En Guinée le pouvoir et l’opposition n’arrivent toujours pas à instaurer un dialogue qui permettrait de baisser la tension politique notée dans le pays depuis plusieurs années et d’établir le calendrier électoral. .
- Le président Alpha Condé (wikimedia commons - WEF)
POLITIQUE
Le président Alpha Condé avait demandé au chef du gouvernement, Mohamed Saïd Fofana, d’ouvrir un dialogue entre l’opposition et la majorité dans le but de « favoriser l’organisation des élections présidentielles et communales transparentes et équitables ». À travers ce dialogue, le président Condé voudrait faire en sorte que « les organes non élus et les collectivités locales » ne constituent « ni un frein à la transparence ni un handicap à l’équité du processus électoral ». Entre temps, l’opposant Cellou Dalein Diallo a rencontré le président Condé le 20 mai 2015 et s’est dit déçu parce que celui-ci s’était contenté de l’écouter voulant ainsi se faire passer pour un homme de dialogue. L’opposition exige l’annulation du calendrier électoral qui renvoie le scrutin local à 2016, après la présidentielle, dont le premier tour a été fixé au 11 octobre 2015. Cette demande a été rejetée par le président guinéen qui se dit toutefois ouvert à la discussion pour garantir la transparence de la présidentielle. Sur place à Conakry, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a insisté sur l’urgence d’instaurer un dialogue entre le pouvoir et l’opposition en Guinée pour une élection présidentielle crédible dans quelques mois.
C’est dans ce climat de tension politique que l’ancien président Moussa Dadis Camara a annoncé depuis Ouagadougou la capitale du Burkina Faso sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre. Il a dirigé la junte militaire de décembre 2008 jusqu’à la tentative d’assassinat sur sa personne le 3 décembre 2009. Sa présidence avait été entachée par le massacre et le viol de militants de l’opposition dans le stade de Conakry, le 28 septembre 2009, perpétrés par des soldats membres de la junte aujourd’hui poursuivis par la justice. Les autorités guinéennes ont indiqué qu’elles ne s’opposeront pas au retour de Moussa Dadis Camara, mais rappellent qu’il devra faire face à la justice pour les actes commis pendant sa présidence.
Alliance politique Diallo-Camara
Le chef de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, a annoncé contre toute attente la conclusion d’une alliance politique avec Moussa Dadis Camara, en vue des élections présidentielles d’octobre 2015. Cette alliance est pour le moins surprenante pour les observateurs de la vie politique guinéenne dans la mesure où comme souligné plus haut, la junte militaire avait réprimé dans le sang une manifestation de l’opposition, ciblant notamment les militants du parti de Cellou Dalein Diallo. Ce dernier qui avait quatre côtes brisées avait même accusé publiquement Moussa Dadis Camara d’être responsable de ces évènements. En réaction, le parti d’Alpha Condé a souligné que cette alliance politique n’est pas morale.
- Dans une rue de Conakry (Flickr - Banque mondiale)
ÉCONOMIE
Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé une extension du programme d’assistance budgétaire à la Guinée dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Cette décision a permis le décaissement immédiat de 63,6 millions de dollars américains, portant ainsi le total des sommes perçues au titre de l’accord à 192,9 millions de dollars américains. Ces fonds permettent de couvrir le budget et la balance des besoins d’urgence des paiements résultant de la lutte contre la crise Ébola. Le FMI s’est réjoui du respect par la Guinée de tous les critères de performance en dépit de l’épidémie d’Ébola qui a fortement perturbé son économie. Il a lancé un appel en faveur du pays pour une « assistance continue » de la communauté internationale, à travers l’octroi de prêts et de subventions hautement concessionnels et d’assistance technique. Il a également salué les engagements des autorités à veiller à la transparence des dépenses liées au virus Ébola et à la mise en œuvre des réformes structurelles pour aider à soutenir une reprise de la croissance.
- Réouverture des écoles, ici en janvier 2015, Ebola dans toutes les têtes (Flickr - UNMEER)
Mise en service de la première des trois turbines du barrage de Kaleta
Ce projet d’un montant de 526 millions de dollars avait été lancé par le président Alpha Condé en 2011 peu après son accession au pouvoir. Le barrage est financé à hauteur de 75 % par la China International Water Electricity (CIWE). La Guinée a participé pour le reste avec le soutien de la CEDEAO, de la Banque mondiale et du Fonds Mubadala d’Abu Dhabi. La question est cependant de savoir comment le pays rentabilisera son électricité. On sait qu’environ un tiers de l’électricité sera vendue dans la sous-région notamment à la Guinée-Bissau, au Sénégal et à la Gambie. Il s’y ajoute que la société Électricité de Guinée qui a de la difficulté à équilibrer ses comptes doit remettre de l’ordre dans son système de paiement des factures et surtout lutter efficacement contre le vol d’énergie par les habitants de Conakry.
SOCIÉTÉ
Le ministère guinéen de la Fonction publique, l’École nationale d’administration publique du Québec et l’École nationale d’administration de France ont signé une convention tripartite de coopération destinée à appuyer la création de l’École nationale d’administration de Guinée. Les deux établissements sont liés par un mémorandum d’accord depuis décembre 2014 prévoyant notamment la mise en place d’actions de formation communes pour renforcer les compétences des écoles nationales d’administration des pays de la francophonie. Cette coopération ÉNAP-ÉNA a trouvé aujourd’hui une première concrétisation avec la mise en place des outils nécessaires pour travailler ensemble à l’appui de l’ÉNA de Guinée. La signature de l’accord tripartite, le 2 juin 2015 à Paris, confirme la volonté de l’ÉNAP, de l’ÉNA et de la Guinée de travailler ensemble pour affermir les premiers pas de l’ÉNA de Conakry, composante essentielle du Programme de Réforme de l’État et de la Modernisation de l’Administration (PREMA).
Émission itinérante au service de la paix
La deuxième saison de l’émission Taboulé suit son cours. Cette émission, espace participatif au service du dialogue fraternel pour une Guinée paisible, est soutenue par Search for Common Ground Guinée et ses partenaires notamment l’USAID et l’UNICEF qui s’investissent ainsi pour trouver des solutions durables aux problèmes sociaux de la Guinée. La caravane de Taboulé qui suit son périple au nom de la paix et de la quiétude sociale a déjà été accueillie dans plusieurs localités du pays. Les commanditaires de cette émission s’investissent pour proposer des solutions durables aux problèmes surtout sociaux des localités visitées. Elle sera diffusée sur les écrans des chaînes de la Radiotélévision Guinéenne, d’Évasion Guinée et de Diversity.
Sources : Agence France presse, Agence guinéenne de presse, Africaguinee.com