Après un shooting dénudé, Negzzia est condamnée à 148 coups de fouet ainsi qu’à la prison par la police religieuse iranienne pour avoir osé briser les tabous absolus de son pays. En 2017, « n’ayant pas le choix » elle fuit son pays, en laissant tout derrière elle : sa famille, son travail, ses amis et sa jeunesse. Grâce à la promesse d’embauche d’un ami qui lui permet d’obtenir un visa, elle débarque à Paris avec un rêve en tête : devenir mannequin.
Mais c’est la vie de SDF qui l’attend dans les rues parisiennes. Faute de carte de séjour, elle ne peut s’approcher des podiums. Au bout de quelques mois, elle se retrouve sans un sou. « J’ai découvert la faim, le froid et la solitude. J’ai dormi sur les bancs,- raconte aujourd’hui Negzzia en anglais,- Je croyais que j’allais mourir là, loin de ma famille, seule. Mais le soleil brille toujours après les tempêtes les plus fortes ». Cette vie d’errance dure jusqu’à ce que des journalistes écrivent sur son parcours. Cet effet de boule de neige médiatique lui permet, quelques mois après, d’obtenir un statut de réfugié politique.
« Dis adieux à ton corps » Le nouveau défi de Negzzia c’est d’adapter au cinéma son livre, paru l’année dernière. C’est un témoignage à la fois d’une victime d’abus sexuel en Iran, d’une SDF et d’une réfugiée en France. C’est aussi un exemple de la lutte des femmes pour leur libération dans une société patriarcale. La lecture de cet ouvrage a bouleversé Florence Pitoiset, jeune Française de 25 ans. Elle trouve que c’est extrêmement bien écrit, agréable à lire et surtout très prenant. Depuis, Florence est devenue sa fan. Elle la suit sur tous les réseaux sociaux : « Neggzia est une femme forte, intelligente, douce, qui malgré tout ce qui lui est arrivé est restée une femme profondément belle à l’intérieur et bienveillante, souligne Florence, c’est quelqu’un qui se sert de toutes les épreuves de sa vie comme pilier pour être plus fort, plutôt que de se laisser détruire ». Pour elle, Neggzia est un modèle moderne d’une femme indépendante, belle et courageuse : « Elle nous apprend beaucoup sur toute la méchanceté et l’horreur qu’on peut subir même dans un pays supposément évolué comme la France », conclut Florence Pitoiset.