Adela Sallata, luttant pour la promotion de l’économie verte dans son pays, contribuant au développement durable et essayant de créer des emplois pour les jeunes : un engagement porteur des valeurs francophones.
Quelle est votre histoire liée à la langue française ?
J’ai commencé à apprendre le français quand je suis partie en France avec ma famille à l’âge de dix ans parce que mon père avait obtenu un poste auprès du Conseil de l’Europe à Strasbourg, et j’y ai vécu quatre ans. J’ai suivi le collège là-bas. Au début, c’était difficile, je parlais anglais et albanais et il y avait bien des choses que je ne savais pas nommer en français. Ainsi, voulant acheter une bouteille d’eau et ne sachant pas dire de “eau gazeuse”, j’ai dit à la dame : « S’il vous plaît, pouvez-vous me donner de l’eau plop, plop ? » (rire). Après, de retour en Albanie, j’ai continué l’apprentissage du français. J’ai terminé le lycée des langues étrangères pour le français à Tirana et ensuite à la faculté, mais cette fois-ci j’avais choisi la filière de traduction et interprétation. Le français est comme l’albanais pour moi. Je considère la francophonie comme un grand pays ayant une langue, une histoire, des intérêts en commun et des traditions multiples.
Comment avez-vous décidé de participer au Forum international jeunesse et emplois verts (FIJEV) 2018. En quoi constituait votre projet ?
C’était quelque chose de nouveau ici à Tirana, les mobikes - les vélos électriques, et c’était comme un déclic quand j’ai vu que tout le monde était en train de faire des tours sur ces vélos, que tout le monde les aimait, et je me suis dit « Pourquoi ne pas les proposer comme un projet, utiliser les vélos pour faire quelque chose de plus intéressant et pas seulement pour les tâches quotidiennes ? » J’ai choisi de traiter du tourisme en Albanie, et proposé de promouvoir le tourisme en vélo, d’accompagner les touristes avec les vélos. J’ai suggéré de créer une petite entreprise qui accompagnerait les touristes venant de France et leur proposerait des circuits en vélo électrique. Mon projet n’a pas gagné, mais tout le monde a aimé l’idée. C’était en collaboration avec une amie venant, également, de ma faculté.
Pourquoi cette expérience a-t-elle été importante pour vous ?
Je n’avais jamais vécu une telle chose ! Quand j’ai décidé de postuler pour le FIJEV 2018, j’étais assez enthousiaste, parce que c’était l’un de mes premiers projets en dehors de l’Albanie. Il y avait beaucoup de jeunes des pays francophones. On est restés cinq jours à Tulcea, en Roumanie Il y avait toujours des activités, des séminaires, des conférences, une promenade sur le Delta du Danube ! Tout le monde parlait en français, il y avait des projets brillants. On a beaucoup appris sur le tourisme et l’écologie. La Francophonie a fait de
nous les cibles prioritaires de ces actions. C’était vraiment une expérience différente, quelque chose qu’on ne fait pas en Albanie.
Même si votre projet n’a pas gagné de prix, pensiez-vous le réaliser à votre retour en Albanie ?
Oui, je pensais réaliser ce projet, mais il faut avoir des moyens financiers. Nous devons encore le travailler un peu, parce que je trouve que cela vaut le coup. On a assez de touristes français mais pas uniquement, aussi d’Italie et d’autres pays. C’est pourquoi j’aurais besoin d’un groupe de gens parlant d’autres langues que le français et j’y vois l’occasion de mobiliser les jeunes d’autres départements de la faculté des langues étrangères pour pouvoir réaliser cette idée tout en créant de nouveaux emplois et contribuant à la préservation de la planète...