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KAZAKHSTAN - Les étudiants en France

KAZAKHSTAN - Les étudiants en France

Rencontre avec Zamira, Aigul et Asset...

L’année 2013 au Kazakhstan a été déclarée l’année de la France. Ce genre de programme de coopération internationale est l’occasion pour les deux peuples de mieux se connaître et d’élargir leur connaissance l’un de l’autre...

Zamira Yensebayeva - © Aimablement prêtée à Francekoul par Zamira Yensebayeva
Zamira Yensebayeva
© Aimablement prêtée à Francekoul par Zamira Yensebayeva

Parfois un jour dans d’autres lieux

donne plus de dix ans de la vie chez soi-même

Anatole France


L’année 2013 au Kazakhstan a été déclarée l’année de la France. Ce genre de programme de coopération internationale est l’occasion pour les deux peuples de mieux se connaître et d’élargir leur connaissance l’un de l’autre. Sur le devant de la scène, des programmes de mobilité destinés aux Kazakhs partants en France sont financés par l’ambassade de France et la fondation Soros afin de former les jeunes élites kazakhes francophones. Francekoul.com a rencontré trois de ces jeunes étudiants kazakhs actuellement en France : Aigul Shambulova, Zamira Yensebayeva et Asset Akhmetov.

Pour la dernière année scolaire, plus de deux cents étudiants kazakhstanais ont été admis dans des universités françaises. Ces jeunes spécialistes pourront éventuellement trouver un emploi dans l’une des entreprises françaises au Kazakhstan, telles Alstom, Areva, Sanofi-Aventis, ou Total.

Quand il est question d’aller à l’étranger, chacun possède sa propre idée : formée par les médias, les stéreotypes, par tout ce que quelqu’un a dit, montré, expérimenté. Mais est-ce que la vérité correspond aux attentes ? Pas toujours. Zamira, qui poursuit ses études de Droit Licence 3 à Montpellier I, en est convaincue :

Zamira Yensebayeva
Ph : Aimablement prêtée à Francekoul par Zamira Yensebayeva

«  Avant le départ, l’image de la France était un mélange de clichés typiques dont on entend parler si souvent et dont on devient inévitablement victime ayant passé en tant que touriste quelque temps à Paris : la cuisine raffinée, le bon vin, les promenades au bord de la Seine, la belle vie. Je connaissais très peu l’existence d’une autre France au-delà de Paris.  »

Pour Aigul, qui étudie la Médecine à l’Université Aix-Marseille, l’image de la France était principalement professionnelle. « Je savais que le système de santé français est l’un des meilleurs au monde (selon le classement de l’OMS). Pour moi c’était un bon exemple avec beaucoup de choses à apprendre. »

Mais que se passe-t-il après la première joie à l’arrivée dans un pays étranger ? La réalité répond-elle toujours à ce qui était attendu ? Ici, les étudiants divergent.

Aigul Shambulova
Ph : Aimablement prêtée à Francekoul par Aigul Shambulova

Aigul est « tout à fait d’accord avec la fameuse déclaration que les Français ont deux passions : l’amour et la cuisine. Ils ont « le culte » du repas, précisément le dîner. » L’étonnement vient ensuite : « ce qui m’a surpris c’est qu’il y a beaucoup de femmes qui fument, même quand elles sont avec leurs enfants. Les personnes âgées sont des gens qui vivent vraiment pleinement et prennent du plaisir. Les propriétaires des voitures de luxe sont les gens retraités, au Kazakhstan c’est l’inverse. "
Asset, un jeune ingénieur du Transport Ferroviaire en Master 2 ‘Ville & Projets’ au sein de l’Université Lille 1, aborde quant à lui la difficulté de la langue et les différences dans le rapport avec la famille. « Avant de partir en France, je pensais être suffisamment préparé pour mes études, néanmoins il y a des choses bien surprenantes. C’est premièrement la langue française qui s’est révélée être un peu plus difficile que prévue. Et si dans la société française les jeunes quittent leurs familles à l’âge de 18 ans pour construire leurs propres vies, dans la société kazakhe c’est quasiment l’inverse, nous sommes fortement attachés à nos familles, nos parents, nos proches et c’est la chose qu’il me manque ici en France. »

Zamira, qui réside en France depuis bientôt quatre, pense « qu’il y a beaucoup de choses qui me paraissent comme tout à fait normales et habituelles, cela ne me surprend plus d’aucune manière. Mais en essayant de se rappeler de mes impressions au début, je me souviens d’avoir été assez surprise par la tranquillité des dimanches : aucun magasin ouvert, très peu gens dans la rue, on a l’impression que la vie s’est arrêtée. Cela est d’autant plus marquant dans des petites villes de province, quand ce n’est pas le cas à Paris. Quant aux traditions et mentalités, il faut juste se rendre compte qu’il y a certains sujets qu’on aborde avec moins de liberté qu’au Kazakhstan », poursuit-elle. « Cela concerne l’argent, les opinions politiques, la profession des parents. La question de l’argent est abordée avec plus de discrétion et plus de prudence en règle générale en France. De plus, étant une fille, c’était enrichissant pour moi de découvrir le rôle et la position de la femme française dans la société et la famille et surtout sa perception d’elle-même qui diffère considérablement de celle du Kazakhstan. Les Français, à mon avis, respectent beaucoup l’espace personnel d’une autre personne. Je crois que c’est ce côté « individualiste » qui me manquera le plus quand je retournerai au pays."

L’année 2014 va être l’année du Kazakhstan en France. Elle sera l’occasion de renforcer les relations entre les deux nations, qui bien souvent n’ont que peu de contacts. A ce sujet, nos étudiants sont assez confiants quant à l’amélioration des échanges.

Pour Asset, « le Kazakhstan et la France ont eu deux voies de développement différentes tout au long de l’Histoire. Néanmoins les projets communs voient le jour et ce sont peut-être les approches orientales qui pourraient être nécessaires pour créer des approches transversales pour amener à bien ces projets. Pour moi il est important de voir des choses sous différents angles puisque chaque point de vue constructif peut être utile quel que soit son origine. Nous, les gens de l’Asie, voyons des choses différemment par rapport aux Européens et les projets, les échanges doivent être alimentés par ces points de vues pour s’enrichir.  »

Quand à Aigul, «  ce que j’aime bien en France – c’est la possibilité de voyager sans dépenser beaucoup d’argent, l’infrastructure (le métro, les vélos en libre-service). Au Kazakhstan, on est en train d’installer ses propres systèmes de l’infrastructure et la France est un bon exemple à ce titre. » Enfin, Zamira conclue : «  Les Français connaissent assez peu la région d’Asie centrale en règle générale et le Kazakhstan en particulier. Je trouve que cela peut être intéressant de découvrir un ex-pays de l’Union Soviétique où il y a aussi un mélange de plein de cultures, nationalités et religions et où le gens parlent le Russe. Dans les cadres des échanges économiques, le Kazakhstan représente une bonne option d’investissement où le savoir-faire français peut trouver son application."

De plus en plus de diplômés kazakhs dans les universités françaises...
Ph : Daniyar Uskenbayev

Fin 2012, plus de 100 entreprises à capitaux français ont été enregistrées au Kazakhstan, tandis que les deux pays comptent 27 grands projets en commun. L’un de ces projets est la création de "KATCO" - l’entreprise conjointe kazakhstanaise qui a pour but le développement des gisements d’uranium au Kazakhstan. L’entreprise prévoit d’augmenter sa production d’uranium à 4 millions de tonnes par an en échange de la technologie pour produire des assemblages de combustible nucléaire et la construction de l’entreprise sur la base de l’usine métallurgique Oulba. Ce projet indépendant dont l’investissement sera d’environ 180 millions de dollars devrait livrer ses premiers produits en 2016. Comme l’a souligné le président Noursoultan Nazarbayev lors de sa visite officielle en France (le 21-22 novembre 2012) : « Les échanges commerciaux entre nos deux pays ont atteint 6 milliards de dollars. Je pense que notre coopération dans les domaines économique, politique, humanitaire et éducatif continuera à servir les intérêts des deux pays ».

Nos remerciements à Aigul Shambulova, Zamira Yensebayeva et Asset Akhmetov pour leur témoignage.

Bibliographie :

1. http://www.newskaz.ru/politics/20120120/2553539.html
Ressource : KazNews

2. http://www.zakon.kz/4519281-2013-god-budet-godom-francii-v.html
Ressource : Zakon.kz

3. http://ru.wikiquote.org/wiki/%D0%90%D0%BD%D0%B0%D1%82%D0%BE%D0%BB%D1%8C_%D0%A4%D1%80%D0%B0%D0%BD%D1%81
Ressources : Wikiquotes

4. http://www.zakon.kz/4469519-otnoshenija-mezhdu-astanojj-i-parizhem.html
Ressources : Zakon.kz

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