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Répercussions des sanctions de la CEDEAO sur les populations

Répercussions des sanctions de la CEDEAO sur les populations

Après le coup d’État intervenu le 26 juillet 2023, la Communauté Économique Des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenu son premier sommet extraordinaire le 30 juillet passé sur la situation au Niger. À l’issu de cette rencontre, des lourdes sanctions ont été imposées contre l’État du Niger pour réinstaurer l’ordre constitutionnel et le président déchu Mohamed Bazoum.

29 août 2023 - par Balkissa Ibrahima Mahamane 
 - © Flickr - GPE -Kelley Lynch
© Flickr - GPE -Kelley Lynch

Ces sanctions que le peuple nigérien vit avec philosophie et sagesse sont entre autres : la suspension de toutes les transactions commerciales et financières en faveur du Niger par la banque d’investissement et de développement de la CEDEAO et la Banque Ouest Africaine de Développement ; La fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays membres de cette organisation et le Niger ; le gel des avoirs du Niger dans les Banques commerciales ; L’interruption de l’interconnexion du courant électrique Niger- Nigeria qui fournissait à plus de 70% de l’électricité au Niger ; Et pour finir l’éventualité d’une intervention militaire sur le sol nigérien.

Suite à l’application de ces punitions de différentes natures, depuis le 30 juillet dernier, le Niger et son peuple sont privés des ressources financières indispensables au fonctionnement des institutions de l’État. Ces sanctions qui ont pour but d’entraver la vie quotidienne et d’asphyxier l’économie nigérienne en empêchant les activités commerciales, prennent de grande ampleur sur la situation socio-économique du pays. Pendant que la ménagère se plaint de la hausse des prix des condiments au marché, certains fonctionnaires quant à eux ont du retard sur le paiement de leurs salaires. A cela s’ajoute les coupures d’électricités et autres.
Dans le discours prononcé le samedi 19 août 2023 par le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), chef de l’État, le Général de Brigade Abdrouhamane Tiani a indiqué que ces sanctions vont jusqu’à priver délibérément les laborieuses populations de tout approvisionnement en produits alimentaires et pharmaceutiques. Le même discours fait comprendre que des produits qu’il a énumérés pourrissent aux frontières.

Sur le plan commercial, ces derniers temps on constate une hausse de prix de certains produits chez les vendeurs de quartiers, autant que sur les différents marchés malgré la disponibilité de ceux-ci. Ce changement brusque est survenu juste au lendemain des mesures prises par la CEDEAO contre le Niger. Bachir Al Moustapha, un commerçant détaillant au petit marché de Niamey, âgé d’une trentaine d’année marié et père de deux enfants, fait savoir que les prix de plusieurs produits importés et même locaux connaissent une flambée. « Certains grossistes profitent de la situation et des sanctions pour augmenter le prix des produits alimentaires des mêmes stokes. Du jour au lendemain le prix du riz est passé de 11. 000 fr à 13500 fr. Le bidon de 25 litres d’huile de 22.000 fr à 29 000 fr, le sac du sucre est passé de 33 000 fr à 41 000 fr » a-t- il illustré.

Soly Abdoulaye

Analyse d’un économiste sur les conséquences des sanctions commerciales et financières
Dans une interview accordée par un économiste analyste résidant à Niamey, Soly Abdoulaye, il apparait que le Niger a des rapports commerciaux avec d’autres pays limitrophes. En fermant les frontières pour empêcher le Niger de commercer avec les autres pays frontaliers et particulièrement ceux de la CEDEAO tels que le Bénin, avec qui le Niger a son port d’entrée des marchandises, le Togo et la Côte d’ivoire à travers lesquels il importe également de nombreux articles. C’est pourquoi, selon lui l’interdiction d’accès à tous ces ports provoquerait sans aucun doute une pénurie en ce qui concerne certains biens en consommation.

« L’État du Niger n’arriverait pas à importer un certain nombre de biens d’ordre important pour le fonctionnement de l’Administration. En un mot, déjà les premiers impacts auxquels le Niger et son peuple feront face est un manque de produits et biens alimentaires et médicaux de consommations primaires » a-t-il souligné. Toujours selon lui, dès qu’il y a une insuffisance, ça crée une inflation du prix des produits alors que le Niger est aussi victime d’une autre sanction économique : le gel des avoirs par la Banque Centrale des de l’Afrique de l’Ouest qui est en train de faire rationner l’argent au niveau des banques commerciales par abus de pouvoir. A titre illustratif, aujourd’hui les frais de retrait aux banques se résume tout au plus à un montant de 500.000 FRCFA.

Dans la même foulée d’élan, Soly Abdoulaye dénonce aussi la spéculation des commerçants grossistes qui ont augmenté les coûts d’entrée des denrées alimentaires ainsi que d’autres produits. C’est pourquoi il fait appel aux autorités afin d’attirer leur attention enfin d’agir avec solidarité pour relever ce défi.

Précaution prises par l’État du Niger face aux sanctions de la CEDEAO
Le coup d’État du 26 juillet 2023 est considéré comme un coup d’État salvateur par le peuple qui a permis de créer une véritable dynamique de la refondation de certaines valeurs au Niger. De ce fait, pour faire face aux sanctions, l’État du Niger avec le soutien et l’aide de certains de ses partenaires s’est engagé de mettre son peuple dans des conditions adéquates. En cas d’une intervention militaire, en plus du soutien du Burkina Faso, du Mali et autres pays, une campagne de recensement de volontaires pour la défense de la patrie a été lancée depuis le samedi 19 août au Stade Général Seyni Kountché de Niamey.

S’agissant des coupures électriques, la société nigérienne d’électricité NIGELEC mène des opérations de délestage de courant dans toutes les localités du pays. Pour ce qui est des produits de premières nécessités, 311 camions d’approvisionnement contenants divers produits sont arrivés ce vendredi 18 août 2023 par le corridor Burkina Faso –Niger.
Par conséquent, apprend-on à travers les chaînes locales et réseaux sociaux que les sanctions économiques et commerciales touchent également le Bénin et le Nigeria qui sont confrontés à une baisse de leurs économies surtout commerciales, liée par l’absence de la clientèle nigérienne au son port de Cotonou et dans les différents marchés des villes frontalières du Niger.

En somme, Il est important de noter que la réponse du peuple Nigérien face à toutes ces sanctions, des grandes manifestations et marches sont organisées spontanément dans toute les localités du pays. Ces sorties sont suivies des déclarations, meetings et concerts à l’honneur des nouvelles autorités et pour exhiber à l’opinion internationale le soutien indéfectible qu’il apporte au Conseil Nationale pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP).

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