Le littoral marocain est l’un des principaux atouts géographiques du pays. Ce dernier a toujours été un domaine d’implantations humaines et économiques variées, et un patrimoine culturel épanoui sur des paysages précieux, des sites biologiques et historiques d’intérêt.
Étendu sur 3500 kilomètres et deux façades maritimes, dont plus de 500 km sur la Méditerranée et un peu moins de 3.000 km sur l’Atlantique, le littoral n’est pas seulement un capital naturel, mais aussi un écosystème et un potentiel de développement pour le Maroc. Il est important de revenir sur l’impact culturel et historique de cet atout naturel. En effet, le littoral est considéré comme un patrimoine social et culturel, spécifiquement autour de pratiques sociales, notamment la cueillette et la pêche dès la Préhistoire, les échanges avec la Péninsule ibérique et le reste de la Méditerranée, dans l’Antiquité et au Moyen Âge.
Le littoral représente un patrimoine environnemental et écologique riche et varié tant par sa valeur intrinsèque que par son impact socio-économique. Il présente une faune et une flore variée et riche avec des paysages et des sites naturels divers allant des dunes aux zones humides. Tout ceci procure aux habitants des communautés littorales en particulier et au pays en général, des ressources diverses variant des activités forestières jusqu’à la pêche par exemple.
Dans le contexte actuel de la pandémie, il est impératif d’identifier les différents obstacles auxquels fait face le littoral ainsi que ces habitants. Dans cette perspective, un aménagement durable du littoral est de mise ces dernières années. Ce dernier soulève néanmoins des questions de grande importance, telles que l’état de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire ainsi que les perspectives d’un potentiel développement durable des zones côtières du pays.
Il est évident de noter l’impact économique du littoral marocain, puisqu’en effet, plus de 65 % de la population totale du Maroc vit à proximité de la côte (2017). Ainsi, plusieurs facteurs principaux sont à l’origine des dysfonctionnements qui marquent l’aménagement des zones côtières. Nous pouvons à priori citer l’incohérence des politiques publiques, la gouvernance et la multiplicité des intervenants, ou encore la problématique du foncier. Le littoral évolue constamment au Maroc : le littoral sablonneux disparaît au rythme moyen de 12 cm par an sur la façade atlantique et de 14 cm sur la côte méditerranéenne.
La gestion durable du littoral est l’un des piliers du développement territorial du Maroc, ainsi la Banque mondiale pour le Maghreb a défini une feuille de route jusqu’en 2040 pour atteindre des objectifs de long terme pour mettre en valeur le littoral régional. Parmi les aspects primordiaux de cet accord, le Maroc a mis en place une stratégie nationale spécifique aux aires protégées et aux zones humides, et ce dans le but de protéger les espaces ayant une originalité scientifique et/ou culturelle. Le plan national du littoral vise donc à protéger, valoriser et préserver le littoral. Pour ce faire, il se fixe des objectifs atteignables dans le court et moyen terme, afin d’assurer la cohérence entre les différents programmes d’investissement. Coordonner les projets d’aménagement a pour but de prendre en compte les indicateurs appropriés pour préserver le littoral tout en prenant des mesures adéquates et précises pour prévenir, combattre et même réduire les problèmes liés à la région et aux communautés littorales (pollution, dégradation de la qualité de vie, érosion…)
Avec le gouvernement, la Banque mondiale a conçu un guide méthodologique avec une boîte à outils, pour définir des schémas régionaux du littoral. Ce guide permet de normaliser le processus d’élaboration de ces schémas régionaux tout en respectant les principes de la gestion intégrée des zones côtières. Le développement durable du littoral tend à concilier entre les impératifs du développement économique et social, d’une part vis-à-vis l’exploitation et la mise en valeur des ressources du littoral, et d’autre part la protection de l’écosystème complexe afin de préserver ses ressources pour les générations actuelles et futures du pays dans une perspective de développement durable.
Partenariat entre Agora francophone et l’Ambassade de France au Maroc