuillère sont parvenus à engager de véritables échanges culturels entre les deux villes et même les deux régions. Les Universités de Cluj et de Poitiers sont entrées dans la danse et "échangent"des enseignants. La bande dessinée et les mondes de l’image virtuelle sont toujours au programme... preuve, s’il en fallait une, que ni l’Europe, ni les organisations francophones ne sont là pour broyer les cultures des nations, mais plutôt pour provoquer des échanges et contribuer à la mise en valeur des savoir-faire des uns et des autres...