francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
Louise Mushikiwabo : « Nous devons trouver un moyen pour ramener le Burkina-Faso, le Mali et le Niger dans leur famille francophone »

Louise Mushikiwabo : « Nous devons trouver un moyen pour ramener le Burkina-Faso, le Mali et le Niger dans leur famille francophone »

L’organisation internationale de la Francophonie (OIF) a marqué un grand coup avec l’acquisition de nouveaux maillons officialisés par la déclaration du XIXe Sommet qui vient de s’achever. Mais la joie relative aux nouvelles adhésions n’a pas occulté la laborieuse question de la suspension depuis quelques années de certains membres, et non des moindres.

9 octobre 2024 - par Dieudonné KOROLAKINA  
Ségou - Mali - © Arnaud Galy - Agora francophone
Ségou - Mali
© Arnaud Galy - Agora francophone

À l’occasion du Sommet de la Francophonie 2024, Agora francophone a invité des journalistes francophones à travailler au sein d’une rédaction décentralisée afin de rendre compte de l’événement :
Falilatou Titi (Bénin), Bigué Bob (Sénégal), Ramcy Kabuya (RDC/France), Samia El Achraki (Maroc) et Motchosso Korolakina (Togo).
Edgar Fonck (Belgique) membre d’Agora francophone Internationale et Anne-Françoise Counet (Belgique) journaliste à Nouvelles de Flandre complètent l’équipe.

Action soutenue par la Délégation au Sommet de la Francophonie – Ministère des Affaires étrangères (France).


Dans un contexte géopolitique et diplomatique mondial, où les voix de certains pays membres de l’OIF comme le Niger, le Mali et le Burkina-Faso tonnent et détonnent, dans le cadre de ce Sommet de Paris, il fallait s’attendre à ce que le vide laissé par leur suspension occasionne une certaine résonnance et suscite élucubrations et interprétations.

Point de place aux supputations. L’OIF, elle-même n’a pas tardé à réagir. Vite, la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a pris les devants et n’a pas caché ce qu’elle nomme clairement « un malaise ». « Le retour de ces trois (Ndlr : Burkina Faso, Mali, Niger) pays dans leur famille francophone, je l’appelle de tous mes vœux  », souligne-t-elle, en marge de la Conférence de presse au Grand Palais.

Niger, le Bethléem de l’OIF pourtant suspendu
Pour la numéro 1 de l’OIF, ces suspensions, avec les charges historiques pourtant connues, traduisent un pic symbolique qui met mal à l’aise. « La Francophonie a vu le jour au Niger en 1970, aujourd’hui ce pays est suspendu. C’est le Mali qui donne le nom de sa capitale à notre Charte politique qui s’appelle la Déclaration de Bamako. Il est également suspendu. Pour la partie symbolique et plus encore, sur le plan politique et pragmatique, nous devons trouver un moyen pour ramener ces trois pays dans leur famille francophone. Car nous sommes une organisation fondée sur la solidarité et la rencontre des peuples. Une fois qu’un pays est suspendu, nous sommes coupés en quelque sorte des peuples qui constituent la raison d’être de l’Organisation », infère-t-elle, comme une bergère qui « pleure  » à la recherche de ces quelques brebis égarées.
L’espoir de la majorité des diplomates rencontrés à Paris dans les coulisses du Sommet est que ces « brebis  » puissent percevoir cet appel de la bergère, qu’ils cernent cette voix et arpentent enfin la voie, qui n’est que celle du juste-milieu à tous les points de vue.

Rupture démocratique
Faut-il le rappeler, le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont suspendus des instances de l’OIF, l’un après l’autre, suite notamment à des situations de coups d’États qui donnent lieu, depuis, à une gouvernance militaire. Du fait de ces situations, ils sont écartés du Conseil permanent, de la Conférence ministérielle et enfin du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisation.
La suspension de ces trois instances s’est faite sur la base des régimes de sanctions adoptées par l’OIF. Mais la coopération entre la Francophonie et ces pays continue dans tous les domaines (l’éducation, le sport, la culture, le cinéma, la coopération et la formation). Car, dans l’un de ses crédos, l’OIF stipule que les activités et les réalisations profitent directement aux populations.

Nouvelles adhésions
Parmi les enjeux qui ont marqué le Sommet de Paris, figurent les nouvelles adhésions et changements de statut. Il faut ainsi noter que plusieurs États et gouvernements ont soumis des demandes d’adhésion ou de modification de leur statut à l’occasion du Sommet. Résultat ?
Six nouveaux observateurs à savoir : l’Angola, le Chili, la Nouvelle-Écosse (Canada), la Polynésie française (France) et la Sarre (Allemagne). Le Ghana et Chypre, ont vu eux, leur statut évoluer. Désormais, ces deux pays sont comptés comme membres de plein droit de l’OIF.

Partagez cette page sur votre réseau :

Précédents Agora mag