Adina Iftime-Apavaloaie, comédienne. Elle termine sa licence en théâtre dramatique et marionnettes à l’Université George Enescu à Iasi en 2011, puis elle entame un master en art dramatique à l’Université Hyperion à Bucarest.
Au moment de notre entretien, Adina est à la campagne. Le décor de sa chambre illustre les motifs traditionnels de la culture roumaine. Adina a une trentaine d’années, mais la première vision qui se dégage est juvénile : elle est comme une poupée de porcelaine, peau claire, cheveux blonds, yeux marron avec un regard doux. La discussion s’ouvre timidement sur le théâtre : « J’aimais beaucoup le théâtre quand j’étais au lycée et j’ai commencé à suivre des cours quand j’avais 17 ans. Puis, je me suis rendue compte que c’était le métier idéal pour moi parce que j’aime les jeux d’improvisation et la dramaturgie universelle. C’est un vrai plaisir de découvrir la vie de chaque personnage que j’ai à interpréter. Au fil du temps, j’ai eu des moments difficiles, mais surtout de beaux moments qui ont enrichi mon expérience
théâtrale et personnelle. »
Après ses études, Adina travaille comme actrice pendant cinq ans dans un théâtre de province et participe à plusieurs festivals de théâtre en Roumanie et en République de Moldavie. À ces engagements s’ajoutent aussi des collaborations à Bucarest avec plusieurs théâtres et compagnies indépendantes aux endroits moins conventionnels. Elle joue dans des spectacles pour enfants avec des costumes et des marionnettes, mais aussi dans des pièces dramatiques aux thématiques religieuses dans plusieurs villes roumaines. À présent, elle se produit au théâtre indépendant Logos, dans deux spectacles dramatiques, parmi lesquels Faust de Goethe.
Comme la majorité des Roumains, Adina a appris le français à l’école et au lycée. Elle a continué à cultiver son amour pour la langue en le liant au théâtre, car déjà pour les examens d’admission universitaire, il faut présenter un monologue dans une langue étrangère. Elle choisit Jeanne d’Arc de Jean Anouilh. Ensuite, elle fit partie d’une pièce de
théâtre contemporain en français, Elle(s), écrite par Sylvie Landuyt et elle a participé avec ce spectacle au Festival International Hiperfest à Bucarest.
Adina voit le français comme une chance : « La langue est mélodieuse et les sons ont une musicalité particulière, ni dure, ni grossière. Elle est semblable à la langue roumaine et pour nous, en général, ce n’est pas difficile à apprendre. Par exemple, au théâtre Logos, j’ai eu l’occasion d’étudier les sons communs à toutes les langues sur terre, les voyelles et les consonnes, qui ont leurs racines dans l’Antiquité. Chaque son a une charge spirituelle et une signification distincte. Les cours d’eurythmie m’ont aidé à mieux percevoir les sons en mouvement. J’ai compris que les mots de la langue française ont des voyelles mélodieuses
créant une douceur très expressive en eurythmie. Voilà pourquoi pour moi la langue française est un moyen d’expression théâtrale efficace. »
Au-delà de ces expériences en Roumanie, Adina a eu l’occasion de prendre part à des projets internationaux. Elle visite Toulouse et séjourne deux semaines à Ganties en 2017. Elle assiste aux ateliers de théâtre, danse et musique, organisés par l’association Solafrika en partenariat avec la communauté roumaine Geyc, au sein du projet Erasmus +, où se développe un échange culturel fructueux. Pour l’avenir, elle souhaite jouer dans des spectacles variés et complexes qui l’aideront à se perfectionner et qui mettront en valeur ses compétences. Elle aimerait travailler avec des jeunes sur les nouveaux projets et avoir de plus en plus l’opportunité d’interpréter des rôles en français