Peu gourmande en énergie et recyclable à souhait. Fait peu connu, la terre crue est un matériau écologique utilisé depuis des millénaires pour construire des habitations et des monuments historiques aux quatre coins de la planète. C’est le cas d’Erébouni, une citadelle royale de la civilisation d’Urartu, édifiée au VIIIe siècle avant J.-C et située dans les faubourgs d’Erevan. Un site considéré comme fondateur de la capitale arménienne qui célébrera cette année les 2800 de son existence. Pour accompagner sa conservation et la restaurer dans les règles de l’authenticité, ainsi que pour dynamiser l’offre touristique, la municipalité d’Erevan a initié une coopération entre une panoplie d’acteurs francophones à l’échelle internationale. L’initiative, financée principalement par l’Association internationale des maires francophones (AIMF), a été présentée au public du Village de la francophonie, organisé du 7 au 12 octobre à Erevan à l’occasion du XVIIe sommet de la francophonie.
Erevan, qui entretient depuis de longues années des relations avec la ville de Lyon, a ainsi mobilisé autour de ce programme l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon (ENSAL), l’Université nationale d’architecture et construction d’Arménie (UNACA), l’association grenobloise CRATerre (Centre international de la construction en terre), tout comme le musée et la réserve archéologique d’Erébouni. Le projet, mis sur les rails depuis janvier 2017 et devant s’étaler sur deux ans, a passé la première étape. « Le projet est monté et la convention signée », a détaillé Suzanne Monnot, maître de conférences à l’ENSAL, mais les travaux ont été quelque peu retardés suite à la Révolution du velours qui a bouleversé le paysage politique du pays au printemps dernier. L’heure est actuellement à la sensibilisation des Yerevantsi : au Pavillon de la francophonie, ils étaient nombreux à venir assister aux ateliers guidés par CRATerre pour découvrir les secrets et les vertus de la terre crue…