Les Carnets Vanteaux avec l’atelier Microfictions
animé par Milena Mikhaïlova MakariusConsigne : écrire une microfiction à partir de l’un des tableaux de Françoise Pétrovitch
Aujourd’hui, j’ai revu Salomé. Depuis ce weekend, je ne pense qu’à notre câlin de vendredi. Elle m’a soufflé “tu vas me manquer” dans l’oreille. Je lui ai répondu “toi aussi…” et elle m’a souri en relâchant notre étreinte. Le vent jouait dans ses cheveux, et elle ne cessait de repousser les mèches folles, en vain. Alors j’avais rigolé et joint mes mains aux siennes dans l’espoir de contrôler les flammes de sa tignasse rousse. En retirant mes doigts de derrière ses oreilles, j’avais effleuré un peu trop longtemps ses joues, et elle avait rougi. En relevant les yeux, son visage avait attrapé un rayon de soleil, et le marron de ses yeux s’était transformé en puits d’ambre au centre un peu vert. Cette vision est restée encrée dans ma tête, comme un écureuil rencontré en balade, dont la silhouette semble réapparaître dans tous les arbres.
Alors ce matin, j’ai glissé dans sa poche un petit papier. Dessus, j’y ai écrit : “je t’aime. Tu voudrais qu’on aille se promener dans les bois derrière chez moi, mercredi après-midi ?”
Ce soir, après le lycée, elle m’a refait un câlin. Cette fois, elle a chuchoté “Moi aussi je t’aime”, et en partant elle m’a fait un bisou sur la joue.
Je crois que Salomé a élu domicile dans la forêt de mon cœur. Et dorénavant, j’irai m’y balader tous les jours.