- ... from Australia !
La jeunesse Quai Conti !
C’est dans ce temple de la langue française que furent remis, fin mai, les prix du concours « Dis-moi 10 mots » ! Délaissant quelques heures, l’histoire de la Russie, Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française, a endossé l’uniforme de maîtresse des lieux et a accueilli comme ils le méritent les joueurs de mots récompensés. Il a plu des félicitations sur les épaules des jeunes venus de France, mais aussi du Sénégal ou d’Australie ! Chacune des classes ayant relevé le défi des 10 mots, grâce à des établissements et des enseignants acceptant de sortir des clous du programme, eut son 1/4 d’heure de gloire cher à Andy Wahrol. Le délégué général à la langue française et aux langues de France, Loïc Depecker et Anne Tallineau, directrice générale déléguée de l’Institut Français coprésidaient la cérémonie.
Cette année, les Bernard Pivot en herbe, durent ingurgiter, mastiquer et digérer des mots de l’univers numérique : avatar, canular, émoticône, favori, fureteur, héberger, nomade, nuage, pirate, télésnober. Force est de constater que les œuvres et documents créés démontraient sans détour que la jeunesse bien qu’immergée dans le « numérisme » à outrance ne s’y noie pas et qu’elle en perçoit aussi les dangers. Le 11e mot aurait pu être « harcèlement ». À moins que cette prise de conscience précoce ne soit le fruit des mises en garde des éducateurs de tous poils, ce qui serait une bonne nouvelle quant à la qualité des personnels ! Le fait est que les les récompensés furent créatifs, pas seulement sur le plan littéraire, mais aussi en apportant la preuve qu’ils maîtrisaient le multimédia et les arts plastiques. Preuve s’il en faut une de plus que les enjeux autour de la langue française ne sont pas interrogés par les seuls experts et que l’on peut s’amuser tout en s’impliquant dans la promotion de notre langue commune.
4000 projets furent envoyés aux organisateurs du concours et une centaine d’entre eux soumis au jury. Celui-ci privilégie les propositions clairement réalisées par les élèves sans trop d’aide adulte avérée. Le contexte de réalisation est aussi mis en avant... ne sont pas jugés avec la même « sévérité » les classes de milieu défavorisé, les établissements techniques ou les concurrents adultes incarcérés. Car, oui, les 10 mots entrent aussi en prison. Preuve que la langue française est une fenêtre ouverte...