L’époque est tendue, non ? Surtout les paroles inspirées par la vie et l’œuvre des Dieux de toutes sortes. Les textes de référence des uns et des autres sont bien souvent lus et compris de la manière la plus étriquée qui soit. Les interprétations anachroniques conduisant à des positions effrayantes... Dans ce paysage apocalyptique, Éva Dam propose une délicieuse pirouette. Cette universitaire, maître de conférences à Iasi en Roumanie, joue une partition osée, impertinente et rafraichissante : une Genèse souriante en tableaux poétiques !
Adam et Ève sont jeunes, leur complicité avec Dieu est malicieuse... comme quand Adam s’étonne auprès de son père de ne pas porter de fruit en lui, lui ! Comme quand Ève, capricieuse, désire porter une couronne semblable à celle d’Adam et que Dieu, dit Papa, lui conseille pour cela de travailler à élaguer ! Dégager ! Les haies, les pommiers... Amen ! Comme quand Adam et Ève observent leurs nudités et réfléchissent au moyen de mieux résister aux frimas... surtout Ève qui comptabilise les poils d’Adam !
Éva Dam plonge sa plume dans une encre colorée, détabouïsée, pétillante qui fera bondir les tenants de la tradition à coup de règle sur les doigts, mais qui procurera aux autres une jubilation bienvenue qui réconcilie avec tous les Papas que certains humains veulent voir en belliqueux chefs de gang. Merci Éva Dam...