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La France et la Francophonie mobilisées pour la fin de la crise en RDC 

La France et la Francophonie mobilisées pour la fin de la crise en RDC 

La République démocratique du Congo (RDC) reste à ce jour le plus grand pays francophone au monde après la France, avec 37 millions de locuteurs selon le dernier rapport de l’Observatoire international de la francophonie. Mais cette grandeur ne la met pas en situation confortable avec tous les autres membres de l’espace francophone, ce haut lieu à la fois politique, diplomatique, culturel, commercial, etc. rassemblé par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

8 octobre 2024 - par Dieudonné KOROLAKINA  
Frontière RDC - Rwanda - © Julien Harneis
Frontière RDC - Rwanda
© Julien Harneis

À l’occasion du Sommet de la Francophonie 2024, Agora francophone a invité des journalistes francophones à travailler au sein d’une rédaction décentralisée afin de rendre compte de l’événement :
Falilatou Titi (Bénin), Bigué Bob (Sénégal), Ramcy Kabuya (RDC/France), Samia El Achraki (Maroc) et Motchosso Korolakina (Togo).
Edgar Fonck (Belgique) membre d’Agora francophone Internationale et Anne-Françoise Counet (Belgique) journaliste à Nouvelles de Flandre complètent l’équipe.

Action soutenue par la Délégation au Sommet de la Francophonie – Ministère des Affaires étrangères (France).


Véritable arbre qui cache la forêt, le XIXe Sommet de la Francophonie qui vient de s’achever dans la capitale française a mal masqué le malaise du colosse congolais, mais également et certainement celui de toute l’Organisation.
Le président français Emmanuel Macron en appelant, samedi 5 octobre au «  retrait du M23 et des troupes rwandaises » de l’Est de la République démocratique du Congo et au « démantèlement de tous les groupes armés », nombreux, qui y sévissent, trahissait l’inconfort qui a failli voler la vedette à la quintessence de l’ensemble des travaux et activités qui ont nourri la dense édition du Sommet de la francophonie.

En effet, mécontent, à cause de l’omission dans le discours inaugural d’Emmanuel Macron de propos relatifs à la situation dans l’Est de son pays, le président Félix Tshisekedi a pris ses cliques et ses claques et n’a et pas assisté à l’entièreté de la session. Mais, très vite, il y a eu ce qu’on peut appeler la remise des pendules à l’heure. Puisque, s’exprimant, au cours d’une conférence de presse au Grand Palais, à l’issue de ce XIXe Sommet, il s’est fait clair. « L’engagement de la France, sur ce sujet, n’est pas ambigu. »


Le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi accueilli au Sommet de la Francophonie par le couple présidentiel français et Louise Mushikiwabo, SG de l’OIF
© Alex Tharreau

Emmanuel Macron et Louise Mushikiwabo accueillent le président rwandais, Paul Kagamé
© Alex Tharreau

OIF, France et Angola
Face à une épineuse question qui a tout l’air d’un défi, parmi tant d’autres, pour les des deux années de la présidence française de la Francophonie, Emmanuel Macron ne démord pas, après l’incident qui est resté quelque peu sous les boisseaux. L’ambition de mettre autour de la même table le président de la RD Congo, Félix Tshisekedi et son homologue Rwandais, Paul Kagamé, reste intacte. La tension encore trop palpable ne rend pas encore possible une réunion à trois voulue par le président Macron. Mais, beaucoup de signaux probants ont été envoyés.

Ouvertement, Emmanuel Macron a appelé à la reprise d’un processus politique avec toutes les composantes politiques. Histoire de permettre « un chemin de paix et le retour plein et entier de l’intégrité territoriale de la RDC ». Aussi, les deux présidents rwandais et congolais qui ont eu chacun une heure et demie d’échanges avec le président français dans le cadre du processus de paix ne le démentiraient pas.
L’Angola qui vient de rejoindre l’OIF à titre de membre observateur poursuit un travail de médiation à laquelle le président français donne sa pleine onction et l’OIF devrait jouer un rôle en soutien aux efforts régionaux et en l’occurrence de l’action angolaise.
Il à noter, au reste, que dans ses résolutions sur les situations de crise, de sortie de crise et de consolidation de la paix dans l’espace francophone, la XIXème Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, réunie les 4 et 5 octobre 2024, en République française sous le thème « Créer, innover et entreprendre en français », a accordé une attention bien particulière à la situation congolaise, abordée en 7 points.


Le soutien de l’OIF à la République Démocratique du Congo s’est manifesté fermement en 7 points, dans la Résolution de Paris, notamment des points 33 à 39. Autre signe indéniable de la mobilisation du tandem OIF-France en faveur de la paix au sein de ce grand membre de l’Organisation.

33. Condamnons fermement les violations du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République Démocratique du Congo, les violences commises à l’endroit des populations civiles, des institutions nationales, de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation RDC (MONUSCO), de la Mission de la Communauté de Développement d’Afrique australe en RDC (SAMIRDC) par les groupes armés, bafouant tous les efforts de paix entrepris dans la sous-région ;
34. Demeurons extrêmement préoccupés par la dégradation continue de la situation humanitaire et sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ; condamnons tous les massacres des populations et les bombardements des camps de déplacés, commis sur le territoire de la RDC, amplifiant les déplacements massifs des populations comptées en millions et appelons toutes les parties prenantes à respecter le droit international humanitaire ;
35. Condamnons tous les groupes armés opérant en RDC et tout soutien extérieur apporté à ces groupes, notamment, tout appui militaire extérieur ; Condamnons également toute intervention militaire étrangère non autorisée et demandons le retrait immédiat des forces militaires non autorisées par le gouvernement de la RDC sur son territoire ; non validé par le Rwanda
36. Encourageons les efforts engagés en faveur d’une paix durable dans la sous-région à travers les négociations conduites dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, médiation choisie par l’Union africaine ;
37. Réaffirmons notre attachement au respect de la souveraineté de l’intégrité territoriale, et de l’intangibilité des frontières de la République Démocratique du Congo
38. Exprimons notre solidarité au peuple congolais durement éprouvé et condamnons le recours systématique par des réseaux criminels et des groupes armés au viol, comme arme de guerre, dont les femmes et les enfants sont les premières victimes, le recrutement et l’emploi des enfants-soldats, la destruction des aires protégées dans le Bassin du Congo, patrimoine mondial de l’UNESCO, ainsi que l’exploitation et l’exportation illégales des ressources naturelles vers les pays voisins et autres destinations ; réserve du Rwanda
39. Soutenons les efforts de l’OIF dans le cadre de son mandat et de sa programmation, s’inscrivant dans l’appui exprimé aux initiatives régionales de médiation en cours pour résoudre la crise à l’Est de la RDC ; saluons à cet égard l’annonce, par la Secrétaire générale d’une mission d’information répondant à l’appel de la RDC à la solidarité de la Francophonie

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