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LECTURES FRANCOPHONES 1/3

LECTURES FRANCOPHONES 1/3

10 novembre 2020 - par Loïc HERVOUET  , Peter Klaus 

Découvrir en roman l’usage pertinent de la diagonale

L’informatique et l’Agence Universitaire de la Francophonie mènent à tout, à des ouvrages savants et des articles scientifiques, dans le domaine de la reconnaissance des formes notamment, mais aussi à la poésie, au livre pour enfants, et, tout récemment, au roman ! C’était ce qu’il fallait démontrer : l’usage pertinent de tous les coins de la diagonale. Il le fait « avec une plume vive et franche » : bienvenue à Jean-Pierre Asselin de Beauville dans l’univers du roman, celui-ci, brûlant d’actualité. Voici le pitch, comme on ne doit pas dire en Francophonie :
Sorti de l’enfer syrien, Ahmed a entrepris de s’exiler vers la France. Orphelin et déraciné, il doit désormais affronter une insertion culturelle à l’occidentale, dans un pays riche déjà frappé par les vagues de réfugiés. Dans quelles conditions et par quels moyens ce jeune expatrié va-t-il pouvoir réussir son intégration ?
Jean-Pierre Asselin de Beauville est professeur des universités. Après une adolescence passée en Martinique et une carrière professionnelle en France, il réside actuellement à Montréal (Québec), où il s’est installé en 1997 et a obtenu la nationalité canadienne. Il a été professeur d’informatique à l’Université François Rabelais (Tours) où il a dirigé le Laboratoire d’informatique. De 1998 à 2006 il a été détaché sur un emploi de Vice-recteur à l’Agence universitaire de la Francophonie à Montréal. Il est docteur en Sciences Physiques de l’Université Paul Sabatier (Toulouse) et Docteur d’Etat ès Sciences Mathématiques de l’Université Scientifique et Technique du Languedoc (Montpellier).

Ce roman prend la suite de précédentes publications littéraires :
- Les Contes fantastiques de Baba, Société des écrivains, Paris, 2012
 Les trésors du pirate, www.bouquinbec.ca, Montréal, 2014
 L’odeur sucrée de la farine de coco, www.thebookedition.com, France, 2017

Jean-Pierre Asselin de Beauville, C.Q.F.D. ou la diagonale de l’exil, ECHO Editions, Strasbourg, mars 2020, 286 pages, 24,95€, format kindle 13€


La parole aux Marocains francophones

La production des écrivains marocains francophones s’avère un véritable potentiel de rencontres non seulement littéraires mais aussi humaines. C’est un espace qui s’ouvre à toutes les inspirations et à toutes les écritures, accentuant ainsi le dynamisme littéraire marocain ici et ailleurs. C’est une littérature qui s’impose comme une mémoire interactive entre les cultures, miroitant l’histoire des sociétés humaines.
Les études présentées ici concernent les écrivains marocains suivants : Abdellatif Laâbi, Mahi Binebine, Najib Redouane, Sahbi Baba, Saida Mounaïme, Driss Chraïbi, Kamal Benkirane, Tahar Ben Jelloun, Nouzha Fassi Fihri, Abdelhak Serhane, Fatima Mernissi, Nadia Chafik et d’autres plumes qui ont diversifié le paysage littéraire francophone marocain, élargissant, dans des investigations inouïes, l’espace de l’œuvre pour atteindre des horizons culturels différents.

Afaf ZAID, De la diversité culturelle au dynamisme littéraire, Voix marocaines francophones, Editions L’Harmattan, collection Autour des textes maghrébins, Paris, juillet 2020, 280 pages, 27€, édition kindle ou PDF 21€


Bulles de français en Afrique

Le cadre global des regards croisés sur l’information dessinée en Afrique francophone porte d’une part sur l’étude de postures auctoriales critiques où le burlesque et l’ubuesque des comportements socio-politiques font surface. D’autre part, prenant en considération le cadre culturel ainsi que le contexte de production et de réception des objets d’analyse, les auteurs mettent à disposition les résultats de leur réflexion sur la construction d’un discours hétérogène au confluent des cultures africaines et française qui agencent bande dessinée, caricature de l’information, commentaires politiques en vue de toucher un public toujours plus large.
Les différents contributeurs de cet ouvrage montrent la manière dont l’actualité africaine est mise en images à l’aide d’iconotextes humoristiques et satiriques. Les analyses focalisent l’attention sur un langage populaire correspondant à celui de monsieur-tout-le-monde que la presse satirique francophone propose au lecteur. C’est ainsi que l’information dessinée, émise dans un cadre où le français cohabite avec les langues africaines, porte les marques des représentations françaises et africaines qui s’arriment ou se confrontent. Cet ancrage culturel constitue un enjeu pour la recherche dans la mesure où si l’humour est universel, la manière de rire et de faire rire varie d’une société à une autre. Dès lors, les contributions de cet ouvrage présentent un intérêt particulier pour la recherche.

Alpha Barry est Professeur des Universités à Bordeaux Montaigne, où il dirige le Centre d’Etudes Linguistiques et Littéraires, Francophones et Africaines. Spécialisé en Analyse du discours, il est l’auteur de nombreux ouvrages et articles et est également fondateur et animateur scientifique du Réseau Discours d’Afrique.

Alpha BARRY (dir.), L’information dessinée en Afrique francophone, Presses Universitaires de Bordeaux, collection Etudes africaines et créoles, janvier 2020, 376 pages, 27€


Poètes de tous continents, enchantez-nous !

Cette anthologie des poètes francophones est la première du genre, couvrant tous les continents et toutes les époques. On y rencontre des personnalités très diverses : des poètes nationaux comme Alexandre Pouchkine en Russie, Oswald Durand en Haïti, Birago Diop au Sénégal ou Gaston Miron au Québec ; des hommes d’État comme Léopold Sédar Senghor ou Jacques Rabemananjara ; des prix Nobel comme Samuel Beckett ou Maurice Maeterlinck ; des académiciens célèbres comme Assia Djebar ou François Cheng ; mais aussi de nombreuses autres figures extraordinaires qui, tels Blaise Cendrars ou Aimé Césaire, des rives de la Méditerranée aux confins du Pacifique, laissent entendre des voix inoubliables.
« Nous habitons ce magasin immense qu’est la francophonie. Pourquoi dédaignons-nous les cadeaux qu’il nous offre ? Fasse que cette merveille d’anthologie nous rappelle toutes les possibilités présentes en nous  ! », écrit Érik Orsenna dans son avant-propos.

Le livre, préfacé par Abdou Diouf, comporte cinq parties correspondant aux cinq continents. Emmanuel Maury est l’auteur, entre autres, de la première anthologie de la poésie européenne et, plus récemment, du Dernier des Condé - la vie romanesque d’un prince de France (Tallandier) (Prix du Guesclin - Trophée de la Mairie du VIIIe). Il est également Secrétaire général administratif de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie.

Emmanuel MAURY, Les plus belles voix de la poésie francophone : Anthologie, Editions Michel de Maule, Paris, février 2020, 220 pages, 20€ www.micheldemaule.com


Le texte francophone disséqué à Sousse

Il y a dans cet ouvrage une belle entreprise de recherche sur le texte francophone où la langue française est tout à la fois un outil et une substance, le lieu où s’entrecroisent deux visions du monde, se contredisant ou se complétant dans l’encre d’une plume qui « ne plonge que dans la mythologie personnelle et secrète » (Barthes) de ces auteurs-scripteurs se cherchant ou se perdant dans une langue étrangère. Une langue qui est en dernière analyse plurielle, qui n’est plus seulement celle de ses propres natifs et qui, sous ces plumes étrangères et créatrices, a éclaté, fructifié et s’est multipliée. Plus de trente textes composent cet ouvrage et font leur objet des langues littéraires de plusieurs romanciers et poètes francophones.

Ce texte est en quelque sorte les actes du colloque international organisé en novembre 2019 à l’Université de Sousse. L’ouvrage, volumineux, dédié à la mémoire de Jean Déjeux, se compose de trente contributions, réparties en quatre axes : • Autour de la francophonie linguistique • Du roman francophone • De la poésie francophone • Témoignages d’écrivains.

Ridha Bourkhis est Professeur à l’Université de Sousse. Contributions dans l’ouvrage : Hédia Abdelkefi (Tunisie), Ana Maria Alves (Portugal), Alia Baccar-Bournaz (Tunisie), Thouraya Ben Salah (Tunisie), Abdelmajid Benjelloun (Maroc), Mohammed Benjelloun (Maroc), Charles Bonn (France), Ibtissem Bouslama (Tunisie), Mohamed Chagraoui (Tunisie), Sharareh Chavoshian (Iran), Nahid Djalili Marand (Iran), Giovanni Dotoli (Italie), Rocio Duran-Barba (Équateur), Sabrina Fatmi (Algérie), Eglantina Gishti (Albanie), Marc Gontard (France), Ralph Heyndels (Amérique), Ardiana Hyso Kastrati (Albanie), Faten Laatiri (Tunisie), Maria Leo (Italie), Najet Limam-Tnani (Tunisie), Abdelouahad Mabrour (Maroc), Nesrine Nagla (Tunisie), Patrick Navaï (Iran-France), Thabette Ouali (Tunisie), Yosr Rezgui-Guetat (Tunisie), Laurent Robert (Belgique), Mokhtar Sahnoun (Tunisie), Abderrazak Sayadi (Tunisie), Laure-Anne Thévenet (France) et Mohammad Ziar (Iran).

Ridha BOURKHIS (dir.), Langue française, écrivains francophones, L’Harmattan, Paris, colledtion Espaces littéraires, juin 2020, 374 pages, 37,50€


Ecrivaines francophones parlementaires

Elles viennent des quatre coins du monde, mais elles ont une seule passion, l’écriture. Elles sont issues de diverses cultures mais elles ont choisi de s’exprimer publiquement dans une seule langue, le français. Elles s’estiment libres de toute obédience, mais elles ont accepté de faire partie du Parlement des écrivaines francophones, une plate-forme inédite destinée à faire entendre la voix des femmes auteures. Ce livre présente quelques-unes d’entre elles en retraçant brièvement leur parcours et en donnant à découvrir leurs œuvres. Mention spéciale à la Malgache Michèle Rakotoson, si étonnée – et heureuse – d’être là. Préface de Youma Fall.

Egrénons les noms, en guise de programme : Marie-Rose Obomo-Maurin, Maram Al-Masri, Ysiaka Anam, Safiatou Ba, Emna Belhaj Yahia, Nassira Belloula, Sophie Bessis, Tanella Boni, Chahla Chafiq, Sonia Chamkhi, Miniya Chatterji, Bettina de Cosnac, Catherine Cusset, Nafissatou Dia Diouf, Suzanne Dracius, Rocío Durán-Barba, Alicia Dujovne Ortiz, Sedef Ecer, Lise Gauvin, Laurence Gavron, Flore Hazoumé, Françoise James Ousénie, Fatou Keïta Fatoumata Keïta Dora (Carpenter), Latiri Liliana Lazar, Sylvie Le Clech, Catherine Le Pelletier, Madeleine Monette, Marie-Soeurette Mathieu, Hala Moughanie, Cécile Oumhani, Émeline Pierre, Gisèle Pineau, Michèle Rakotoson, Édith Serotte, Shumona Sinha, Leila Slimani, Élizabeth Tchoungui, Audrée Wilhelmy, Hyam Yared, Fawzia Zouari,

Fawzia ZOUARI (dir.), avec la contribution de Marie-Rose Abomo-Maurin, Maram Al-Masri, Ysiaka Anam, Voix d’écrivaines francophones, anthologie, parlement des écrivaines, Éditions Regain de lecture, Orléans, octobre 2019, 192 pages, 16€


Pluralisme littéraire francophone

Le "Manifeste pour une Littérature-monde en français" publié dans Le Monde des Livres du 16 mars 2007, réclame l’avènement d’une post-francophonie, d’une configuration transnationale et multipolaire qui opère une révolution copernicienne et remette en cause les privilèges du centre.
Ce paradigme global doit mettre en relation les littératures en français et le monde afin de les aborder dans une perspective planétaire tout en constituant un pôle de résistance du "local" à la globalisation. L’ouvrage se propose d’examiner les processus par lesquels l’œuvre francophone acquiert une dimension transnationale à l’époque contemporaine, la manière dont la conscience de la mondialisation informe la création littéraire en langue française. Il examine plus particulièrement la construction des espaces et champs littéraires francophones, le rôle des diverses institutions de la Francophonie, les phénomènes littéraires transfrontaliers à l’œuvre dans l’espace francophone dont se détachent quelques figures emblématiques d’auteurs mondialisés.

Contributions de Fély Catan, Yves Clavaron, Yvan Daniel, Alice Desquilbet, Blaise Djomaleu Kamadeu, Élise Duclos, Odile Gannier, Xavier Garnier, Glwadys Jessica Magnana, Samir Messadoui, Pascale Montrésor-Timpesta, Merveilles Léoncia Mouloungui, Hassan Moustir et Marie-Thérèse Oliver-Saidi. Le pluralisme francophone

Yves CLAVARON (dir.) et Yvan DANIEL (dir.), Littératures francophones et mondialisation, Editions Les Perséides, Rennes, janvier 2020, 208 pages, 19,90€


En dire moins pour impressionner plus ?

L’euphémisme constitue un procédé rhétorique à la mode, comme l’attestent les nombreuses publications qui lui ont été récemment consacrées, singulièrement en français. En outre, il donne lieu à des approches disparates, qu’elles soient sociolinguistiques (Courthéoux 2005), cognitives (Casas Gómez 2005), sémantico-lexicales (Preite 2009) ou stylistiques (Jaubert 2012).

Cependant, depuis quelques années, l’étude de l’euphémisme bénéficie d’un renouveau théorique grâce au courant pragmatique, attentif à ses conditions d’utilisation dans des contextes déterminés, ainsi qu’à ses effets illocutoires d’estompage qui prennent diverses valeurs perlocutoires selon les situations de discours, écrites ou orales.

Marc Bonhomme est professeur émérite de linguistique française à Berne. Il a publié de nombreux articles sur la rhétorique, l’histoire de la langue française et l’analyse du discours :
« C’est précisément cette perspective que nous adoptons, en nous intéressant au fonctionnement de l’euphémisme dans l’un des genres discursifs qui l’exploitent le plus : la presse écrite. À cette fin, nous allons porter nos réflexions sur la pragmatique ambiguë de l’euphémisme, instauratrice d’interactions tour à tour harmonieuses ou insidieuses, dans la presse francophone, en nous limitant à cinq journaux de la Suisse romande traitant de l’actualité brûlante, comme l’immigration, la sécurité publique ou les conflits armés. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de donner quelques éclaircissements sur notre conception de l’euphémisme et sur les problèmes qu’il pose pour son analyse dans le discours journalistique. »

Marc BONHOMME, Pragmatique de l’euphémisme dans la presse francophone récente de Suisse. Entre politesse et langue de bois, Editions Frank § Timme, Berlin, octobre 2020, 32 pages, format kindle 430KB, 9,99€
et aussi

Denis JAMET, Manuel JOBERT, Empreintes de l’euphémisme. Tours et détours, L’Harmattan, Paris, février 2020, 398 pages, 35€


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