08/06/2017
DERNIÈRE MINUTE !
L’enquête publique est ouverte jusqu’au 09/07/2017
Qui n’a jamais pesté en ne trouvant pas la juste lettre sur son clavier azerty ? Par exemple le « ç » ou le « é » majuscule ! Pour accéder à ces dernières il faut stopper sa frappe, et parfois son inspiration, pour empoigner la souris et cliquer sur « insertion » puis « caractères spéciaux » avant de faire défiler le tableau de propositions jusqu’au Ç ou É. Faute de quoi, vous écrivez ACADEMIE FRANCAISE. Et ça continue avec l’introuvable œ... Sans parler de la difficulté d’écrire le nom de cet écrivain roumain que vous chérissez qui nécessite un « ţ » aussi délicat à trouver qu’un dahu dans les forêts des Carpates ! Nous avons tous expérimenté les approximations ou les difficultés que nous imposent les claviers conventionnels. Pourquoi donc faut-il que le point, si courant, ne soit accessible qu’après l’intervention de la touche « Maj » ? La gymnastique imposée à nos doigts pour saisir telle lettre ou tel signe est peut-être bénéfique au bon fonctionnement de nos articulations, mais n’est pas synonyme de fluidité de frappe.
La Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France (DGLFLF) et l’Association Française de NORmalisation (AFNOR) ont réuni leurs compétences et leurs équipes pour faire entrer la langue française dans l’ère numérique : élaboration d’un cahier des charges, réunion d’un groupe de travail, organisation d’une enquête publique... la révolution s’est préparée pas à pas...
Des Finlandais à la rescousse !
Les têtes chercheuses et les ordinateurs de l’Université finlandaise Aalto dont les campus sont à Helsinki, Espoo et Mikkeli ont été impliqués. Ils ont passé à la moulinette des « tonnes » de pages de journaux, de littérature, de contributions Wikipedia, de tweets et même de codage informatique pour déterminer l’emplacement des touches le plus pertinent, confortable, logique ! De plus, le futur clavier proposera, en sus des touches classiques permettant d’écrire en français, une panoplie de lettres et symboles latins des langues européennes. La langue same n’est pas oubliée, le grec ancien non plus. Même les symboles monétaires comme le won coréen, le rouble russe, le yen japonais ou le franc d’antan seront offerts.
L’enquête publique
C’est l’étape cruciale du processus. D’ici quelques jours tous les Français pourront regarder le clavier proposé et donner leur avis en écrivant un commentaire. La consultation durera deux mois. Une fois les réflexions, les doutes, les enthousiasmes et les critiques acerbes (pourquoi pas ?) dépouillés et analysés, de possibles remaniements seront effectués. Cet automne, une norme sera publiée et le travail prendra enfin tout son sens ! Une incertitude demeure, car s’il s’avérait qu’il est nécessaire de procéder à un trop grand nombre de changements, une autre enquête publique serait programmée. Il sera toujours temps de modifier le calendrier.
Déstabilisant ou pas assez révolutionnaire ? La question trotte dans toutes les têtes à la DGLFLF et à l’AFNOR. Comment réagiront les commentateurs qui, n’en doutons, pas seront des passionnés pointus voire des professionnels ?
Quel avenir ?
Faire des plans sur la comète est un exercice périlleux. Tant que l’enquête publique n’est pas concluante et que la fabrication n’est pas lancée, il convient d’être prudent. Néanmoins, mettons de côté le principe de précaution ! Une fois la norme publiée, l’État français devra faire en sorte que les commandes publiques permettent la distribution des claviers dans l’administration, les Conseils départementaux et régionaux, l’éducation nationale, les hôpitaux publics...
Et le Macron dans tout cela ?
Il sera sur le clavier ! Rappelons que le Macron est une barre horizontale positionnée sur les voyelles des langues polynésiennes. Il indique une voyelle loooongue ! Souhaitons que tout cela marche selon le calendrier...
Affaire à suivre...