francophonie, OIF, Francophonie, Organisation Internationale de la Francophonie, langue française, diplomatie culturelle, littérature, théâtre, festival, diversité culturelle, les francophonies

MENU
Carnets Vanteaux - Faciles

Carnets Vanteaux - Faciles

7 juin 2022 - par Kilian Carlu 
 - © Pixabay - Pexels
© Pixabay - Pexels

Consigne : réécriture d’une microfiction de David Thomas, Slogans (Un homme à sa fenêtre, éd. Anne Carrière, Paris, 2019, p. 13-14) dont voici le début :
Ma sexualité a commencé en 1981, année de l’élection de Mitterrand avec le slogan « La force tranquille ». A l’époque, j’étais très jolie et sexy, et chaque fois que je séduisais un garçon cette phrase me revenait en tête tant les choses me semblaient faciles. Pour charmer, je n’avais rien d’autre à faire que d’être là. Sept ans plus tard, c’était l’accroche de Chirac, « Nous irons plus loin ensemble », qui illustrait parfaitement ma vie. J’étais folle amoureuse d’un homme avec qui je me projetais et dont j’étais certaine qu’il me mènerait au plus loin dans le bonheur. (…)

Les Carnets Vanteaux avec l’atelier Microfictions
animé par Milena Mikhaïlova Makarius

C’est en 1981 que j’ai compris ce que veulent vraiment les femmes : de la force… “La Force Tranquille”
Plus question de céder aux avances des allumeuses. Je ne choisissais que les résistantes… et aucune ne m’avait résisté bien longtemps. Il faut avouer que la vue d’yeux océans perçants un visage caramel coiffé de cheveux bruns les faisaient se languir de mes coups de bassins. J’ai commencé avec Suzie, une amie d’enfance. “Je préfère qu’on reste amis” m’-a-t-elle dit. Je la préférais dans mon lit.
Je n’aimais pas les filles faciles. Ma solitude s’intensifiait chaque nuit, mais mon indifférence pour elles restait la même.
Pendant cinq années, j’m’en suis enfilé, des “difficiles”. Jamais eu besoin de plus d’une soirée pour qu’elles tombent à genoux.
Jusqu’en 1987. Jeanne. La femme de mon professeur de commerce, la femme qui se devait d’être mienne. Des cheveux noirs parsemés de sublimes cheveux blancs, des lèvres pulpeuses, des fesses galbées et un dos cambré comme on en rêve en levrette. Elle semblait folle amoureuse de M. Cavalier, et c’est elle qui finirait par me chevaucher.
Une année de dure conquête. La croiser, chaque soir lorsque le mari finissait tard - je m’assurais d’en être la cause ; me délecter de ses formes généreuses et imaginer l’expérience qu’elle a pu accumuler toutes ces années. J’essayais, mais. Jeanne était folle amoureuse de M. Cavalier.
Janvier 1988, rentrée des fêtes. Elle ne m’échapperait plus longtemps, je devais la conquérir avant la fin de mes études. Cinq mois, j’ai lancé le compte à rebours, étudié ses courbes et prié pour y planter mon drapeau.
On s’est retrouvé avec M. Cavalier dans l’amphithéâtre, il devait s’absenter…. Dès qu’il a passé la porte, j’ai retiré ma veste en cuir, plongé mon regard dans les yeux noisettes de Jeanne. Elle tressaillait, cherchait à m’éviter. Je me suis approché d’elle, mes ambitions droites et claires. Elle a reculé, j’ai fini par la plaquer sur le tableau, mes mains encadrent sa nuque, je l’ai attrapée et capturé sa langue avant qu’elle n’y réfléchisse trop. Elles finissaient toujours par me revenir.
Mais elle m’a paru fade.
Mon dégoût pour elle s’intensifiait à mesure qu’elle me suppliait.

“Du sérieux, du solide, du vrai”. Les paroles de Raymond Barre en 1988 résonnaient et m’ont fait languir une relation suivie. Deux plans plus tard, je rencontrais celle qui deviendra ma femme. Valérie. Elle était affamée, savait ce qu’elle voulait et jamais auparavant je n’avais tant aimé donner.
Les premières années étaient nuits blanches. Le Kama Sutra en prenait pour son grade et elle pour sa cambrure. Elle laissait pousser ses cheveux, je la tirais à s’empaler sur moi, sa voix jouissait à chaque coup.
Mais je m’y suis habitué. À son intérêt, à ses vocalises qui m’irritaient, à sa faim qui me bouffait. C’est la pitié qui prenait place. L’insatiable chienne ne savait plus comment me faire jouer.
Je les ai à nouveau enfilées, revivant mes jeunes années. Secrétaires, stagiaires, aucune ne résistait au bel homme autoritaire.
Valérie et moi avons eu trois enfants. Je claquais les fesses de Stéphanie quand le troisième a poussé son premier cri

Ces aventures ont continué jusqu’en 2017, où ces putes ont décidé de suivre François Fillon “Le Courage, la Vérité”..
51 accusations. Viol. Par force, par menace, par ruse. 51 ans. Ces salopes ne peuvent pas vivre en sachant qu’elles aient pu prendre du plaisir par un homme détaché.
Mais je partirais, je me trouverais une femme en traversant la rue.

Coupable.
Prison, au trou.
Celui des pédales.
Pitié, qu’ils me laissent me reposer.

Partagez cette page sur votre réseau :