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La vision engagée de Cyriaque Noussouglo

La vision engagée de Cyriaque Noussouglo

Trois questions à Cyriaque Noussouglo, le Secrétaire général de la Commission nationale de la Francophonie au Togo : « la Déclaration de Villers-Cotterêts est en phase avec les défis et les enjeux de l’heure. »
Cyriaque Noussouglo est l’homme-orchestre de la Commission nationale de la Francophonie au Togo, en tant que Secrétaire général. Prenant part au XIXe Sommet de la francophonie à Paris, il a accepté volontiers l’offre de s’entretenir avec AGORA FRANCOPHONE. Interview !

9 octobre 2024 - par Dieudonné KOROLAKINA  
Cyriaque Noussouglo - © Dieudonné Korolakina - Agora francophone
Cyriaque Noussouglo
© Dieudonné Korolakina - Agora francophone

À l’occasion du Sommet de la Francophonie 2024, Agora francophone a invité des journalistes francophones à travailler au sein d’une rédaction décentralisée afin de rendre compte de l’événement :
Falilatou Titi (Bénin), Bigué Bob (Sénégal), Ramcy Kabuya (RDC/France), Samia El Achraki (Maroc) et Motchosso Korolakina (Togo).
Edgar Fonck (Belgique) membre d’Agora francophone Internationale et Anne-Françoise Counet (Belgique) journaliste à Nouvelles de Flandre complètent l’équipe.

Action soutenue par la Délégation au Sommet de la Francophonie – Ministère des Affaires étrangères (France).


AGORA FRANCOPHONE : Vous êtes le Secrétaire général de la Commission nationale de la francophonie au Togo et vous avez pris part au XIXe sommet de la francophonie qui vient de s’achever dans la capitale française. Quelles impressions vous laisse le Sommet ?
CYRIAQUE NOUSSOUGLO : À mon avis, quoique chaque Sommet ait sa particularité, ce XIXe Sommet démontre un peu plus l’attractivité de l’Organisation ; en témoigne l’extension du nombre des États et gouvernements membres qui sont passés de 88 à 93 avec l’intégration de Chypre et du Ghana comme membres de plein droit ainsi que de l’Angola, du Chili, de la Nouvelle-Écosse (Canada), de la Polynésie française (France) et de la Sarre (Allemagne) comme membres observateurs. Cela démontre à suffisance que la langue française est loin d’être un simple outil de colonisation comme on voulait nous le faire croire, mais que la Francophonie est un espace dynamique qui assume une diversité consommée. En outre, étant donné que l’Afrique concentre 80 % des francophones, c’est aussi un enjeu majeur. À ce titre, il faut saluer la place importante qu’occupent les jeunes (et les femmes) dans les projets de l’organisation : pour la première fois, on leur a donné la parole en plein Sommet. L’espace francophone est jeune : 60 % de sa population a moins de 35 ans. L’âge médian de l’Afrique, qui compte plus d’une trentaine de pays membres au sein de l’OIF, se situe à 19 ans et 41 % de sa population a moins de 15 ans.

A.F. : Quel est votre regard sur le thème « Créer, innover et entreprendre en français » et l’ensemble des activités qui ont intensément nourri cette édition du sommet ?
C.N. : Le président Macron a déclaré à juste titre lors du Sommet que le français est une « langue d’invention et de réinvention. » Au risque de me répéter, il n’y a pas qu’en anglais qu’on peut innover et faire avancer la science et l’entrepreneuriat des hommes et des femmes y compris les jeunes et les femmes. Par cette thématique, la Francophonie montre à suffisance que promue, la langue française est bel et bien un outil d’innovation, de création d’emplois et d’entreprises. La Francophonie de la recherche et des affaires est une réalité également. Nous avons vu que le Sommet a fait la part belle à l’inclusion des jeunes créateurs, à l’Intelligence artificielle, aux défis numériques et à la transition numérique, tout comme à l’entrepreneuriat en français et en faveur de l’éducation, de la formation et de l’employabilité des jeunes. L’emploi des jeunes et des femmes en particulier constituent un enjeu et un défi communs à toutes les sociétés et il ne peut en être autrement dans l’espace francophone où toutes les forces vives doivent converger vers le développement et le mieux-être des États et des populations.

A.F. : Au titre I de la « Déclaration de Villers-Cotterêts » : La langue française au service d’un continuum éducation-formation-employabilité, article 14, les assises réaffirment leur attachement à « l’enseignement du et en français » et assurent de leur engagement « au côté de l’OIF pour développer les actions de formation linguistique et pédagogiques, afin d’augmenter significativement le nombre d’enseignants formés pour une éducation de qualité pour tous. » Tout en encourageant les échanges d’expertise et de bonnes pratiques entre les réseaux d’institutions de formation, le déploiement de programmes et dispositifs communs. Votre commentaire ?
C.N. : Avec l’évolution du monde et des technologies, nous ressentons de plus en plus le besoin que les formations soient de qualité et adaptées à la réalité du terrain. Nous sommes les premiers à nous plaindre des formations au rabais et des difficultés à accéder de par le monde aux expertises de toute sorte avec des fermetures de frontières ! Le monde est devenu un espace ouvert et il faut tenir compte de la mobilité des échanges et des personnes. On comprend qu’on doit défendre constamment le fait que l’éducation et la formation soient véritablement au service de l’employabilité et que peu de risques soit pris pour que les jeunes et les femmes échappent au chômage afin de contribuer significativement aux transformations sociétales attendues. La mobilité, c’est ainsi par exemple que le Sommet a décidé que dès 2025, le château de Villers-Cotterêts abriterait un collège international de formation des enseignants de Français. Trois mesures touchant à la mobilité et l’emploi des jeunes ont été décidées : en premier lieu, la création du programme international Mobilité Employabilité francophone, qui doit faciliter la mobilité des jeunes à travers le réseau des 1100 universités et centres de recherche de l’Agence universitaire de la francophonie, situés dans 120 pays. En second lieu, il sera facilité l’octroi de visas pour les titulaires d’un diplôme français de niveau M2 (l’équivalent d’une maîtrise universitaire). Et enfin, la création du programme Volontaires Unis pour la Francophonie, pour participer à des missions internationales de plusieurs mois. Pour tout dire, la Déclaration de Villers-Cotterêts est en phase avec les défis et les enjeux de l’heure. Nous ne pouvons que nous en réjouir et souhaiter que des dispositions soient prises pour que la Francophonie des peuples et des populations s’étende et continue de marquer notre époque !

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