- Partenariat OIF / Agora francophone
Les premiers CLAC ont ouvert au Bénin, il y a une trentaine d’années. Le programme CLAC est à la fois un des plus anciens mis en place par l’Organisation Internationale de la Francophonie et un emblème qui traduit la mission éducative de l’institution. D’une manière générale, tous sont les fruits partagés de l’OIF, du ministère de la Culture et des autorités locales et municipales de chaque pays. Au Togo, déjà 12 CLAC fonctionnent et l’ouverture de 8 autres est prévue en 2024. Tous fonctionnent – et fonctionneront – sur le même modèle : des livres et des jeux « à l’ancienne » dans une bibliothèque-salle de lecture et d’animations et de plus en plus de propositions numériques au travers du dispositif « Bou@tic » ! Depuis 2020, les CLAC sont progressivement équipés de tablettes, ordinateurs et connexions WIFI et proposent ainsi un répertoire de ressources quasi illimité : des podcast, des émissions de TV5Monde, des journaux et bien entendu des livres « en veux-tu en voilà » ! L’OIF appuie beaucoup sur le mot « animation ». C’est pourquoi, elle prend en charge la formation des animateurs sur qui repose le lien entre le CLAC et les enfants, les parents et les établissements scolaires.
Cyriaque Noussouglo est le « grand manitou » de la F(f)rancophonie au Togo, des liens très proches avec le monde culturel du pays, Secrétaire général de la commission de la francophonie et... Coordinateur national des CLAC togolais. Derrière cette carte de visite incontournable, se trouve l’homme qui a une vue d’ensemble sur les CLAC existants ou ceux encore à l’état de plans et en négociation : « Je suis en charge de l’extension et du développement des CLAC, ici au Togo. Nous devons profiter de l’ouverture des 8 nouveaux CLAC pour réhabiliter les anciens. A l’image de celui de Sokodé, certains ont vieilli et nous discutons avec les municipalités pour engager des travaux d’amélioration. Nous avons besoin de structures accueillantes, plus grandes. Ces lieux sont très importants, ils sont implantés dans des lieux privés d’infrastructures culturelles et chacun sait que la maîtrise de la lecture est un pas capital pour la réussite des études. C’est pourquoi nos animateurs ont, aussi, pour mission de se déplacer régulièrement dans les établissements scolaires afin de rencontrer le jeune public et de les inviter à venir découvrir les CLAC. »
Un autre public, moins attendu, se rend au CLAC, de Notsé et sans doute des autres villes. Il s’agit, selon le Secrétaire général de la Préfecture de la région de Haho, « des frères et des sœurs qui fréquentent des écoles supérieures et qui préparent leur mémoire viennent au CLAC pour s’approvisionner en documents. »
L’homme a les gestes doux et parle à voix basse. Animateur dévoué, oncle bienveillant ou grand frère généreux, l’animateur donne l’impression de cumuler les tâches. Avec bonheur. Certes, le matin, il doit ranger les livres que les jeunes ont laissé « en salade » sur les tables. Rien de bien passionnant si ce n’est que cela permet de compléter les tableaux de statistiques. Combien de livres ont-ils été feuilletés ou lus ? Quels types de livres ? Combien ont été empruntés ou rendus ? Suivi indispensable. L’après-midi est plus trépidante, car le CLAC est ouvert au public, dans 80 % des jeunes de moins de 18 ans. Là, les profils des jeunes visiteurs varient de 0 à 180°. Ceux qui viennent pour la première fois et ont un grand besoin d’aide pour se retrouver au milieu de ces livres intimidants et si nombreux. Ceux qui connaissent le principe, mais ont besoin d’un guide pour ne pas se perdre parmi les noms, les titres, les thèmes, la littérature, la bande dessinée ou les dictionnaires... Enfin, il y a les chouchous ! Ceux qui passeraient volontiers tout leur temps au CLAC, qui viennent tous les jours, même quelques minutes, entre l’école et le retour chez eux. Pour avoir le plaisir d’ouvrir un album, de jouer trois minutes à un jeu éducatif, de s’isoler, pourquoi pas ? Les uns, les autres, il les aiment, ils sont le sourire de ses journées...
Les mercredis et vendredis, selon le Secrétaire général de la Préfecture, une centaine de jeunes viennent au CLAC de Notsé... Une centaine de sourires ?
Les artistes locaux sont aussi invités à soutenir et à collaborer avec le CLAC. Chaque lieu est équipé d’une scène et d’un minimum de matériel de sonorisation, on y trouve de l’espace intérieur ou extérieur et cela ouvre des perspectives aux artistes qui bien souvent sont démunis devant le manque d’installations municipales.
- CLAC de Tchamba