Le Forum euro-méditerranéen des jeunes leaders célèbre la jeunesse, grâce au partenariat entre le Conseiller royal, André Azoulay, l’ambassade de France et ses différents partenaires associatifs. Pour sa 6e édition, le Forum a tenu sa première table ronde le vendredi 10 juin à Dar Souiri. Elle a eu pour objet « L’inclusion, du constat à la pratique ». Les différents intervenants ont pu discuter en profondeur du concept de l’inclusion et de l’exclusion sociales dans plusieurs domaines allant de la santé à l’accès au numérique.
- Mr Mastafa Zahir, président du GADEM
La table ronde a été introduite par le président du Groupe Antiraciste de Défense et d’Accompagnement des Etrangers et Migrants GADEM. Mastapha Zahir a pu expliquer le concept de l’inclusion sociale ainsi que l’importance de l’engagement social dans l’intégration des migrants et étrangers pour une société beaucoup plus riche, diversifiée et interculturelle. Il est important de noter que l’inclusion sociale vient d’un besoin imminent de la société à vouloir changer et évoluer notamment après les divers changements et chamboulements qu’a connus le Maroc - et le monde - ces dernières années.
Le concept de l’inclusion sociale ne se limite pas à un thème précis, mais va au-delà des défis que connaît la société pour y remédier, et ce en trouvant des mécanismes qui viennent renforcer et consolider le développement humain et économique de la communauté concernée. La notion d’inclusion est rarement utilisée seule. En effet, elle comporte de multiples déclinaisons non seulement sur le plan économique mais aussi social, culturel et citoyen. Ce processus social n’est pas seulement le contraire de l’exclusion. L’inclusion sociale a pour objectif d’exploiter les opportunités sociétales tout en surmontant les obstacles liés aux inégalités. Le principal enjeu de cette table ronde est de distinguer les différences et les inégalités.
- Mme Hajar Moujtahid, médecin et entrepreneuse sociale
Hajar Moujtahid est une jeune médecin et entrepreneuse sociale qui s’attache à trouver des solutions innovantes dans la perspective d’améliorer le domaine de la santé au Maroc. Effectivement, on ne peut nier la situation précaire de la santé au Maroc, notamment dans les régions rurales. Hajar Moujtahid a souligné l’importance et l’impact positif de la prévention sanitaire. Ce concept d’autonomie sociale est le leitmotiv de toute la discussion, puisqu’il est primordial dans la création d’une communauté autonome et innovante.
Elsa Grangier, directrice générale d’Ashoka France a pu assister à la discussion via une visio-conférence - on s’adapte ici au Forum - pour décrire les missions et objectifs de l’association. Ashoka est une ONG qui agit en faveur de l’innovation sociale grâce à un réseau d’acteurs de changement. Elsa Grangier est revenue sur l’importance de soutenir les entrepreneurs sociaux et innovants dans le but d’augmenter l’impact de ces leaders sur leurs communautés, dans les différents domaines.
- Mr Mounir Bensalah, Secrétaire gl du Conseil des droits de l’Homme
Le secrétaire général du Conseil National des Droits de l’Homme, Mounir Bensalah, a apporté une nouvelle perspective à l’inclusion sociale en taclant la fracture numérique et comment cette dernière joue un rôle dans l’inclusion - ou plutôt l’exclusion - des différentes personnes qui composent la société. La fracture numérique désigne un phénomène de polarisation dans la société de l’information. Ce concept est mesuré à l’aide d’indicateurs statistiques qui mesurent l’accès et l’usage des technologies de l’information et de communication. Plusieurs études récentes révèlent les écarts qui existent entre les différentes catégories sociales selon des variables démographiques et géographiques.
L’inclusion numérique, ou l’« e-inclusion » est considérée comme un outil efficace au service de l’inclusion, car elle a pour objectif la recherche d’égalité d’accès aux divers services d’inclusion nécessaire pour une société homogène. Dans une perspective de prévention de l’exclusion numérique, il est nécessaire de mettre en place des mesures politiques pour abaisser les barrières techniques et économiques pour l’accès à internet, et développer les compétences appropriées à un usage efficient des services en ligne.
Cependant, l’inclusion numérique n’est pas une utopie, loin de là. Bensalah a réitéré le fait que ces nouvelles technologies ont recréé l’informel sous d’autres formes. C’est bien le cas des nouveaux emplois qui ont émergé à l’ère de la numérisation. C’est une aubaine d’avoir tout ce dont on a besoin en un clic, mais ce n’est pas toujours le cas, pour les minorités, les habitants des régions rurales, où les personnes qui n’ont pas accès à une connexion Internet.
Comment construire une société inclusive ? C’est un effort partagé. L’innovation sociale est une vision systématique globale des communautés qui vise à mettre les jeunes au cœur de la discussion. En effet, les jeunes sont les acteurs du marché. Ce groupe de jeunes leaders dynamiques et engagés construit des services et des projets pour une inclusion sociale.
La table ronde a permis aux intervenants et aux jeunes Marocains et internationaux de prendre conscience des défis auxquels peuvent faire face les communautés et comment y remédier en incluant tous les éléments qui composent la société.
Il n’est que naturel que le forum prenne place à Essaouira. Mogador - ancien nom de la ville - est le meilleur endroit pour tenir ce genre d’événement qui vise à animer des discussions sur l’engagement social et associatif. Avec sa diversité religieuse, culturelle, économique et sociale, la ville est un lieu d’inspiration qui invite les jeunes leaders à redécouvrir la diversité de leur pays et à donner la chance à ces jeunes d’apporter un nouveau souffle au marché des opportunités et des projets.
Projet de presse proposé par Agora francophone et son partenaire historique, l’École Supérieure de Journalisme de Lille, soutenu par l’Ambassade de France au Maroc. Journalistes participants : * Adnane Boulahia, Fadwa al Nasser, Jihane Ziyan, Samia Elachraki, Sanaa Saidi et Wiam el Abdi.
Le Forum est organisé par l’Ambassade de France au Maroc et l’Institut français du Maroc.