francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
La langue française : 330ème épreuve des JO de Paris

La langue française : 330ème épreuve des JO de Paris

Billets en zigzag d’Arnaud Galy
27 juin 2024 - par Arnaud Galy 
 - © France Diplomatie
© France Diplomatie

Ce blogue zigzagant, attrapera au bond, parfois au rebond, tout ce qui passera par la tête et les écrans de son auteur. La langue française et les Jeux olympiques seront le lien entre les billets... en théorie !


09 08 2024



Nom d’un break, ça va tout casser !

Éliminons d’entrée la question : le break, a-t-il sa place aux Jeux ? « I don’t give a shit !* » C’est réglé, le break est à Paris. Point final.
Honnêtement, expliquer l’origine, décrire les figures, portraiturer les concurrents sans tomber à pic dans l’argot ricain est juste impossible. Why ?
Remontons le temps ! Années 70, dans le glauque Bronx River de la géniale et trublionne série Starsky et Hutch se joue la racine populaire du break olympien d’aujourd’hui. Au cœur des années Vietnam, drogue, gang, Nixon... Une époque où les Noirs ont le droit de s’asseoir dans les transports en commun mais où rien n’est réglé. La misère écrase Portoricains et Afros. La mort est au coin de la rue.
Que faire ? Tout faire péter, tout faire « breaker » par la salsa, le mambo ou le funk ? Pas suffisant. De ce marasme doit naître une émancipation, un acte fondateur nouveau. Apparaît alors un Jamaïcain tout droit sorti du générique de Starsky et Hutch. Un Huggy les bons tuyaux de la vraie vie : DJ Kool Herc. Selon la légende – qui n’en est peut-être pas une - il fut le premier à faire tourner des « Sound System » dans les quartiers les plus déshérités, les plus enfumés et malfamés. Il diffusa sans compter le groove pour tous !
« Lets’s get down and get loose on the music ! We all going off ! »
« Allons au sol, laissons-nous porter par la musique, et oublions tout…  »
De ce slogan, « allons au sol », il façonne une danse qui pendant des années ne sort guère du ghetto où elle est née. Il façonne ? Disons plutôt qu’il impulse, ensuite l’allumette qu’il craqua propagea le groove, les défis, les passe-passe et les pauses jusqu’à Paris !

* J’en ai rien à f...



Crew : Un groupe de danse, un groupe de graffiti, un groupe de rap.
Battle : Défi de danse, de rap, de graff ou de dj entre deux crews ou deux personnes.

Bite : Du verbe « to bite » en anglais (mordre) : action de recopier ou de voler littéralement un mouvement, une lettre, une rime d’un autre danseur , graffeur, rappeur etc (Équivalent français : « pomper »)
(Cela est très mal vu dans le monde du Hip-hop, car tout repose sur la création et l’originalité !)
« Pomper » est le meilleur moyen de s’attirer les foudres de nos pairs.

Style  : Concept de base sur l’attitude à avoir, la mode vestimentaire à respecter, l’originalité et le style à revendre dans la danse ! C’est la base du danseur, avoir du style reste la chose la plus importante pour les B-Boys (idem pour les autres éléments du Hip-hop)
Les B-Boys se doivent d’être toujours « stylés » dans leur façon d’être, d’agir, de marcher, de se déplacer, de danser, de s’exprimer quel que soit le moyen utilisé.
Tout doit être « FRESH » : Des « sneakers ProKedz » ou autre « Puma Suede » (exemples de chaussures cultes) avec de beaux Fat Laces (Lacets épais et colorés) jusqu’aux chapeaux et autres bérets Kangol, en passant par les « Neck Laces », chaines, lunettes Cazal, bagues et autres bijoux…Ces différentes modes ont toujours fait partie de la culture populaire du Bronx et des autres quartiers de New-York.

Top rock : Pas de préparation du breaker avant sa descente au sol.
Up rock /Rockdance : Danse salsa mambo, et danse de combat originaire de Brooklyn début des années 70, précurseur probable des toprock.

Drops : Les drops sont des mouvements de transition entre les top rock et les footwork, entre la danse debout et la danse au sol.

Footwork/Legwork : construction exécutée au sol avec les pieds et les jambes à l’aide de différentes postures du corps et positions des mains.

Freezes  : Figures statiques, telle une photo, debout en pose ou au sol de manière acrobatique sur une ou plusieurs parties du corps. Le freeze peut aller de la position élémentaire du baby freeze à celles les plus évoluées, alliant souplesse et inventivité comme les planches hollowback.

Powermove/Phase : Termes plus récents qui comprennent « le Thomas, la Vrille, la Coupole, le Canard » … Cette catégorie regroupe plus spécifiquement les techniques s’appuyant sur des mouvements circulaires répétitifs des jambes (d’où le terme de « phase » comme dans un mouvement oscillatoire).
Les phases sont inspirées de la gymnastique.

Tricks : Mouvement technique, enchaînement de freezes.

Spin : Tourner sur une partie du corps. On nomme par exemple Headspin l’action de tourner sur la tête, Backspin l’action de tourner sur le dos etc
Evidemment, le vocabulaire est beaucoup plus vaste lorsqu’on rentre dans les détails : Chaque freeze a un nom ainsi que chaque footwork et chaque phase. mais nous allons nous arrêter à ces quelques notions, pour éviter toutes complications.
Le bboy doit donc respecter tous ces éléments :
Toprock, drop, footwork, freezes et powermove
Cependant il n’y a pas d’ordre précis à respecter : Le danseur peux librement commencer par des footwork, mélanger des powermoves à l’intérieur, se relever, danser en toprock et finir par un freeze..
L’ordre n’a aucune importance tant que le tout est effectué sur la musique et sur le tempo, avec de l’énergie, de la fluidité, de la finesse, avec du style et de l’originalité !

© 2024 Association Break Dance Crew


05 08 2024

La sautillante Camille Crosnier, journaliste à France Inter nous a offert ce matin une chronique largement compatible avec le contenu de ce blogue. La chroniqueuse, attachée à expliquer le pourquoi et le comment aux « p’tits curieux », a tendu son micro à une historienne du sport à qui elle a demandé pourquoi on appelle un témoin... un témoin. Pas au tribunal, ici aux JO.


04 08 2024

Communiquons sans avoir l’air c.. !

Oui, le titre est un brin osé, mais la rime tendait ses bras. Croisons les doigts pour que la Délégation à la langue française et aux langues de France ne soit pas choquée par cette grivoiserie en pointillé. Quel sera donc le sujet de ce message provocateur ? La communication. Quel sportif de haut niveau ne trimballe-t-il pas (valable au féminin, bien entendu !) sa cohorte de communicants bien-pensants, convaincus que sans eux, le dit-sportif sera incapable d’aligner deux mots intelligents ? Haute opinion de leur client.
Alors, à l’instar des politiques ou des chefs d’entreprise de premiers plans, les sportifs sont abreuvés des fameux éléments de langage. Les communicants en vogue leur bourrent le crâne avec des phrases toute faites, des dictons ou formules populaires et autres lieux communs censés faire mouche auprès du grand public.

© Alexa

Et c’est ainsi que, épuisés, transpirants, déçus ou euphoriques, le micro à 5 centimètres de leur bouche, les athlètes s’emmêlent les pinceaux, déconstruisent les acquis hésitants ou se lancent dans des phrases bien trop philosophico-énigmatiques pour être honnêtes !
Une radio s’est fait la spécialiste du repérage de ces perles. Perles, parfois colliers de perles dont il n’est pas question de se moquer. Juste sourire, rire. Il s’agit de RMC sport et de son émission phare l’After foot. Émission la plus podcastée de tous les programmes radio, émission où le football est vu comme un sujet de société : technique et tactique bien entendu, mais aussi sous l’angle géopolitique, économique, médical... Au-delà de ce programme haut de gamme, l’équipe menée par Gilbert Bribois ne rechigne pas devant l’éclat de rire, la moquerie, la mauvaise foi et l’outrance. C’est pourquoi chaque début d’heure (parfois, l’After foot en dure 4 !) 20 secondes sont consacrées au charabia drolatique et toujours renouvelé de nos amis footballers. Ne doutons pas que si d’autres émissions spécialisées pratiquaient le même recensement, les résultats seraient peu ou prou les mêmes.

Sourions donc un peu...
une histoire d’ours et de flèche
une histoire de temps
une histoire de roue qui tourne
une histoire de priorité


31 07 2024


© France Télévision

Iconique

Ce matin, les triathlètes ont contribué à fermer – brillamment – un dossier vieux de plusieurs décennies et qui « pollue » la vie parisienne depuis que les Jeux furent attribués à Paris : pourra-t-on se baigner dans la Seine  ? Depuis ce matin, OUI. Pourvu que cela dure... Ceci est un autre dossier.
Mais, ce matin est aussi la première dérogation assumée au principe de ce blogue. Son auteur, moi !, laisse la parole à un confrère de France Inter. Sa chronique matinale ne m’a pas laissé le choix... Simon Le Baron, c’est à vous...
"Une chronique iconique" en 80 secondes !


Le Brésilien Gabriel Medina après avoir pris une grosse vague dans la 5e manche du surf masculin lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, Tahiti ©AFP - Jérome Brouillet

27 07 2024

Mots ou maux ?

Les Jeux de Paris ont connu hier soir leur moment paillettes : la cérémonie d’ouverture. Paillettes et protocole qui déchaînent les passions ou les aigreurs dans la presse et sur les réseaux. Posture attendue des uns pour qui les superlatifs baveux comme une traînée d’escargot sortent à la vitesse des balles d’une kalach. Posture non moins attendue d’autres qui flinguent à tout-va, y compris l’inconséquence de l’organisation qui a choisi une soirée pluvieuse. Rien de nouveau là-dedans. Ce qui interroge davantage, ce sont les avis diamétralement opposés de gens qui sont de même génération, d’opinions politiques semblables, de niveaux « culturels  » équivalents, d’une rigueur intellectuelle irréprochable... et qui perdent tout esprit de nuances dans leurs commentaires. Applaudissements à s’en déboîter les épaules ou rejet et décapitation sans procès... Xavier et Jean-Claude, je pense fort à vous et vous invite à venir prendre l’apéro à la maison, je prépare la camomille !

Cela dit, revenons à l’objet de ce blogue, les mots. Reprenons la journée entière du 26 juillet...

Dis-moi des mots
Dis-moi des mots
Sans cesse ils tournent dans ma tête
Dis-moi des mots
Dis-moi des mots

Dalida à une époque que les moins de 40 ans...

Les mots de la journée furent à la hauteur des tensions multiples que la marche boiteuse du monde fait peser sur les grands événements de ce genre. Le matin démarra avec l’annonce d’actes de sabotage, d’attaques massives, d’enquête ouverte par le parquet, de techniciens en identification criminelle, d’empreintes génétiques, d’engins incendiaires, de mode opératoire, de points névralgiques ciblés... Autant d’expressions qui éloignent des valeurs de l’Olympisme. Le mot « attentat  » est peu, pas ?, utilisé. Fait-il trop peur ? Les regards se portent sur l’Ultragauche, les sbires de Poutine, les barbus de tout poil... Les origines plausibles ne manquent pas... Laissons faire...

Dans la journée, d’autres mots firent irruption. Le vocabulaire météorologique s’imposa. La cérémonie sera humide. Les Français et les suiveurs attentifs de l’actualité hexagonale ne purent s’empêcher de sourire en pensant à l’ancien président Hollande qui avait la réputation d’attirer la pluie dès qu’il apparaissait en public. Le président Macron qui essuie de multiples critiques ne subit pas celle-ci. « On  » ne lui reproche pas de provoquer les averses. Sa coupe est déjà pleine !
Les prévisions pour la soirée sont exécrables. Les médias s’en donnent à cœur joie, si on peut dire. On apprend, notamment, que dans les 20 dernières années, c’est le 26 juillet que la pluie tombe le moins sur Paris ! Pourtant : pluie battante, cumuls de pluie importants de 21h à 23h, incertitude quant à la trajectoire des gros paquets pluvieux, l’équivalent de 8 à 10 jours de pluie en 3h, modélisation météo, un risque qui joue au yo-yo, parapluie à prévoir, les prévisions excluent un scénario catastrophe, on en appelle aux supercalculateurs...
La Chaine météo annonce : « Une nouvelle accalmie devrait se produire à l’arrière avant l’arrivée de pluies plus consistantes pendant la cérémonie. » Puis avec humour, précise « on aurait pu s’attendre à mieux pour une fin juillet ». Quelle analyse ! Puis enchaîne : « Ce soir, le soleil sera dans le cœur des 10 500 athlètes et 300 000 spectateurs attendus, sans parler du milliard de téléspectateurs prévu sur l’ensemble de la planète. » On se console comme on peut...

La cérémonie en mots : proposition artistique, spectacle empreint de gigantisme, à la française, audace artistique... il pleut des compliments.
Le New-York Times : « Ils ont ri, dansé et brandi des drapeaux nationaux lors d’une cérémonie consacrée au thème de l’unité pour guérir une France divisée et un monde fracturé ».
La BBC : « Souvent brillamment frénétique et, à d’autres moments, émouvant »
The Guardian : « Une danse magnifiquement chorégraphiée montrant la reconstruction de Notre Dame et un tapis d’or déroulé pour la fabuleuse Aya Nakamura... »
Quant au mot qui nous est cher, francophonie, il clôt la partie artistique avec à Céline Dion, revenante attendue comme une déesse. Céline qui chante Edith, retour à du classique très classique...
Sans doute était-ce pour contrebalancer l’audace ! « De l’audace, toujours de l’audace », valeur typiquement française, n’est-ce pas Danton ? Même si votre audace ne vous aura pas porté chance ! Ceci est une autre histoire.

Audace de quoi ? L’affirmation de l’inclusivité et le rejet des stigmatisations et des discriminations a semblé exagérée pour certains. Un, et non, le moindre communicant, Elon Musk frappe fort : « ... extrêmement irrespectueux pour les chrétiens. » Le côté drag-queen, femme à barbe, singularité à gogo scinde les avis en deux camps irréconciliables. Mais que voulez-vous, la France est un pays « politique ». Les Londoniens avaient fait sourire le monde en 2012 en prenant du recul sur eux-mêmes, souvenez-vous de la Queen sautant en parachute ou de Mister Bean, s’ennuyant ferme en rêvant de sa propre gloire ! Humour british. La France n’est pas dans ce registre. Pour cette raison, « on  » nous adore ou « on  » nous rejette. La faculté de donner des leçons, de préférer la dérision ou la caricature à l’humour ne peut être universelle, même si les Français pensent leurs valeurs universelles. Il suffit de regarder le planisphère. Elles sont de moins en moins universelles... Philippe Katerine tout nu, coloré en schtoumph, ne saurait convaincre. Aya Nakamura, même accompagnée de la Garde républicaine fait grincer les dents.
L’absence de l’armada russe et biélorusse, le salut militaire de la délégation nigérienne, les ambiguïtés sur le port du voile, les forces de sécurité qui surveillent étroitement la délégation israélienne, la présence d’une délégation de réfugiés... le monde ne tourne pas rond – a-t-il déjà tourné rond ? - et, me pardonnerez-vous cette analyse de café du commerce, pourquoi cette cérémonie ferait-elle l’unanimité ? L’unanimité ne s’obtient que par la mièvrerie et le consensus mou. Paris, malgré tous les maux qui effritent son aura n’a pas cherché l’unanimité. Et puis, franchement, personnellement, si Poutine et Musk avait applaudi des deux mains, j’aurai tiqué. Dalida faisait-elle l’unanimité ?



24 07 2024

Vahine Fierro déversant son eau dans le chenal
© Heidi Yieng Kow / Polynésie la 1ère

Teahupo’o* sur Seine

S’il y a bien une épreuve olympique qui déboussole le commun des mortels téléspectateurs, c’est bien le surf. S’imaginer que les JO de Paris s’offriront la plus belle vague du monde est quelque peu suspect, non ? À moins de faire exploser l’empreinte carbone de ces sportifs un peu fous qui ne concourent que depuis les derniers Jeux à Tokyo. Cap sur la Polynésie française, retournons la mappemonde.
Continuons à être déboussolés. Au sens figuré cette fois. Si les surfeurs sont incontestablement des athlètes de haut niveau, ils et elles sont aussi des sportifs à part. Tellement en symbiose avec l’élément aquatique qu’ils ne rechignent pas à pratiquer « Tavai », la cérémonie de l’eau. Ainsi, le 20 juillet, les concurrents ont embarqué dans de petits bateaux se retrouvant au large afin de déverser dans l’océan, le contenu d’un récipient en bambou. Chacun ayant apporté de l’eau de son lieu de surf, de son spot au pays. La cérémonie comprenait aussi « un orero », la déclamation contant une légende attachée au lieu, la pointe Fare Mahora, où est implanté le village des Jeux. S’en suivit la cérémonie du « kava », boisson des dieux ; puis le jet à la mer d’une couronne végétale tressée. L’ensemble de ces gestes et paroles permettant « le mana », à savoir la présence des ancêtres et du monde invisible.
(Remerciements à Polynésie la 1ère)

* Nom du village et de la vague

L’origine hawaïenne du surf induit un vocabulaire de langue anglo-américaine. Le collège de terminologie du sport s’est donc attaché à inventer des équivalents français à certains termes.

22 07 2024

Daniel Herrero, tellement trop que certains...

Figure médiatique du rugby, l’homme à la tignasse grise drue maintenue tant bien que mal par un bandana rouge vif, ne pourrait être absent de ce blogue. Il a ses détracteurs, certes. Certains le trouvent trop. Trop quoi ? Trop singulier. Trop hirsute. Trop charmeur. Trop engagé. Trop fraternel. Trop rugby. Trop beau parleur. Trop sudiste. Trop régionaliste. Trop toulonnais. Trop tarabiscoté. Trop affranchi. Trop Charnel. Trop philosophe. Trop perché. Trop troisième ligne. Trop fratrie. Trop poète de l’affrontement. Trop mystique de l’ovale. Il a ses détracteurs, certes. Et aussi des admirateurs. Un se tient derrière ce clavier. Un blogue qui se nourrit des rapports intimes entre la langue française et le sport ne peut user de condescendance avec l’ami Daniel H. Pas comme certains...


21 07 2024

Coup de griffe, my dear !

Pendant que des linguistes pointus, des universitaires de tous les poils, des petites mains administratives studieuses, des codeurs et maîtres de la toile épatants planchent - depuis des années - sur les plus percutantes et efficaces méthodes de mettre la langue française sur la plus haute marche de la boite, la marche en or, d’autres, s’acharnent à, symboliquement, ratiboiser le travail des copains. Un exemple ? Avez-vous téléchargé l’application des JO, « Paris 2024 » ? Imaginez, vous voulez le faire. Vous la cherchez dans les bibliothèques d’applis, vous la trouvez. Facile en cette période. Vous la téléchargez, tout content de pouvoir suivre en direct tous les futurs résultats des épreuves et bénéficier d’un maximum d’informations « avant tout le monde ». Ça y est, elle est là, vous l’avez... vous l’ouvrez. Comme ultime confirmation, vous tombez sur deux petites et mignonnes Phryges, la "valide" et la "para". Logique. Mais, saperlipopette, qui a eu l’idée d’écrire Olympic Games et Paralympic ! Les prononciations de Jeux Olympiques et Jeux paralympiques sont-elles si différentes de l’équivalent anglais. Faut-il le QI de l’ancien footballer de Chelsea Franck Lampard (plus de 150) pour déchiffrer une telle énigme ? M’enfin comme dirait Gaston Lagaffe ! Of course, ce n’est vraiment pas grave, me direz-vous. Je suis d’accord à 110% avec vous. Il n’y a pas mort d’homme, loin de là.
Mais pourquoi ? Faut-il s’excuser auprès de nos amis british de privilégier la langue française dans un cas comme celui-là ? Le français ne s’écrit pas en cyrillique que je sache, ni en runes ! Faut-il réquisitionner Jean-François Champollion pour traduire Olympiques en Olympic ?
Quant au « Have a gourde day ! » triomphant sur les affiches de la mairie de Paris pour inciter à boire sans déchets, je ne m’exprimerai pas. Droit de retrait. Peur de finir au tribunal pour injures publiques. M’enfin - bis. Côté jeux de mots l’Almanach Vermot et le Canard Enchaîné auraient pu être consultés.
Pensées pour les linguistes pointus, les universitaires de tous les poils, les petites mains administratives studieuses, les codeurs et maîtres de la toile épatants...


12 07 2024

Hugues Fabrice Zango, la tête et les jambes

Une course d’élan copiée sur celle du guépard, fluide et puissante. Un triple saut kangouresque le propulse champion du monde après un atterrissage à 17,64 m. Fou de joie, après avoir observé sa marque dans le sable, il détale en sautillant à la manière de Grosminet ne voulant pas éveiller l’attention de Titi. C’était à Budapest le 21 août 2023. Le champion burkinabé a construit, patiemment, sa carrière sportive. Enfance sportive, premières performances, repéré, pris en main...
Après avoir dominé le continent africain (champion d’Afrique à Asaba/Nigéria – 17,11 m) et même obtenu l’or aux Jeux de la Francophonie en 2017 à Abidjan, avec un saut de 16,92 m, puis ceux de Kinshasa survolant le concours à 17,11 m, le triple sauteur s’est appliqué à dominer le Monde... Fait !

Si les relations diplomatico-culturelles entre le Burkina Faso et la Francophonie institutionnelle, ou pire avec la France, se détériorent depuis quelques années, l’évolution de Hugues Fabrice Zango est pourtant le fruit d’une coopération qui a porté ses fruits. L’adolescent qu’il était à Ouagadougou, gonflé de promesses et admirablement conduit par ses premiers entraîneurs a bénéficié de la filière qui est aujourd’hui bien mal en point : « Je souhaitais continuer mes études et bénéficier de meilleures conditions d’entraînement. Je suis donc parti à Béthune, dans le Pas-de-Calais, via Campus France, un programme public chargé, entre autres, de l’accueil des étudiants étrangers, tout en rejoignant le club Artois Athlétisme. Mes résultats sportifs rassuraient mes parents puisqu’ils prouvaient que je m’en sortais bien dans ce sport. Effectivement, j’ai gagné la médaille d’argent au championnat du monde universitaire, ce qui a été mon plus grand déclic par rapport à mon potentiel et m’a incité à me surpasser et viser le plus haut niveau… » (Seine Saint Denis – le Département – 2024)

Un parcours qui a aussi permis à Hugues Fabrice Zango de rencontrer son « mentor », Teddy Tamgho, qui fut lui aussi champion du monde du triple sauts, en 2013. Le duo formé par les deux hommes fait des étincelles sur les pistes. Méthodes rigoureuses et travail acharné : « Teddy m’a pris sous son aile et m’a incité à compenser certaines lacunes techniques accumulées du fait d’avoir commencé ce sport sur le tard. Il a fallu repartir de zéro, déconstruire, réfléchir à certaines solutions techniques pendant quelques mois, à la nutrition… Il m’a aidé à atteindre les sommets et j’ai eu le plaisir d’atteindre en 2021 le record du monde en salle avec une marque de 18,07 mètres. Aucun athlète n’a jamais dépassé la barre des 18 mètres, même Teddy qui avait atteint les 17,92 mètres en 2011. » (Seine Saint Denis – le Département – 2024)

La thèse !Comme si la carrière sportive ne suffisait pas à remplir la vie de cet « honnête homme », sachez que son impressionnante musculature et son dynamisme ne sont pas ses qualités exclusives. La tête et les jambes. Appelez-le Docteur Zango ! Si, si, il a aussi trouvé le temps de fréquenter l’Université d’Artois et d’y décrocher un doctorat en génie électrique. Rien que ça ! L’homme est solide, altruiste et conscient de ses nouvelles responsabilités : « J’espère que mes records permettront de montrer une belle image du Burkina-Faso et inciter les jeunes à créer, se donner à fond et surtout avoir un regard positif sur eux et sur leur avenir. Tous leurs rêves sont atteignables à condition qu’ils se donnent des objectifs très clairs et fassent tout pour les atteindre, malgré les obstacles... Je me suis engagé dans des associations d’aide à la scolarisation des enfants. D’autre part, maintenant que je suis chercheur en génie électrique, je compte contribuer à des transferts de compétences et de technologies dans le domaine énergétique pour contribuer au développement des habitants du Burkina-Faso. Ils le méritent très largement ! »

La (F)francophonie a besoin de modèles... en voilà un, non ?


05 07 2024

Un Haut-fonctionnaire francise le break

Cet été dans les rues parisiennes et dans les villes ou sites qui accueilleront des épreuves olympiques, une oreille attentive percevra un fourmillement brouhahatique de dizaines de langues. De l’anglais, of course my dear, de l’espagnol et du portugais d’ici ou de là-bas, de l’arabe sous toutes ses formes, du chinois, du japonais, du wolof, du lingala et pourquoi pas une des 250 langues parlées au Cameroun... Arrêtons là sans vexer les oubliées. Et le français ? Langue officielle des Jeux ? Bien entendu, mon cher.

Comme pour l’organisation générale de l’événement et la qualité attendue de la performance sportive, la mise en place des outils de la réussite ne date pas d’hier. Il a même été nommé un « big boss » pour que la présence de la langue française ne tourne pas au fiasco devant le rouleau compresseur anglo-américano-globish-my taylor is rich. Daniel Zielinski est officiellement le Délégué ministériel à la Francophonie sportive et à la valorisation de la langue française pour le sport. J’en vois des narquois sceptiques, les mêmes qui « save the date » quand ils invitent leurs potes à un apéro *. Les mêmes qui se gargarisent de statistiques qui montrent qu’il y a plus de locuteurs anglophones, sinophones ou hindiphones que francophones ! Quelle surprise ! Qu’on le veuille ou non, la langue française reste un passeport dans les mondes économique, culturel, diplomatique et sportif et les Jeux olympiques sont une fenêtre ouverte sur le monde pour le démontrer.

Oui mais voilà, l’anglais a la tête dure. Il a donc fallu mobiliser linguistes, experts et bonnes volontés pour, par exemple, donner des équivalents en français aux vocabulaires des nouveaux sports olympiques. Pour le surf, l’escalade sportive, le break et le skate, la tache était urgente et impérative. Un travail que la Délégation à la langue de France et aux langues de France et l’Académie française ont accompli suite à des passages de relais multiples et répétés, des consultations auprès du Comité d’Organisation des JO et de la Délégation interministériel aux JO. Sans oublier le feu vert de la ministre des Sports et des Jeux olympiques, puis le passage obligé des mots devant le vénérable Journal officiel et enfin l’envoi vers le-les dictionnaire(s). Véritable marathon, suivi d’un décathlon conclu par un 3 000 mètres steeple. Zut, « steeple » ! Mais c’est fait ! Les journalistes commentant en direct, par exemple, les épreuves de break seront invités (la France n’étant pas une dictature, il est interdit de les obliger !) à s’esclaffer devant une rotation plutôt que devant un spin, devant une phase forte au lieu d’un powermove...*

Une victoire arrachée de haute lutte sera visible par les millions (milliards ?) de téléspectateurs : sur les sites, les panneaux d’affichage des résultats seront bilingues, anglais et français.
« C’est peut-être un détail pour vous
Mais pour – nous -, ça veut dire beaucoup
 » *
Car bien que langue française soit officielle aux Jeux olympiques, ce sera la première fois... Les narquois sceptiques sont invités (la France n’est toujours pas une dictature) à ne pas ricaner.

* Les français ne sont pas en reste.
* D’autres billets reviendront sur ces francisations.
* Paroles de Michel Berger, « Il jouait du piano debout ».


Carlota Dudek, sélectionnée française aux épreuves de break
© Fédération Française de Danse

29 06 2024

10 sur 10, comme Nadia Comaneci

Comme dans tout sport, il y a des règles, un capitaine, des équipiers, un objectif... Pourtant il n’est ici point question d’activité athlétique, plutôt intellectuelle. Le cap’taine est un Polonais, éduqué à la rigueur du karaté haut de gamme, taillé comme une armoire normande. Les règles ? Les siennes ! Le colosse n’est pas du style à se laisser guider sa conduite. Les équipiers sont ceux qu’il a choisis. Équipe mixte, en genre et en nationalité. Deux critères de sélection : le savoir-écrire et la langue française en partage. Pas question de s’emmêler les pinceaux et les langues. L’objectif : proposer aux collégiens et aux lycéens apprenant la langue de Teddy Riner, et à leurs enseignants, de très courtes pièces de théâtre à jouer entre eux ou en public. Le programme 10 sur 10 n’en est pas à ses débuts. Une décennie que les équipiers du cap’taine fournissent des textes à petits et grands du Brésil au Sénégal, de la Guinée à la Birmanie, de la Tunisie à l’Europe entière ? Cette année, pour coller symboliquement au 10 sur 10 de l’étoile roumaine, cap’taine Jan Nowak a choisi de lancer ses équipiers sur les 10 mots de l’action de la DGLFLF, qui sentent bon la sueur : adrénaline, prouesse, échappée, faux départ, collectif, hors-jeu, champion, aller aux oranges, mental, s’encorder. Amusez-vous avec eux qu’il leur a dit !

Ce qui est « bien » avec la création, c’est qu’avec une règle commune chacun peut proposer une œuvre radicalement différente de celle du copain d’à côté. Sur un 110 mètres haies, à part le chrono et un brin de technique qui diffèrent, il est exceptionnel de voir un concurrent partir à l’envers, en marche-arrière, habillé en combinaison de plongée ou ramper sous les haies. Quoi que, passer sous les haies reste une alternative pour certains !

Contact : jan.10sur10@gmail.com

Là, feu d’artifice. Ça pète dans tous les sens. Clara Benoit-Casanova (France) décrit « l’histoire du premier cours de sport du premier jour de la 6e », jour où Caro constate que « nos bras ont poussé avant le reste du corps ». Saperlipopette. Quant à Lara, elle se demande comment « s’intégrer au collectif » ? Pour les esprits lunaires, un brin perchés, l’autrice québécoise Marianne Dansereau propose une scène à la piscine. Scène ou « bonnet bleu » pratique la nage synchronisée en solo sous les yeux ébahis de « bonnet rouge » traité d’ignare car perplexe devant cette nouvelle pratique ! Dans une seconde saynète, Marianne Dansereau propose purement et simplement de coller Pierre de Coubertin au bûcher. Pas politiquement correcte l’amie de la lointaine Province ! Faut admettre que le baron avait un paquet d’idées au ras des pâquerettes côté place de la femme. Participer oui, mais à condition d’être un homme... bref.
Le dramaturge français Rémi De Vos, n’y va pas par quatre chemins. « Son » sportif est un crétin. En lisant la saynète, on pense à Averell Dalton, personnage de la BD Lucky Luke. Un grand couillon. Rémi me pardonnera-t-il ce flash qui a saisi mon esprit ? Crétin qui ne parvient pas à mémoriser le jour de l’épreuve à laquelle il doit participer. Ça me rappelle quelqu’un... non, je serai charitable ! Passons à l’auteur suisse : Thomas Miauton. Franco-suisse, un brin malgache par le cœur. Lui non plus ne choisit pas le consensus mou, il flingue. Qui ? Les sportifs. Les arbitres. Pour correspondre au thème imposé par le capitaine, mais sans détour aucun, il sulfate la corruption d’une certaine grande entreprise appelée Glencore condamnée, mais toujours à l’œuvre. Et ça, ce n’est pas de fiction !
Thierry Simon (France) propose deux saynètes. L’écriture de la seconde serait-elle la décompression suite à l’écriture de la première ? Nuit de terreur, banale terreur, dans une ville lambda en Ukraine. Trois personnages. Deux angoissés, Marko et Yuriy. Alina, dans un cauchemar éveillé se voit au JO, à Paris, lancer son javelot, à 20 h le 10 août. « Vingt secondes avant le lancer. Pas de faux départ. Montée d’adrénaline. Ne pas chercher la prouesse. S’appuyer sur la technique et le mental. Se souvenir des nuits brûlées de Kyiv, et s’élancer. Maintenant. » La seconde pièce est ainsi résumée : « L’équipe suisse de gastéropodes, juste avant la grande étape de montagne du Tour du Potager : l’ascension du brocoli. » Qu’ajouter ? Un filet de bave, pourquoi pas ?
Rebecca Vaissermann, exigeante autrice française, propose un texte à la limite du hors-jeu ! À lire, relire, à voix haute. Oui, c’est bien ça, Rebecca nous enfume. Le sport, les JO, les mots imposés, elle s’en moque, elle se moque de tout, elle écrit ce qu’elle veut... Et ce qu’elle désire au plus au point c’est parler de la vie, du tout début de la vie, de l’effort de vivre, de la douleur de vivre, de la parentalité, du compagnonnage, de la fraternité qui font passer la pilule. En fait, ça rappelle le sport, non ? Finalement, elle est raccord avec ses équipiers. Finalement.
En queue de peloton, voici les pièces écrites par Laurent Van Wetter. Belge. Heureusement pour lui, à l’intérieur de l’Union européenne, nul besoin de visa pour franchir les frontières. Sinon ! Comment le priver de la nationalité française puisqu’il n’est pas ressortissant du pays ? Il le sait bien, le coquin. Alors, il se lâche. Il vise, à grand coup de LBD (Lanceur de balles de défense). Il décerne, non sans ironie, la médaille d’or du maintien de l’ordre à la France, devant les États-Unis et la Chine. Puis, parle de ce jeune homme, prêt à passer de la participation de JO à celle des Paralympiques. Mauvais esprit, le Belge ? Juste un zest !

Aucun de ces brillants esprits n’a pensé à associer 10 sur 10 à Nadia Comaneci. C’est fait.


Formation "théâtre et sport" de Jan Nowak avec des professeurs tchèques


28 06 2024

« Allez les petits ! »

Roger Couderc

Souvenirs d’adolescent. Canapé, gâteaux à la noix de coco à gogo et boule au ventre quand les bleus et leur énigmatique « french flair » rencontraient les « Black » ou les Gallois de l’imprévisible JPR Williams aux impayables rouflaquettes rousses ! À la prise d’antenne, un amoureux du catch et du rugby, un solide gaillard à la voix chaude, outrepassait son rôle de journaliste, méritant le surnom de 16e homme du 15 de France : Roger Couderc. Il poussait en mêlée et pratiquait le « cadrage débordement » sur l’aile en criant au micro le devenu célèbre « Allez les petits » ! Époque révolue d’un rugby en mutation, encore campagnard, mais en route vers la professionnalisation. Cher Feu Roger, que diriez-vous d’assister à un classique des années 2020 ? Un bon vieux France – Fidji... À 7, oui, à 7, aux Jeux olympiques qui se tiennent à Paris ?

Il n’y a sans doute pas que le fantôme de Roger Couderc qui tombe de sa chaise. Mais, oui, le rugby à 7 fit son entrée au JO à Rio en 2016. Les Grecs tombent de l’Olympe, mais c’est un fait. Or, le rugby, même à sept, est un sport complexe sous une allure chabraque. Les arbitres ont pour tache d’expliquer aux joueurs les décisions qu’ils prennent car eux même ne maîtrisent pas toutes les règles. Drôle de sport, né d’un jeu venu de l’Ouest et du Sud-ouest de la France, appelé la Soule qui fut codifiée par les meilleurs ennemis des Frogies, les Britons, vers 1848. Pendant ce temps, les Français s’adonnent à leur sport favori, la révolution.

Tellement codifié que plus personne n’y comprend rien ! Sauf les arbitres et Feu Roger Couderc. Tellement britonisé que la DGLFLF* a demandé à la Commission de terminologie de se pencher sur les anglicismes qui bien que légitimes devant l’Histoire piquent les oreilles des francophones. En parcourant la plaquette – accessible ci-contre – vous apprendrez qu’au rugby, on piétine et on ratisse... dans la joie et la bonne humeur ! On ne « ruck  » à plus à l’anglaise, s’il-vous-plait !

À Paris, aux JO qui arrivent à la vitesse TGV de Philippe Sella ou des N’Tamack père et fils, l’équipe de France sera guidée par l’homme au patronyme aussi banal que lui est singulier, force 10 : Antoine Dupont. (Avec un t). Lui, la vedette incontestée des multiples champions d’Europe, le Stade toulousain, et de l’équipe de France à 15 est un atout sans pareil pour les bleus à 7... Gageons que la « spectacularité » de ce sport fou-fou, que méconnaît 80% de la planète, séduira des publics autres que les Néo Z, les Australiens, les Océaniens et les Britons ! « Allez les petits ! » Où sont les gâteaux à la noix de coco ?

* Délégation à la langue française et aux langues de France


Antoine Dupont contre l’Italie à 15, Tournoi des six nations 2023
© Flickr - stede64

27 06 2024

Au JO, on parle la langue de Nawal El Moutawakel

Dans un mois, des milliards de téléspectateurs poseront leur regard, pas toujours (r)éveillé, sur un écran de télévision ou celui d’un téléphone dit intelligent et se laisseront happés par l’événement le plus médiatisé de la planète : les Jeux olympiques. Cette année, Paris a décroché la timbale et s’apprête à accueillir des supporters spectateurs par légion, sur son sol ou au travers des écrans. Déjà, sur-médiatisée du fait de sa forte attraction touristique, la France connaîtra la plus foldingue des expositions. Faudra pas s’louper ! La France devra « performer  » au saut d’obstacles : élections et autres coups de vent politiques, cochonneries peu ragoûtantes dans la Seine, transports en commun sous hautes tensions, manifestants noirs, verts, rouges zélés et/ou incontrôlés, effrayants petits chimistes en herbe ou senior...

Au-delà des installations sportives placées dans des lieux qui fleurent bon le chic et le prestige, tels la Tour Eiffel, la place de la Concorde, le château de Versailles ou qui ont un impact mémoriel fort dans la culture populaire des Français, ainsi le stade Geoffroy Guichard où les footballers Verts ont fait lever les foules dans les années 70 ; l’hyper irrationnel Stade Vélodrome à Marseille ou le site de Tehupoo représentant la lointaine océanique terre tahitienne... Au-delà, donc, une autre richesse s’affichera, espérons-le au mieux de sa forme : la langue française ! Pas celle que certains voient défraîchie, au passé parfois douteux, et manipulé par des citoyens bien peu porteurs de la trilogie « Liberté, Égalité, Fraternité ». Celle qui s’affiche généreuse, accueillante, vivante, aux multiples accents et colorées d’expressions cocasses, plus précises que... moins connotées que... modernisée sans être dénaturée...

La langue de Molière dit-on par facilité. Celle aussi de Marie-Josée Perec, Laure Manaudou, Tony Estanguet, Nicolas Karabatic, Alain Mimoun, Etienne Desmarteaux, Maude Charron, Nafissatou Thiam, Françoise Mbango Etone, Samuel Eto’o, Nawal El Moutawakel, Nourredine Morceli, Hassiba Boulmerka... la francophonie quoi !
Comme quoi la langue française n’est pas seulement la langue officielle des JO* dans l’aspect protocolaire, mais aussi en ce qui touche à la performance, la sueur, la conviction, la technique et la fraternité.

* Langue officielle des JO « valides » et non des « paralympiques », mystère à élucider.


Nawal El Moutawakel remportait la médaille d’or sur 400 m haies lors des JO de Los Angeles en 1984

Partagez cette page sur votre réseau :