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Carnets Vanteaux - Nuit est une nuit

Carnets Vanteaux - Nuit est une nuit

2 mars 2021 - par Estelle Dubernard 
 - Edward Hopper - Nighthawks
Edward Hopper - Nighthawks

La consigne

Écrire une microfiction à partir du tableau d’Edward Hopper, Nighthawks.


Nuit est une nuit est une nuit est une nuit.

Les voilà devant vous résolus, chacun au comptoir à souffrir d’une solitude absolue, tous à observer l’autre d’un regard, au croisement d’un miroir, sans jamais l’assurance d’un reflet dans ce brouillard, car le résolu s’offre au miroir, il répond au brouillard qui souffre au comptoir, et la solitude absolue les fait tous se regarder, l’un et l’autre, au comptoir, et souffrant d’une solitude absolue, ils se répondent dans le brouillard, à souffrir d’une solitude absolue chacun au comptoir, les voilà devant vous résolus.

Chez Phillies, on offre ce soir, le café froid à pas d’heure, et c’est comme un crève-cœur de les apercevoir, là, devant ce café noir, que l’on offre le soir, aux heures redoutées, car ce soir est un crève-cœur, et ce café noir offre au soir, aux heures de brouillard, aux parleurs redoutés, un crève-cœur un peu joueur, là, à pas d’heure, on l’offre le soir, chez Phillies.
Et le rouge embrasse le vert, d’un pas décidé et amer, d’un cadran de jaune au fin fond de l’abîme, ils se côtoient tous dans le crime d’un tableau à peine terminé sans autre qualité que la nudité de l’abîme du vert, au cadran amer, et le jaune au fin fond d’un tableau à peine terminé assure cette qualité du crime, et d’un pas décidé et amer, d’un cadran de jaune au fin fond de l’abîme, le vert embrasse le rouge.

Oui, nuit est une nuit est une nuit est une nuit.

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