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Éclairer les cerveaux
Rencontre

Éclairer les cerveaux

par le théâtre en français
10 octobre 2018 - par Arnaud Galy 
Ani Djanikian et Laurent Van Wetter, auteur de théâtre bruxellois, au Village de la Francophonie à Erevan - Ph : Arnaud Galy - Agora Francophone
Ani Djanikian et Laurent Van Wetter, auteur de théâtre bruxellois, au Village de la Francophonie à Erevan
Ph : Arnaud Galy - Agora Francophone

« Éclairer les cerveaux ». Les mots de Lusine Abgarian traduisent l’essence même de ce qui se déroule ici. Ou de ce qui devrait se dérouler ici. Non pas l’esprit de la francophonie exclusivement, car, soyons honnête, la langue française n’est pas la seule à tenter de véhiculer des « valeurs » universelles. La notion d’universel mériterait, elle-même, un débat infini. Ses mots traduisent tout ce qui devrait être au cœur de l’ensemble des préoccupations des participants de ce Sommet. Lusine et son amie Ani Djanikian sont des « petites fourmis » travailleuses et obstinées noyées dans le grand barnum du Sommet, mais quand le rideau tombera vendredi 12 octobre et que Canadiens, les Rwandais, les Belges, les Libanais ou les Français repartiront dans leurs lointaines contrées, elles seront toujours là, fidèles au poste avancé de la francophonie arménienne. Par l’enseignement, mais aussi en empruntant une voie complémentaire, le théâtre.

Ani et Lusine font partie de ce grand réseau né en Pologne grâce à la douce folie de Jan Nowak et Iris Munos. Un réseau, pêle-mêle, où il est question d’écriture, d’édition, de jeu, de langue française, de festival, d’émancipation, de voyage et de générosité. Qui contredira cette liste surjective ? Ani et Lusine, donc, se sont fondues dans ce réseau qui « éclaire les cerveaux ». Un exemple ? Elles se sont mises en tête de découvrir et surtout de faire découvrir à leurs élèves et leur cercle théâtral, l’écriture contemporaine africaine. Voilà de la francophonie active ! Les deux jeunes femmes séduites par l’imaginaire et l’écriture d’auteurs comme Penda Diouf, Hervé Wegbome, Brice Bonou ou Koffi Kwahulé ont décidé de partager ce désir d’ailleurs. Rencontres avec le public, lectures, « seul en scène », Ani et Lusine multiplient les actions et partagent ce délicieux « choc culturel ». Être audacieux, élargir les frontières, quoi de mieux pour nourrir les esprits ? En Arménie, la littérature africaine n’est pas enseignée à l’université, les relations diplomatiques avec ce continent sont au point mort, l’obtention d’un visa — dans les deux sens — est une galère sans nom... le livre et le théâtre sont de judicieux sésames. Pensez que Brice Bonou et Hervé Wegbome s’apprêtent à venir à Erevan pour y tenir une rencontre autour du génocide rwandais. À encourager, non ?
Comme est à encourager le Festival que les deux jeunes femmes ont créé dans le sillage de Jan et Iris. Réunir de jeunes comédiens sur une scène pour y jouer en français du théâtre contemporain, n’est-ce pas là l’engagement francophone concret le plus percutant ?

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