- Ph : CIDIHCA
L’opération consiste à tirer avantage des technologies numériques pour rendre aux Haïtiens la mémoire photographique qui s’éparpille depuis des lustres et ainsi mettre un terme à l’hécatombe... Le CIDIHCA possède déjà quelques archives qu’il prête aux chercheurs, aux étudiants ou aux écrivains. Mais il est temps de regrouper les documents plus ou moins oubliés dans les greniers des familles ou sur les étagères des collectionneurs. Frantz Voltaire lance donc un appel vibrant à tous les amoureux d’Haïti !
Vive l’ère du numérique
Les négatifs ont souvent disparu mais la numérisation permet de ne pas priver les propriétaires des documents qu’ils ont eu la sagesse de conserver. Frantz Voltaire a déjà récupéré des photographies d’étudiants haïtiens à Paris dans les années 50, d’autres représentant 300 militants politiques assassinés sous l’ère Duvalier ou illustrant la vague d’immigration vers Cuba dans les années 1930... Les archives de l’ex-URSS s’ouvrant peu à peu, il a bon espoir de « tomber » sur des pépites insoupçonnées, comme cette photo d’un chef du Parti Communiste haïtien prise à Moscou. La générosité est aussi de la partie : 50 photos viennent d’être envoyées par la femme d’un photographe guyanais et 200 photos échappent à la poubelle grâce à une généreuse donatrice qui explique que si elle avait laissé l’album à ses enfants il aurait été perdu ! Les communautés religieuses, notamment en Europe, sans aucun doute dépositaires de fonds photographiques et pourquoi pas de films, sont aussi contactées... les petits ruisseaux font les grandes rivières !
- Photo : CIDIHCA
Avant d’être réellement utilisables, les documents devront être identifiés, légendés et datés avec le plus de précision possible. Des partenariats avec l’université McGill de Montréal et avec les archives du Québec sont signés. Le premier permettra l’embauche pendant deux ans d’une étudiante haïtienne. Le second financera l’achat de boites de conservation pour les photographies et conseillera le CIDIHCA sur la manière de valoriser au mieux les documents.
L’ambition est que les associations d’universitaires haïtiens et celles de leurs confrères travaillant sur Haïti s’approprient l’initiative et la nourrissent. Les Haïtiens sont encore sous le choc du tremblement de terre et on peut comprendre que leur priorité soit ailleurs. Pourtant la conservation de ce patrimoine argentique et numérique est indispensable à la vie culturelle d’Haïti. Pour le moment c’est à la diaspora de jouer en attendant qu’une institution haïtienne puisse prendre le relai et que ce fonds s’installe à Port-au-Princes. En attendant... la petite annonce doit circuler pour mettre un terme à l’hécatombe !