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SOCIÉTÉ ET CULTURE
Lors de son atelier annuel, l’Union des femmes francophones d’Océanie (UFFO), regroupant plus de 40 ONG de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie française, du Vanuatu et de Wallis et Futuna, sous l’égide du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS), a plaidé pour le renforcement des capacités des femmes à influencer les politiques et les initiatives en faveur du développement durable et de l’adaptation aux problèmes environnementaux. L’Union des femmes interpelle les gouvernements et tous les acteurs du développement, pour prendre en compte les difficultés croissantes que rencontrent les communautés océaniennes, de plus en plus vulnérables face aux impacts des changements environnementaux. Elle leur demande aussi de prendre toutes les mesures pour prévenir et réduire leur vulnérabilité en cernant mieux les besoins des populations en terme d’adaptation au changement climatique et d’impacts différenciés sur les femmes et les hommes, notamment en matière de santé, de sécurité alimentaire, d’héritage culturel, de conditions de vie et de bien-être. Trois membres de la Vanuatu Mobile Force (VMF) du Vanuatu ont participé au défilé le 14
juillet sur les Champs Élysée à Paris à l’occasion du défilé annuel pour l a fête nationale, qui commémore cette année le déclenchement de la Première Guerre mondiale il y a tout juste 100 ans. Cette participation rappelle que le Vanuatu, à l’époque les Nouvelles-Hébrides, a été engagé, aux côtés de la France, dans la Première Guerre mondiale, comme en témoigne le monument aux
morts de Port-Vila qui évoque la mémoire des soldats tombés au champ d’honneur.
En matière d’enseignement supérieur, le premier cursus universitaire francophone a été ouvert à Port-Vila, avec la toute nouvelle filière menant à une licence d’administration et d’économie sociale (AES), en partenariat avec l’AUF (Agence Universitaire de la Francophonie), l’Ambassade de France à Vanuatu, l’Université de Nouvelle-Calédonie (UNC) et l’institution française validante, l’Université de Toulouse 1 – Capitole. Ouvert en avril 2013, le succès de ce projet, encore en phase expérimentale, semble acquis avec un taux de réussite exemplaire aux examens et grâce à l’investissement remarquable de tous les partenaires. Ce programme permet aux étudiants francophones vanuatais (qui représentent environ un tiers des étudiants, par ailleurs anglophones, du pays) de poursuivre dans ce domaine leurs études supérieures sur place, au lieu de devoir aller en Nouvelle-Calédonie ou en France métropolitaine. Parallèlement l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) développe activement les Campus numériques qui constituent désormais un véritable réseau opérationnel sur les îles de Tanna, de Pentecôte, de Mallicolo, et dans le groupe isolé des Banks/Torrès (extrême Nord de Vanuatu). Deux nouveaux Campus Numérique Francophone Partenaire (CNFp) ont été inaugurés par M. Olivier Garro, directeur régional du Bureau Asie-Pacifique de l’AUF et Catherine Pétillon, responsable de l’antenne de l’AUF de Port-Vila, l’un à Loltong sur l’île de Pentecôte. L’AUF propose de nombreux cursus francophones à distance, en partenariat avec des universités françaises et francophones, disponibles à travers ses CNF à Port-Vila (antenne AUF et IFEV), permettant ainsi aux étudiants, francophones ou anglophones, et aux enseignants de se former et d’obtenir à terme un diplôme international.
Le cyclone Lucy a fait dix morts en mars et de nombreux dégâts aux habitations et aux cultures dans les cinq provinces du pays, mais plus particulièrement dans les provinces de PENAMA, SANMA et TORBA. Le gouvernement a rapidement réagi et mis en place un réseau de secours associant les partenaires comme l’Unicef dont les équipes basées au Vanuatu ont estimé à vingt mille le nombre d’habitants des îles affectés par Lucy. À l’occasion de la récente parution de leur CD Musiques du Vanuatu dans la collection INEDIT/Maison des Cultures du Monde, le linguiste Alexandre François (CNRS) et l’ethnomusicologue Monika Stern (CNRS) brossent lors d’une conférence, un panorama des musiques traditionnelles du nord du Vanuatu illustré de photos et d’extraits du CD. Une occasion de se familiariser avec un patrimoine méconnu et pourtant d’une grande richesse sonore, poétique et chorégraphique : « L’archipel recèle des trésors musicaux qui méritent d’être découverts. Les sociétés mélanésiennes qui y résident ont su trouver dans la nature qui les entoure la source de tous leurs instruments – tambours fendus, planche à percussion, sonnailles, arc à bouche, rhombe, jeux d’eau. Les répertoires que l’on chante et danse s’adaptent aux activités sociales du moment – mariage, jeux d’enfants, intronisation des chefs… Si la musique est souvent synonyme de réjouissance collective, elle donne aussi l’occasion, en mêlant sons étranges et poésie ancienne, de rendre hommage aux Ancêtres et à leur mystérieuse présence »...
Extrait de la contribution publiée dans l’AFI 2014-2015