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FRANCOPHONIE - Je crée et je vous dis pourquoi

FRANCOPHONIE - Je crée et je vous dis pourquoi

25 septembre 2022 - par Arnaud Galy 
 - © Arnaud Galy - Agora francophone
© Arnaud Galy - Agora francophone

Déambulation visuelle et sonore. Déambuler. C’est le premier mot qui vient à l’esprit pour décrire l’expérience à laquelle les Zébrures automnales ont convié le public : déambuler. Pourtant le dictionnaire indique que ce verbe définit l’action d’aller au hasard, de se promener sans but précis. Et là, ça coince. Au contraire, les « quelques heureux » du soir se sont baladé sur un circuit hyper calculé, minuté pour éviter que les trains se croisent, que les autos ne se tamponnent. Rien n’est dû au hasard dans cette fausse déambulation. Mais le candide qui n’imagine pas le boulot qu’il a fallu déployer pour arriver à ce résultat croit dur comme fer qu’il déambule.

Trois groupes de promeneurs furent constitués, chacun avec son guide-éclaireur et sa voiture-balaie au cas où un quidam ait l’envie de visiter seul les oubliettes du théâtre de l’Union. Car voici le décor du délit, les coulisses et les zones interdites de ce lieu de culture. Chacun est équipé d’un casque audio. Des textes d’autrices libres sont tantôt susurrés tantôt déclamés, parfois jetés sur les tympans comme certains giflent une joue. Elles kidnappent l’oreille. Parlent de désir, de création, de voyage initiatique, d’envie, de violence... Quel que soit le ton travaillé par la comédienne, l’oreille reçoit une caresse. Le casque, au début parasite inconfortable, prend vite le rôle de transmetteur d’intimité. « C’est à moi qu’elle parle, à moi seul. Que diable foutent-ils là tous ces moutons qui bougent en même temps que moi !? »

Oppressante scène que ce personnage enfermée dans un minuscule cagibi qui écrit frénétiquement des mots sur une vitre qui tient lieu de barreaux de prison ; singulière visite de l’atelier de couture où les Singer et les tissus parlent autant que la voix dans le casque ; parfum de thé à la menthe qui accompagne cette jeune femme qui a un pied de chaque côté de la Méditerranée ; ballons blancs gonflés d’hélium qui s’échappent vers le ciel ; angoissant intérieur « vintage  » où vit une femme désabusée, usée... qui sait si les intentions des autrices et de la metteuse en scène sont conformes à ces brèves interprétations, tant pis... chacun est libre d’interpréter, non ?

Moment suspendu sur le fil du temps. Poésie terre à terre parfois, perchée aussi. Soudain, une envie : « Mais, si je recommençais la déambulation – qui n’en est pas une – seul. Je pourrais prendre part au jeu. Qui sait, peut-être discuterions-nous, elles et moi. Soulager la détresse, encourager les échappées espérées, combattre les démons à leurs côtés, remplacer l’hélium et me laisser porter par les vents contraires... » bref, envie de refaire un tour. Bras dessus bras dessous avec Luz Cazal. Final réservé aux initiés.

Textes de Bibatanko (RDC), Gaëlle Bien-Aimé (Haïti), Da­niely Francisque (France-Mar­tinique), Maud Galet-Lalande (France), Halima Hamdane (France-Maroc), Nathalie Hounvo Yekpe (Bénin), Hala Moughanie (Liban), Emmelyne Octavie (France- Guyane), Johanne Parent (Canada) -

Mise en scène Aurélie Van Den Deale (France)

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