Ce soir, les Zébrures ont frappé les trois coups. La salle du Grand théâtre est comble. Habituellement il n’est point commun de rendre compte des discours institutionnels qui traînent en longueur sans beaucoup offrir d’originalité. Là, il fut drôle – ou plutôt triste – enfin qu’importe, il fut intéressant d’entendre les allusions à la polémique du moment. Visa, pas visa ? Et si on passait par Bruxelles ? Ouf, il a déjà son Visa ! Parmi les partenaires invités à s’exprimer, certains furent super à l’aise, limite « seul en scène », ceux-là défendaient l’idée de l’ouverture, de la mobilité et de l’écriture émancipatrice. Un fut bien plus serré dans son costume, son langage corporel traduisait comme un léger trouble. Bien obligé d’aller dans le sens du vent, afin d’éviter la bronca, même si par conviction politique une bonne petite fermeture des frontières n’eut pas été insupportable. Bref, cette ouverture sonna comme un programme d’humanisation de notre société. Applaudissements messieurs dames !

Le Fulu Miziki Kolektiv prit le relais. Changement de costumes ! 180°. Quoi de mieux pour démontrer « l’utilité » citoyenne des Zébrures que d’ouvrir avec un spectacle participatif. Des habitants de Limoges costumés, masqués et rythmés par des « Congolais démocrates » et écologistes ! Des rois de la récup. Recycleurs du futur en guerre pacifique contre les saccageurs de l’environnement et les adorateurs du plastique de rivière. Inventifs jusqu’au bout de leurs coiffures effilées, le Fulu Miziki Kolektiv est un grand ami des audioprothésistes. Les instruments écobiobaroques  n’ont pas peur de faire grimper les décibels. Les British de Depeche mode ne renieraient pas la filiation. Ça tape. Fort. Sûr, à l’instar des pétards chinois du Nouvel An, le Fulu Miziki Kolektiv a trouvé la recette pour faire fuir les esprits mauvais ! Le festival peut commencer, le bon esprit recouvre la bande de zèbres...