POLITIQUE
À un an des prochaines élections générales, le gouvernement libéral de Philippe Couillard (PLQ) est fragilisé par les tensions grandissantes entre le cabinet de l’exécutif et les membres d’un caucus de députés pourtant réputés pour leur discipline de parti. Ces derniers ont obtenu la tête de Jean-Louis Dufresne, l’ex-chef de cabinet du Premier ministre, dont l’arrogante assurance a causé la perte de la circonscription de Louis-Hébert, traditionnellement libérale, ainsi que la démission d’une collègue haut placée, Johanne Whittom. Les dissensions internes ont notamment été alimentées par des courriels témoignant de relations privilégiées entre Philippe Couillard et l’ex-argentier du parti libéral, Marc Bibeau, soupçonné d’avoir été au cœur du stratagème de collusion dans le domaine de la construction. Un remaniement ministériel longuement attendu a propulsé de nouvelles figures sur les devants de la scène politique québécoise – Marie Montpetit à la Culture, Isabelle Melançon à l’Environnement, André Fortin aux Transports – cependant que les postes clés de la Santé et de l’Éducation, qui représentent 75 % des dépenses publiques, sont demeurés aux mains des mêmes titulaires (Gaétan Barrette et Sébastien Proulx).
Jean-François Lisée a succédé à Pierre Karl Péladeau à la tête du Parti québécois (PQ), qui forme l’opposition officielle à l’Assemblée nationale. Sa victoire repose largement sur sa promesse de ne pas mettre de l’avant l’indépendance du Québec et d’avoir comme objectif de détrôner le PLQ à la tête du Québec. Menacé dans ses fiefs par la droite populiste de la Coalition avenir Québec (CAQ), Lisée a convaincu les membres de sa formation politique de tenter une alliance électorale stratégique avec la gauche altermondialiste de Québec solidaire (QS). Malgré les efforts déployés par le PQ, les membres de QS, qui lorgnent les quatre circonscriptions péquistes de Montréal et qui n’ont pas pardonné à ce parti l’épisode controversé de la charte des valeurs, ont majoritairement refusé ce projet. Menacé par QS ou la CAQ dans bon nombre de ses circonscriptions, le PQ ne cesse de reculer dans les sondages et aura fort à faire s’il veut inverser la tendance d’ici les prochaines élections.
Si François Legault s’était de facto imposé comme le seul chef de l’opposition en 2016, il a su en 2017 se présenter comme un candidat sérieux pour le poste de Premier ministre. Sa montée constante dans les enquêtes de popularité s’explique par le recul de l’importance de la question nationale (donc du PQ) et de la restructuration de la politique québécoise le long d’un axe gauche-droite, de même que par un discours instrumentalisant les craintes des Québécois francophones quant aux enjeux de l’économie, de la mondialisation et de l’immigration. La CAQ devra cependant affronter les tirs groupés du PLQ et du PQ, qui mettront sans doute leurs différends de côté pour barrer la route au nouveau favori. De son côté, QS a vu son nombre de membres gonfler depuis l’élection du jeune Gabriel Nadeau-Dubois, ancienne figure de proue de la grève étudiante de 2012. Le parti pourrait être bientôt renforcé par les militants de la petite, mais dynamique formation indépendantiste Option nationale, qui envisage de fusionner avec QS. Il reste à voir si QS saura transformer sa popularité à l’échelle nationale en gains politiques concrets, notamment à l’extérieur de l’île de Montréal.
Enfin, c’est la guerre entre l’Unité permanente anticorruption (UPAQ) et le député libéral Guy Ouellette, président de la commission des Institutions, chargée d’examiner les activités de l’UPAQ. Ouellette a été spectaculairement arrêté puis relâché sans qu’aucune charge ne soit déposée contre lui. Tandis que les députés manifestaient leur indignation face à ce coup de force policier dont on ne connaît toujours pas les raisons profondes, on apprenait que le numéro 2 de l’UPAQ, Michel Forget, était associé dans une firme visée par le fisc. L’UPAQ et son directeur Robert Lafrenière naviguent désormais en eaux troubles.
Élections municipales : une première femme élue à la mairie de Montréal
- Valérie Plante brise le plafond de verre - Ph : page FB V. Plante
Encore inconnue du grand public il n’y a pas si longtemps, Valérie Plante, a défoncé le plafond de verre de l’Hôtel de Ville de Montréal en devenant en novembre 2017 la première femme à diriger le conseil municipal de la métropole québécoise en 375 ans d’histoire. La candidate féministe du parti Projet Montréal sera entourée d’un contingent d’élues pour l’accompagner dans ce défi : sur les 19 mairies d’arrondissements que compte la ville, 8 postes de maire ont été pourvus par des femmes, une première également.
La vague de femmes élues mairesses a déferlé bien plus loin que l’Île de Montréal. Elle s’est abattue dans les banlieues, où Sylvie Parent et Doreen Assaad ont respectivement pris les rênes de Longueil et Brossard, et a atteint les régions, où Josée Néron a mis fin à une décennie de règne de Jean Tremblay à Saguenay. Selon les données du ministère des Affaires municipales, le nombre de femmes élues à la tête des municipalités de la province (1098 au total) n’a pas cessé de progresser depuis le début des années 2000. À titre indicatif, 144 femmes sont devenues mairesses lors des élections municipales de 2005, contre 175 en 2009. Ce chiffre a grimpé à 190 en 2013, puis s’est élevé à 210 en 2017.
ÉCONOMIE
Pour une troisième année consécutive, le gouvernement libéral signe un budget à l’encre noire. Les surplus ont dépassé les 500 M$ pour le seul mois de juillet. Le gouvernement Couillard assure que c’est le résultat positif de sa politique de rigueur budgétaire, appliquée depuis son entrée au pouvoir en 2014, et il entend multiplier les baisses d’impôts et les annonces de dépenses à quelques mois des prochaines élections. Nombre d’économistes reconnus – Gérald Filion en tête – ont dénoncé un choix électoraliste et financièrement délétère, jugeant que le gouvernement avait lui-même créé la situation problématique qu’il affirme avoir réglée.
L’avenir du programme CSeries de Bombardier, entreprise aéronautique de calibre mondial, a été sérieusement menacé lorsque le gouvernement américain a imposé à ces nouveaux appareils une barrière douanière de 300 %. L’administration américaine considérait que Bombardier faisait une concurrence déloyale à Boeing en raison de l’investissement direct des gouvernements canadiens et québécois dans le programme. Le rachat des parts gouvernementales de la CSeries par Airbus – qui se révèle être le principal gagnant de cette saga – a mis un terme à la situation épineuse dans laquelle se trouvait le fleuron québécois.
- Bombardier, le temps de l’union avec Airbus : Flickr - Rami Khanna-Prade
Le taux de chômage n’a cessé de reculer pendant toute l’année 2017, une tendance qui était déjà bien amorcée l’année précédente. Il s’est fixé à 5,4 % au mois de novembre, soit le plus bas taux jamais enregistré depuis la création de cet indice en 1976. Ce record est attribuable à la fois à la création d’environ 16 000 emplois dans les domaines de la fabrication et de la construction, et au fait que la population active diminue. Le climat économique favorable s’accompagne du retour de la confiance des consommateurs québécois dans leur économie, ce qui se traduit pour l’État par des recettes supplémentaires de 2 G$ en 2 ans via les taxes à la consommation.
Certains gros joueurs de l’économie québécoise sont sur une lancée remarquable. L’entreprise d’alimentation Métro a réalisé une acquisition majeure en devenant propriétaire des pharmacies Jean Coutu pour une somme de 4,5 G$. Le nouveau groupe ainsi formé compte s’appuyer sur la vente de produits pharmaceutiques pour s’imposer sur le marché ontarien. Le géant de l’alimentation Couche-Tard, qui exploite des dépanneurs et des stations-service, a pour sa part enregistré un bénéfice record grâce à l’acquisition de sa rivale CST Brands, basée à San Antonio au Texas, poursuivant ainsi une politique fructueuse de rachats d’entreprises aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
Le 11 octobre, la dette publique du Québec franchissait le seuil symbolique des 280 G$. Ces chiffres de prime abord alarmants sont en fait loin d’être inquiétants, puisque la dette publique est en réalité entrée dans une phase de décroissance depuis 2015. Grâce à la bonne tenue de l’économie et à l’action du gouvernement libéral : elle est passée de 55 % à 52 % du PIB, et elle devrait passer sous la barre des 50 % à l’intérieur des deux prochaines années. Le Québec est désormais moins endetté que le Japon, l’Italie, la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et les États-Unis, mais il le demeure davantage que le Canada.
Montréal, plaque tournante de l’intelligence artificielle
- Ph : Flickr - Maciek Lulko
Si Montréal célébrait cette année 375 ans d’histoire – un âge vénérable pour une ville nord-américaine –, elle semble promise à un avenir radieux dans le secteur des technologies du futur et de l’intelligence artificielle (IA). Le géant de l’informatique Google a en effet décidé d’implanter un pôle infonuagique (le 7e au monde) dans la métropole québécoise. Cet engagement fait suite à l’annonce d’un investissement de 4,5 M$ sur trois ans pour développer l’IA à l’Institut de développement des algorithmes de Montréal. N’étant pas en reste, Microsoft a aussi choisi la métropole comme lieu d’implantation de son laboratoire de recherche spécialisé dans l’apprentissage profond et les systèmes de dialogues entre ordinateurs, injectant du même coup 7 M$ dans la recherche. Enfin, Facebook a emboîté le pas en faisant le choix d’implanter à Montréal son quatrième laboratoire de recherche en IA, financé à hauteur de 7 M$.
- Couleurs du métro de Montréal - Ph : Flickr - Eol Wind
SOCIÉTÉ
- La tourmente pour Gilbert Rozon - Ph : Flickr - Louis Longpré
Scandales sexuels
L’onde de choc entourant les révélations du New York Times et du New Yorker sur des agressions sexuelles qu’aurait commises Harvey Weinstein, producteur le plus puissant d’Hollywood, à l’encontre d’une quarantaine d’actrices et ex-employées a ébranlé l’Amérique et entraîné d’importantes répercussions au Québec. Le mot-clic #MeToo (#MoiAussi en français) – encourageant les victimes de Weinstein et toutes femmes ayant été agressées à partager leur histoire sur Twitter – a été utilisé par des centaines de Québécoises pour révéler l’identité de leur agresseur. Cette vague de dénonciation a entraîné entre autres la chute de deux bonzes du milieu médiatique montréalais : Gilbert Rozon et Éric Salvail.
À la tête du groupe de divertissement Juste pour rire et commissaire de la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, Gilbert Rozon a d’abord été accusé pour agressions sexuelles répétées par la réalisatrice Lyne Charlebois sur Twitter. À la suite de cette révélation, d’autres femmes présumément victimes des inconduites sexuelles de l’homme d’affaires, dont l’animatrice Pénélope McQuade et la comédienne Salomé Corbo, ont décidé de sortir de l’ombre. Les répercussions ont été immédiates, les réseaux TVA (Gala Juste pour Rire) et Radio-Canada (Dans l’œil du dragon), de même que la chaîne française M6 (La France a un incroyable Talent) suspendant ou cessant la diffusion des émissions où figurait Rozon. Ce dernier avait auparavant déjà annoncé qu’il quittait toutes ses fonctions professionnelles. Il est aujourd’hui visé par une demande d’action collective portée par une vingtaine de femmes lui réclamant 10 M$ en dédommagement pour « troubles sexuels, physiques, psychologiques, relationnels et sociaux causés par ses actions ».
Le très populaire producteur et animateur du groupe V Médias, Éric Salvail, a lui aussi fait l’objet d’allégations qui vont du harcèlement aux agressions sexuelles. Avances en string, parties intimes exhibées ou empoignées, tentatives de séduction insistantes dans des salles de montage : 11 personnes racontent avoir subi ces inconduites ou en avoir été témoins. En quelques heures, Salvail a résilié tous ses contrats à la radio et à la télévision en plus de suspendre sa carrière pour une durée indéterminée.
À la suite de la diffusion massive du mot-clic #MoiAussi, la ministre de la Condition féminine, Hélène David, a salué le courage de celles et ceux qui ont osé dénoncer leur agresseur et appelé à changer la culture du silence concernant les violences sexuelles.
Attentat de la grande mosquée de Québec
Un drame sans précédent a secoué la communauté musulmane de la ville de Québec à la fin janvier 2017. Un jeune homme de 27 ans connu sur Internet pour ses écrits ultranationalistes et islamophobes est entré, cagoulé, dans la grande mosquée, située dans le quartier de Sainte-Foy, et a tiré sur des hommes en train de prier au rez-de-chaussée. Six d’entre eux sont morts et 19 autres ont été blessés. Ébranlés, mais unis dans le deuil, la communauté musulmane, les leaders politiques et la population de Québec ont vivement dénoncé cet acte de violence et l’ont associé au terrorisme.
La fusillade de la grande mosquée coïncide avec une poussée préoccupante de l’extrême droite à Québec et d’une banalisation de l’intolérance à l’égard des immigrants à Québec. D’une part, les plaintes pour incidents haineux perpétrés à l’égard des minorités visibles se sont récemment multipliées à une vitesse folle. Une tête de porc a notamment été déposée devant la grande mosquée quelques mois avant l’attentat. D’autre part, les groupes d’extrême droite comme La Meute qui organisent des manifestations surmédiatisées contre ce qu’ils qualifient de « fléau de l’immigration illégale » ont gagné beaucoup de terrain dans l’espace public. Alors que le nombre d’immigrants augmentera graduellement jusqu’en 2020 dans la région de Québec et que la mouvance de l’extrême droite s’intensifie, le défi du vivre ensemble se pose avec insistance dans la capitale nationale.
Anticosti
À la grande joie des groupes environnementalistes, Québec a décidé en juillet 2017 d’abandonner son objectif d’extraire du pétrole à Anticosti dans le Golfe du fleuve Saint-Laurent afin de protéger la riche biodiversité de la plus grande île de la province. Cette décision met fin à une saga qui aura duré plus de trois ans. Présenté et défendu par le gouvernement péquiste de Pauline Marois en 2014, le projet prévoyait des investissements de 115 M$ partagés entre plusieurs compagnies pétrolières, dont Pétrolia et Corridor Resources, pour exploiter les hydrocarbures d’Anticosti. Selon les études préliminaires, le sous-sol de l’île renfermerait 40 milliards de barils de pétrole de schiste. Devant les risques potentiels de pollution marine et de l’écosystème, les libéraux de Philippe Couillard, qui ont succédé aux péquistes à l’Assemblée nationale, se sont distancés du projet dès 2015. En raison des budgets déjà engagés, le gouvernement du Québec indemnisera Pétrolia, son plus important partenaire, à hauteur de 20 M$. Le versement de cette compensation repose « sur des considérations d’intérêt public », souligne-t-on dans l’arrêté ministériel émis pour soustraire le territoire de l’île à l’exploitation pétrolière.
CULTURE
L’Orchestre métropolitain de Montréal a effectué en novembre 2017 la première tournée internationale de son histoire dans six villes européennes : Dortmund, Cologne et Hambourg en Allemagne, Amsterdam et Rotterdam aux Pays-Bas et Paris en France. Dirigés par le prolifique Yannick Nézet-Séguin, les quelque 60 musiciens étaient accompagnés de la contralto Marie-Nicole Lemieux, des violoncellistes Stéphane Tétreault et Jean-Guihen Queyras de même que du pianiste Alexandre Tharaud. Accueilli triomphalement par le public, l’Orchestre métropolitain proposait un programme de haute volée comprenant deux ouvrages majeurs de la musique française – Concerto pour la main gauche de Ravel et La Mer de Debussy –, un joyau du répertoire pour violoncelle – Concerto pour violoncelle d’Edward Elgard –, et pour finir, comme un clin d’œil à ses racines, une œuvre du Québécois Éric Champagne intitulée Exil intérieur.
Toujours sur le plan musical, les nouveaux opus des jeunes auteurs-compositeurs-interprètes Klô Pelgag, Émile Proulx-Cloutier et Philippe Brach ont ravi la critique et confirmé leur statut d’incontournable de la chanson québécoise. Grâce à l’excellent album L’étoile thoracique aux airs doux et mélancoliques, Klô Pelgag a remporté le prix de l’auteur ou compositeur de l’année au 39e gala de l’ADISQ. Âgée de tout juste 27 ans, la chanteuse gaspésienne est la première femme, depuis Francine Raymond en 1993, à remporter ce prix. Émile Proulx-Cloutier a également tous les talents. Entre le tournage d’une série pour la télévision – il est acteur à ses heures –, il a réussi à produire le très poétique Marée haute, dont les paroles imagées des mélodies dépeignent le trop-plein de notre époque. À l’instar de Proulx-Cloutier, Philippe Brach emploie la métaphore maritime dans les chansons du Silence des troupeaux qui évoquent la périlleuse traversée par bateau d’humains et d’animaux après un déluge. Ode à l’Arche de Noé, ce troisième album aux accents folk rock-blues fait de Brach un visionnaire de la pop culture québécoise.
Enfant chéri du cinéma québécois, Xavier Dolan a remporté le César 2017 du meilleur réalisateur avec son adaptation sur grand écran de la pièce Juste la fin du monde du dramaturge Jean-Luc Lagarce. Mettant en vedette une pléiade de stars françaises (Marion Cotillard, Léa Seydoux, Nathalie Baye, Gaspard Ulliel, Vincent Cassel), le film réussit le tour de force de rendre compte de la beauté et de la fragilité du texte de Lagarce. La qualité des silences dits « performatifs » et l’intensité de l’interprétation renversent le spectateur dès les premiers échanges de ce huis clos oppressant qui aborde une impossible réconciliation familiale. Faisant lui aussi partie de la cour des grands, le réalisateur Denis Villeneuve ne cesse de monter dans la hiérarchie des réalisateurs à Hollywood. Son film Arrival, qui marque les premiers pas réussis de Villeneuve en science-fiction, a remporté l’Oscar 2017 du meilleur montage sonore pour un long métrage. Après avoir brillamment mis en scène Arrival, Villeneuve a pu s’attaquer à un monument de la science-fiction avec Blade Runner 2049, la suite du film borne du septième art de Ridley Scott. Qualifié de chef-d’œuvre, le long-métrage à l’intrigue bien ficelée propulse le cinéphile dans un univers visuel futuriste à couper le souffle.
- Christian Guay-Poliquain - Ph : Laurence Grandbois-Bernard
Sur la scène littéraire, le sombre et hypnotisant roman Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquain a fait parler de lui (en bien !) tant au Québec que de l’autre côté de l’Atlantique. Racontant l’histoire de deux hommes liés par un pacte flou qui espèrent survivre à l’hiver dans un village à l’abandon, le thriller a remporté le prestigieux prix littéraire du Gouverneur général 2017 en plus d’être reconnu dans l’Hexagone par le prix France-Québec visant à faire découvrir en sol français une œuvre contemporaine québécoise marquante. L’anthropologue et animateur Serge Bouchard s’est lui aussi vu décerner le prix du Gouverneur général, mais dans la catégorie essais pour son plus récent recueil Les yeux tristes de mon camion. Pas d’histoire linéaire dans le dernier livre de Bouchard, mais une dizaine de chroniques relatant la grande aventure des Canadiens français qui ont bâti l’Ouest américain. Peuples autochtones, identité, immensité du territoire, les thèmes abordés dans les cours récits de l’anthropologue sont nourris par une volonté de rendre justice au traitement ignominieux infligé aux beautés de la nature et aux Premières Nations.
Entente Netflix : Ottawa fait la sourde oreille aux doléances du Québec
Le torchon brûle entre Québec et Ottawa à propos de l’entente conclue en septembre 2017 par le gouvernement Trudeau avec Netflix. En vertu de cette entente, l’entreprise américaine serait exemptée de la taxe fédérale sur les biens et services (TPS), mais aurait l’obligation d’injecter 500 M$ sur cinq ans dans des productions télévisuelles et cinématographiques canadiennes. Reprochant à la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, de fragiliser la culture québécoise en permettant à des géants tels que Netflix d’échapper aux taxes que toutes les entreprises du pays doivent prélever, le gouvernement Couillard a demandé à obtenir copie de l’entente négociée afin de déterminer si Québec peut néanmoins imposer la TVQ au géant américain et réclamer des exigences de contenu francophone. Appuyée par les acteurs provinciaux du milieu culturel, d’entreprises et de syndicats, la ministre québécoise de la Culture, Marie Montpetit, n’a jusqu’à ce jour obtenu aucune réponse à sa requête.
- 375 ans de Montréal - Ph : Service de presse 375
SOURCES
Institut de la statistique du Québec
Banque de données des statistiques officielles sur le Québec
Assemblée nationale du Québec
Ministère des Relations internationales et de la Francophonie
Ministère des Affaires municipales
Emploi-Québec
L’état du Québec 2017 – Institut du Nouveau Monde
ADISQ
Radio-Canada/Le Devoir/Les Affaires/La Presse/L’Actualité/La Presse Canadienne/Le Monde