L’insécurité omniprésente dans le roman francophone africain
Cet ouvrage part de l’expérience coloniale comme moment de bascule dans la spirale d’une nouvelle insécurité, cruelle, multiforme et durable. Pourquoi la peur reste-t-elle prise en charge par des écrivains africains de générations différentes ? Quelles configurations sociopolitiques se dessinent lorsqu’on passe de l’État espéré de droit à l’ État d’insécurité absolue ? Avoir peur serait-il un paradigme essentiel de lisibilité de l’expérience postcoloniale ?
Partant d’une analyse transversale du roman africain de langue française, les auteurs mettent en lumière la vulnérabilité de sujets qui, suppliciés par des épidémies ou des catastrophes de tous ordres, vivant dans la hantise d’être muselés, arrêtés, torturés par les « forces de l’ordre », milices, bandes criminelles et terroristes islamistes infestant des autocraties tropicales, sont promis à une fin tragique.
En offrant des pistes essentielles pour l’interprétation de l’insécurité comme signe, cet essai construit des hypothèses sur le rôle de l’État et le sens du politique en contexte de déréliction. Il détermine également les conditions de possibilités d’une véritable émancipation dans une conjoncture où les autoritarismes les plus brutaux sont pris de panique.
Alexie Tcheuyap est professeur titulaire au Département d’études françaises et vice-doyen à la Faculté des arts et sciences de l’Université de Toronto. Senior fellow de l’Institut européen d’études avancées, Collegium de Lyon, il a été professeur invité en Afrique du Sud, en Allemagne, en France et aux États-Unis. En plus de dizaines d’articles, de chapitres d’ouvrages et de collectifs, il a publié Esthétique et folie dans l’œuvre romanesque de Pius Ngandu Nkashama (Paris, L’Harmattan, 1998), ou encore Autoritarisme, presse et violence au Cameroun (Paris, Karthala, 2014).
Hervé Tchumkam est professeur agrégé d’études francophones postcoloniales et fellow du Tower Center for Political Studies à la Southern Methodist University. Il est l’auteur de State Power, Stigmatization and Youth Resistance Cultures in the French Banlieues : Uncanny Citizenship (Lexington Books, 2015). Ses champs de recherches comprennent la théorie littéraire, la philosophie politique et les droits de la personne.
Alexie TCHEUYAP, Hervé TCHUMKAM, Avoir peur, insécurité et roman en Afrique francophone, Editions Hermann, Paris, février 2020, 306 pages, 27€
Les français du monde par le jeu
De l’Acadie à la Réunion en passant par le Cameroun ou la Suisse, découvrez tous les parlers du français ! Voici le premier jeu de société dont la langue française est le sujet, pour tous les francophones du monde entier à partir de 15 ans.
Aux antipodes d’une vision politique et strictement hexagonale de la langue française, ce jeu éducatif célèbre la diversité et la vitalité du français partout où il est parlé, lu, écrit (ou les trois à la fois). Grâce à des règles simples et jouables par le plus grand nombre, vous allez explorer cinq thèmes distincts (Voyager, Lire et chanter, Mots et expressions, sans blague, Histoire et politique).
L’éditeur est Gudrun Ledegen, professeur des universités, enseignante-chercheure en Sciences du Langage-Sociolinguistique à Rennes, co-directrice du laboratoire PREFICS - EA7469, directrice de l’équipe Centre de Recherches Sociolinguistiques sur les Francophonies (CERESIF-PREFICS), directrice adjointe au Directeur de l’UFR ALC (Arts, Lettres, Communication), coordinatrice des Relations Internationales pour le département Communication
Philippe BLANCHET, Stéphanie CLERC CONAN, Francophonies - Le grand jeu de toutes les langues françaises, Editions Gudrun Ledegen, Rennes, octobre 2019, 14,95€
Déconfiner les études francophones
Depuis la fin du XXe siècle, un pan de la critique universitaire s’est montré soucieux d’offrir aux études francophones un soubassement épistémologique capable d’asseoir leur légitimité. Le présent ouvrage se situe résolument dans ce sillage. Son originalité tient sans doute à la contribution d’écrivains et d’étudiants conviés à participer à cet effort réflexif.
Adoptant une composition polygraphe qui mêle articles scientifiques, essais et entretiens, ce livre esquisse un inventaire des concepts, pratiques et méthodes permettant d’appréhender les écritures francophones du XXIe siècle commençant. Il fait ainsi surgir ou resurgir quelques grandes questions et met en relief certaines nécessités : reconsidérer le concept même de francophonie, inclure la variété de ses espaces et de ses corpus, mais aussi sortir les études francophones de leur confinement. Plus globalement, il s’agit d’élaborer de nouveaux cadres théoriques pour repenser l’espace, le temps et l’histoire littéraire.
Le début du XXIe siècle a vu se multiplier les ouvrages interrogeant ces modèles conceptuels. Le présent volume poursuit l’effort réflexif entrepris par Michel Beniamino et Lise Gauvin (1999, 2005), Jean-Marc Moura et Lieven D’Hulst (2003) et Dominique Combe (2010) afin d’actualiser le cadre théorique et poétique au terme de deux décennies pendant lesquelles les littératures francophones se sont imposées dans le champ littéraire français.
Ainsi, par ce nouvel état des lieux, cet ouvrage collectif, issu d’un séminaire d’une grande richesse, contribue à offrir aux études francophones une assise épistémologique solide ainsi qu’une ouverture aux nouvelles écritures, en faisant dialoguer de façon originale chercheurs, étudiants et écrivains, dont les regards croisés renouvellent les approches
Véronique Corinus est maîtresse de conférences à l’Université Lumière Lyon 2, où elle enseigne les littératures francophones et les littératures comparées. Elle a codirigé Littératures francophones : parodies, pastiches, réécritures (avec Lise Gauvin, Cécile Van Den Avenne et Ching Selao, ENS éditions, 2013) et a récemment publié deux biographies d’Aimé Césaire, l’une sonore (Aimé Césaire : une biographie expliquée, PUF / Frémeaux & Associés, 2018) et l’autre, écrite (Aimé Césaire, PUF, 2019).
Mireille Hilsum est professeure émérite à l’Université Lyon 3-Jean Moulin. Ses recherches portent sur la relecture, notamment politique (La Relecture de l’oeuvre par ses écrivains mêmes, éditions Kimé, 2007) et sur le roman d’œuvres ancrées dans l’histoire (Comment devient-on écrivain ? Sartre, Aragon, Perec et Modiano, éditions Kimé, 2012). Elle a également publié, en codirection avec Thomas Augais et Chantal Michel, Écrire et publier la guerre d’Algérie : de l’urgence aux résurgences (éditions Kimé, 2011).
Véronique CORINUS (dir.), Mireille HILSUM (dir.), Nouvel état des lieux des littératures francophones : Cadres conceptuels et création contemporaine, Presses universitaires de Lyon, novembre 2019, 237 pages, 18€
Cameroun : le littéraire devant le politique
Qui l’emporte de l’écrivain ou de l’homme politique dans ce livre érudit ? Assurément le premier. Romancier, essayiste, poète et dramaturge, ce lauréat du Grand prix 2015 de la Recherche des Grands prix des associations littéraires n’a jamais cessé d’écrire, de penser l’écriture.
D’abord destiné au journalisme, ce diplômé de l’Esj Lille qui restera très proche d’Hervé Bourges, lui succédera même comme adjoint à l’école de journalisme de Yaoundé, après des débuts à l’agence de presse et au quotidien national du Cameroun. Il trouvera l’énergie de devenir docteur es lettres de l’Université de Lille en 1984 et enseignera lettres et sémiologie avant de devenir recteur de l’Université de Yaoundé.
Chargé de mission à la présidence de la République, puis ministre de l’information, ce compagnon de route de Paul Biya est aujourd’hui ministre d’État, ministre de l’enseignement supérieur et chancelier des ordres académiques.
La dynamique du décryptage de l’historiographie du génie africain millénaire se négocie à travers l’examen des ressorts qui articulent l’inventivité démiurgique de Jacques Fame Ndongo, scribe invétéré dudit génie. Les enjeux de recherche qui en résultent fondent le jeu de la quête du sens nouveau des espaces camerounais et africain exposés à de nombreux défis d’ordre managérial et existentiel (déficit du vivre-ensemble), structurel et infrastructurel.
Marcelline NNOMO ZANGA est Docteur d’Etat ès Lettres et Professeure titulaire des universités. Pierre Suzanne EYENGA ONANA est Maître de Conférences à l’université de Yaoundé I au Cameroun. Préface de Richard Laurent Omgba.
Marcelline NNOMO ZANGA, Pierre Suzanne EYENGA ONANA (dir.), Jacques Fame Ndongo, le scribe du génie africain, L’Harmattan, Paris, collection Etudes africaines, décembre 2019, 512 pages, 42 €, pdf 33€
Le romancier africain et les indépendances
Ce livre étudie le roman francophone d’Afrique noire entre 1970 et 2000 dans son combat pour la défense des peuples face à la dictature née des indépendances. De Bernard Nanga à Aminata Sow Fall en passant par Gabriel Danzi, Sony Labou Tansi, Y. V. Mudimbé, Ahmadou Kourouma, Alioum Fantouré et Moussa Konaté, les romans de huit auteurs sont analysés. C’est l’engagement du romancier francophone d’Afrique noire dans la défense de son peuple et dans la naissance d’un « nouveau roman » africain de langue française qui est au coeur battant de cette étude littéraire et historique. Préface de Bégong-Bodoli Betina.
Djibril DIALLO Falémé, d’abord professeur de lettres modernes, est devenu conseiller pédagogique de français, poste qu’il cumula avec celui de directeur d’Alliance franco-sénégalaise et de Conseiller technique du Président du Conseil régional de Tambacounda chargé de l’éducation et de la culture. Après avoir passé dix années comme proviseur du lycée de Ouakam, à Dakar (2009-2019), il assure désormais des cours aux départements de Lettres modernes et de Lettres classiques, à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.
Djibil Falémé DIALLO, Le romancier négro-africain francophone et la question des indépendances africaines : 1970-2000, L’Harmattan, Paris, collection Harmattan Sénégal, juin 2020, 358 pages, 35€
Rébellions littéraires tous azimuts
L’émergence des poétiques de la difformité chez des écrivains africains et caribéens a considérablement changé les champs littéraires francophones. Ainsi sont nées des littératures de la démesure, des cultures politiques diasporiques et l’affirmation d’écritures de la transgression. Elles ont fait l’objet de plusieurs qualificatifs : littératures orales, littératures mineures, littératures coloniales/postcoloniales, littératures périphériques, etc.
Grâce aux Armes miraculeuses (Aimé Césaire), les rébellions francophones se sont développées et ont libéré un certain nombre d’auteurs caribéens et africains des pièges que posaient les littératures traditionnelles.
Cet ouvrage propose de lire et relire les cultures, les histoires et les discours des littératures dites francophones du point de vue africain et caribéen essentiellement.
Frédérique Toudoire et Ethmane Sall ont rassemblé les contributions des chercheurs d’Afrique, de l’Amérique du Nord et d’Europe. Frédérique Toudoire-Surlapierre a publié des essais dans la collection « Paradoxe » aux éditions de Minuit. D’autres textes ont paru chez divers éditeurs. Elle codirige avec Florence Fix la collection « Comparaisons » aux éditions Orizons depuis 2012.
Ethmane Sall est spécialiste d’Édouard Glissant. Il travaille sur les littératures africaines et caribéennes du XX-XXIe siècles. Il codirigé avec Frédérique Toudoire Francophonies « noires » (Lit Verlag, 2018). Il a publié plusieurs recueils de poèmes.
Ethmane SALL (dir.), Frédérique TOUDOIRE (dir.), Les rébellions francophones, Editions Orizons, Paris, collection Comparaisons, novembre 2019, 288 pages, 29 € version numérique 23€
Conquérir son français
Le français langue des Lumières, langue universelle ou simple instrument de domination sociale exploité par certaines élites au pouvoir, ici, là ou ailleurs ? Le monde francophone d’aujourd’hui est celui d’une obscure clarté de plus en plus difficile à percevoir, mais parfois volontairement entretenue. Comme le prouvent les nombreuses enquêtes réalisées dans le cadre de cette étude, l’avenir du français est donc dans la rencontre de l’Autre et l’acceptation de la différence. Il est aussi dans l’espoir que cet outil de communication et d’expression devienne un réel espace de dialogue avec soi-même et un espace de création, pour chacun de ses locuteurs.
C’est dans cette perspective d’appropriation de la langue française par tous ceux qui l’utilisent que ce nouvel ouvrage dénonce des stéréotypes qui sévissent encore et défend le droit à la différence. Quel que soit le statut de cette langue dans les différents pays où elle est utilisée, officielle ou minoritaire, son appropriation par tous est à ressentir désormais comme une véritable conquête.
Renaud Dumont est actuellement Maître de conférences à l’université de Clermont-Ferrand. Un parcours d’enseignant dans le domaine du français, dit langue étrangère (FLE), l’a conduit de la Turquie à la France en passant par les États-Unis, Haïti, Saint-Domingue et les Antilles, et l’a amené à développer une réflexion portant sur l’ensemble du monde francophone.
Renaud DUMONT, Les maux francophones, L’Harmattan, Paris, septembre 2019, 320 pages, 31€, PDF 25€
Ecrivains français : continuité du colonialisme en Afrique ?
Quel lien entre la littérature française contemporaine et l’histoire africaine ? Comment l’écriture littéraire française fait-elle la satire d’événements ayant émaillé le cours de l’histoire de l’Afrique francophone contemporaine ? L’auteur examine la manière dont certains écrivains français font la satire de l’Afrique francophone à travers les textes qui ont recours à la mimesis. Une attention particulière est accordée aux indices (l’espace, le temps, les personnages, l’esthétique) de représentation de cette Afrique francophone dans le roman français, et à l’histoire de l’Afrique francophone dans le roman français postcolonial. Le roman français contemporain n’intègre-t-il pas des formes de continuité du roman colonial ?
Guiba Koné, Ivoirien, est docteur ès Lettres en Littérature comparée et francophone. Ses travaux portent sur les études postcoloniales et décoloniales, les représentations de l’Afrique dans le roman français contemporain, le branle-texte et la sexualité. Préface de Jean-Francis Ekoungoun.
Guiba KONE, L’espace africain postcolonial dans le roman français contemporain, L’Harmattan, Paris, collection Critiques littéraires, juin 2020, 344 pages, 35€, PDF 28€
Le roman francophone, éternel suspect…
Cet ouvrage au titre ambitieux constitue moins un état des lieux qu’une interrogation sur un genre protéiforme dont l’expansion semble illimitée, et qui occupe de plus en plus la scène littéraire.
La première question concerne la notion de francophonie elle-même, ensemble hétérogène et extrêmement complexe. En effet, comment désigner les diverses littératures francophones sans les caricaturer, les marginaliser ou les exclure, tout en prenant acte de leur statut singulier ?
L’écrivain francophone doit composer avec la proximité d’autres langues, avec une première déterritorialisation constituée par le passage de l’oral à l’écrit et avec cette autre créée par des publics immédiats ou éloignés. Condamné à penser la langue, il doit aussi penser les formes par lesquelles le monde se donne à voir ; son oeuvre, en jouant sur les codes des différents horizons culturels, devient une reconfiguration de la littérature. Qu’apporte le roman francophone à la forme roman ? Quels en sont les modèles et de quelles manières s’y inscrit le palimpseste ? Quels types de rapports se sont créés entre ce genre d’origine européenne et les nouvelles littératures de langue française ? Quelles redéfinitions ont été proposées et comment s’y décline le contemporain ? Quel (s) savoir(s) véhicule-t-il ? Dernière question, mais non la moindre : le roman, en tant que genre, n’est-il pas par définition suspect ? Au lecteur d’en décider.
Lise Gauvin est écrivaine et professeure émérite au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal. Romuald Fonkoua est professeur de littérature francophone et directeur du Centre international d’études francophones de Sorbonne Université. Florian Alix est maître de conférences de littératures francophones à la Faculté des lettres de Sorbonne Université.
Lise GAUVIN, Romuald FONKOUA, Florian ALIX (dir.), Penser le roman francophone contemporain, Editions Presses Universitaires de Montréal, septembre 2020, 369 pages, 31€ (version électronique en libre accès sur le site des PUM
L’Afrique francophone condamnée à s’en sortir
Ce couple de livres sortis à quelques jours d’intervalle en mai dernier pose la question et donne les réponses.
Les textes rassemblés dans le premier ouvrage sont partis du constat suivant : l’Afrique dite francophone est dans un piteux état, 60 ans après les indépendances dont on espérait qu’elles apportent la liberté, la sécurité et la prospérité à tous.
Partout, les villages manquent du nécessaire vital quand les villes sont privées d’infrastructures économiques et d’éducation. De plus, cette partie du continent est confrontée à des difficultés et menaces, dont le terrorisme. Et les dictateurs complexés et corrompus ne voient pas d’autre solution que de faire appel à l’ex-puissance colonisatrice, de plus en plus perçue par les populations africaines comme un pompier pyromane.
Sans dédouaner les présidents africains, l’auteur voit la France comme le responsable principal du retard de l’Afrique francophone. Les choses peuvent-elles changer un jour ? Oui, à condition que le combat pour la souveraineté et les libertés soit mené par des populations mobilisées, organisées et déterminées, et prêtes au sacrifice, comme celles des treize colonies d’Amérique du Nord contre le royaume de Grande-Bretagne de 1775 à 1783.
Le second ouvrage affine l’analyse : quels comportements tirent l’Afrique francophone vers le bas ? Quelles solutions adopter pour y remédier, du patriotisme au culte du travail bien fait et à l’acquisition d’une formation solide et adaptée à ses réalités, en passant par le respect du bien commun et des lois de la République ? Loin d’être complètement perdue et vaincue, l’Afrique francophone peut se relever si les remèdes préconisés sont courageusement appliqués par des citoyens et leaders disciplinés et déterminés.
Né en Côte d’Ivoire, Jean-Claude Djéréké est docteur en histoire contemporaine et en sociologie des religions (EPHE-Sorbonne/Paris). Membre du Centre des recherches pluridisciplinaires sur les communautés d’Afrique noire et des diasporas (CERCLECAD, Ottawa, Canada), il enseigne actuellement les cultures et la littérature africaines à Bryn Mawr College, Philadelphie (USA).
Jean-Claude DJEREKE, L’Afrique francophone peut-elle s’en sortir ?, Editions L’Harmattan, Paris, collection L’Afrique qui se bat, 208 pages, 4 mai 2020, 20,50€, numérique 15€
Jean-Claude DJEREKE, L’Afrique francophone est-elle condamnée ?, Editions L’Harmattan, Paris, collection L’Afrique qui se bat, 28mai 2020, 264 pages, 26€