100 pieds d’arbres plantés en 2020, 200 en 2021 et 300 pieds cette année. Le résultat de trois ans d’engagement de la plateforme « climat et adaptation » pour sauver la forêt classée de Koulouba située à Bamako à quelques kilomètres du palais présidentiel du même nom.
Le choix de la forêt classée de Koulouba n’est pas fortuit. Zone stratégique qui protège plusieurs quartiers de la capitale malienne, elle absorbe une grande partie des gaz à effet de serre émis par les près de sept millions d’habitants de la capitale malienne, Bamako. Protégée depuis 1935 par une décision de l’administration coloniale, elle est depuis des années agressée par l’urbanisation sauvage et la coupe des bois de chauffe. « Elle faisait à cette époque 2010 hectares. Ce classement visait à protéger la ville de Bamako contre les éboulements et les inondations. Soucieuse des enjeux de la dégradation des ressources naturelles, notre plateforme organise cette activité de plantation d’arbres en collaboration avec le cantonnement forestier », explique Brehima Traoré, président de la plateforme « climat et adaptation ». Des plantations qui ont lieu chaque année entre août et septembre, période d’abondantes pluies au Mali. Avec à la clé, un mécanisme de surveillance et d’entretien des plantes pour maintenir en vie les arbres plantés.
Un suivi régulier qui, selon Brehima, se fait sous les conseils et l’implication des services des eaux et forêts avec un planning détaillé. « Le désherbage se fait dès la première semaine du mois d’octobre, l’arrosage des arbres est effectué du mois de mars au mois de mai, la surveillance et l’entretien des arbres dure toute l’année et enfin un suivi périodique chaque trimestre », explique-t-il.
« L’arbre est le symbole de l’évolution de la vie humaine, en plantant une graine, des racines naissent et au fur et à mesure l’arbuste devient un arbre avec tronc solide qui continue de mûrir des années et des années. Il est un élément de terre qui joue un rôle essentiel dans la lutte contre les effets du changement climatique et la préservation de la biodiversité. Il a un rôle multifonctionnel : écologique, environnemental, climatique, scientifique, et socio-économique », détaille Traoré Fatim Hélène, présidente des Jeunes Professionnels de l’Eau et de l’Assainissement du Mali (AJPEA-Mali), organisation membre de la plateforme « climat et adaptation. »
« Les arbres permettent de lutter contre l’érosion des sols, sont de parfaits protecteurs qui enrichissent les terres agricoles. Ils sont le symbole de la biodiversité, du cycle de la vie et des ressources naturelles, ils constituent les habitations de milliers espèces de la faune et de la flore. Les arbres sont sources d’enseignement scientifique (médecine) et permettent le développement socio-économique des communautés. » », poursuit-elle.
Plateforme climat et adaptation
Pour rappel, la plateforme « climat & adaptation » a été créée le 30 mars 2020. Rapidement, l’initiative s’est concrétisée par la mise en place d’un réseau virtuel administré et animé par des bénévoles engagés. La plateforme fonctionne sur la base d’une charte ou code de conduite à approuver par chaque nouvel adhérent. Elle a connu un développement fulgurant avec l’adhésion de plusieurs acteurs (personnes physiques) et des organisations évoluant dans de nombreux domaines en lien avec l’environnement. De nos jours, elle est sollicitée pour participer à plusieurs évènements nationaux en lien avec ses thématiques d’intervention.
La plateforme rassemble des acteurs/actrices engagé(e) s dans la protection de l’environnement et de la lutte contre la variabilité et les changements climatiques. Son but principal est d’amener les participant(e) s à échanger, partager les informations, les expériences et les savoir-faire sur les innovations et pratiques d’adaptation et d’atténuation aux changements climatiques. Elle se propose comme un espace sur lequel les participants s’appuient mutuellement pour s’entraider dans les conceptions, mises en œuvre et évaluations des projets apportant des réponses concrètes aux changements climatiques.
Relève garantie
L’éducation aux questions environnementales est une manière efficace de préserver notre écosystème. S’il est indiscutable que l’avenir appartient aux jeunes, il devient crucial d’impliquer les enfants dans les activités de protection de l’environnement. Il faut joindre la jeunesse à ces activités, car c’est à eux qu’on peut inculquer les bonnes pratiques les bonnes habitudes. Les parents avaient droit à l’éducation au maraichage, mais avec le système d’enseignement ça ne ressort pas suffisamment et il faut y remédier et les impliquer dès l’âge de 3 ans.
« Il est urgent et fondamental d’éduquer les plus jeunes dès la maternelle à respecter et préserver les arbres : comprendre le rôle de l’arbre dans la biodiversité et la société, le rôle de l’arbre dans un cadre de changement climatique et aussi la nécessité de planter des arbres, mais aussi protéger les espèces locales de chaque espace naturel. Nous devons apprendre aux enfants à réfléchir avant de couper un arbre, et si toute fois ils n’ont pas le choix de toujours agir pour compenser les arbres arrachés à la terre. », conseille Traoré Fatim Hélène, présidente de AJPEA-Mali
Ainsi, pour le maintien et la sauvegarde de l’écosystème naturel, la plateforme a décidé de miser sur l’espoir que sont les enfants. « Pendant notre campagne de 2022, nous avons invité les membres à se faire accompagner par les enfants. L’idée était de montrer aux plus jeunes comment planter et entretenir les arbres. C’était aussi de les sensibiliser sur la protection de l’environnement à travers une forme d’éducation environnementale. », précise Brehima Traoré
« La plantation d’arbres permet de responsabiliser les enfants dès le plus jeune âge pour que l’arbre fasse partie de l’identité sociale et culturelle des citoyens (ils plantent, tirent bénéfice des arbres et sont les gardiens de ces derniers », conclut Traoré Fatim Hélène.
Article écrit dans le cadre de la création d’un réseau international de jeunes journalistes enquêtant sur les Objectifs de développement durable afin de sensibiliser les populations au respect de ceux-ci.
Organisation Internationale de la Francophonie ; Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (France) ; Ministère de la Francophonie (Québec) : Principauté d’Andorre.
Avec le soutien de l’École supérieure de journalisme de Lille (France) et de l’Institut francophone du Développement durable (Québec).