- Jean Philippe Tremblay et Jacques-Greg Belobo.
- Ph : Arnaud Galy - ZigZag
Francophonie et musique, deux langues universelles !
Une baguette de chef, un alto Guillami 1755 et une francophonie contagieuse, c’est grâce à ce trio que Jean Philippe Tremblay parcourt le monde. Jeune chef d’orchestre - mais jusqu’à quand lui dira-t-on qu’il est un jeune chef ? – il s’est mis en tête de mener de front une carrière propre et de faciliter celle d’autres musiciens – ceux-là vraiment jeunes ! Ainsi, celui qui passe avec une apparente décontraction de l’Orchestre national de la radio de Prague à l’Orchestre symphonique de Québec en passant par le Philarmonia Orchestra de Londres est-il à l’origine de l’Orchestre de la Francophonie. Son bébé ! L’Orchestre de la Francophonie est né en 2001 dans le mouvement des Jeux de la Francophonie qui se tenaient à Ottawa. Jean Philippe Tremblay n’avait alors qu’une « grosse vingtaine d’années » ! Ambition, intuition, altruisme surdimensionné ? Qu’importe, tous les étés depuis lors, il met sa carrière entre parenthèses et se consacre à la croissance du bébé ! Quand on est adoubé par Kurt Mazur, Seiji Ozawa ou André Prévin, on a de quoi se sentir pousser des ailes ! Entre deux répétitions pour les concerts donnés dans le cadre du Forum mondial de la langue française, Jean Philippe Tremblay prend le temps de nous répondre :
- Au coeur de l’Orchestre de la Francophonie
- Ph : Arnaud Galy - ZigZag
À qui l’Orchestre de la Francophonie ouvre-t-il ses portes ?
Aux jeunes musiciens en passe de devenir professionnels... Nous leur proposons de vivre en quelques mois ce qu’ils vivront au fil de leur carrière : des répétitions intenses, des concerts, une tournée, l’enregistrement d’un album... Ce sont des jeunes au sommet de la technique, ayant le dynamisme et le jus de leur âge, à qui nous apportons une expérience. Chaque année, nous repartons avec de nouveaux musiciens qui reviennent à leur carrière personnelle à partir du mois d’août.
Comment les recrutez-vous ?
Nous recevons des demandes, sous forme de fichiers MP3 ou d’enregistrements divers. Les auditions se déroulent en février et nous retenons une cinquantaine de musiciens. Jusqu’à récemment ils était tous Québécois ou tout au moins Canadiens, reliés entre eux par la langue française même si certains étaient anglophones de langue maternelle. Mais depuis cette année, les critères ont largement évolué puisque nous élargissons la proposition à l’ensemble de l’espace francophone. L’orchestre se compose aujourd’hui de Camerounais, de Moldaves,de Belges et de Libanais et d’Haïtiens. L’objectif à terme est de sélectionner une moitié de Canadiens francophones et une moitié venue du monde francophone. Mais le principe de base restera le même... que tout se passe en Français au sein de l’orchestre et de l’équipe administrative.
En plus de la technique et du fait de jouer ensemble, que leur apportez-vous ?
La carrière de musicien professionnel exige une attention de chaque instant. Nous les sensibilisons à des notions qu’aucun conservatoire ne mentionne vraiment : savoir choisir une œuvre pour une audition, comment se présenter et organiser ses voyages, la gestion du stress et l’attention qu’on doit porter à son corps pour éviter certaines souffrances dues à de mauvaises positions ou habitudes. Selon les occasions qui se présentent nous leur proposons d’enrichir leur expérience en participant à des initiatives singulières : Par exemple, nous sommes jumelés avec « le Garage à musique » dirigé par un pédiatre social, le docteur Julien, avec qui nous travaillons en compagnie de jeunes défavorisés dans une banlieue de Caracas au Vénézuela, nous collaborons aussi avec des DJ canadiens...
L’été 2012 aura quelle sonorité ?
Brahms, Wagner, Bruckner, Mahler ou Ravel... et à l’occasion du Forum de la langue française nous avons interprété quelques morceaux d’un tout autre répertoire : Gilles Vigneault, Michel Berger ou Richard Cocciante !
- L’orchestre de la Francophonie, concert lors du Forum mondial de la langue française.
- Ph : Arnaud Galy - ZigZag