Consigne : Réécriture d’une microfiction de David Thomas, « Histoire à faire soi-même » (Un homme à sa fenêtre, éd. Anne Carrière, Paris, 2019, p. 258) :
— Ça va ?
— Ça va ?** Comme on peut l’imaginer tout est dans les points de suspension, dans lesquels on peut déceler la lassitude du personnage, ou son abattement, ses ennuis, sa réserve, sa pudeur, sa dignité...
Sur ma peau, le soleil. Dans mes yeux, le soleil. À l’origine de mon prénom, le soleil. La chaleur.
Les cours, la fac, les devoirs, le métro A, le métro D, le bus C15E, la fac, les cours, les devoirs, le bus C15E, le métro D, le métro A.
La mort.
Le stress. Les partiels, les cours, le distanciel, la flemme, les animés, le pyjama, la négligence, la puanteur, les attestations de déplacements, le parc, les promenades. Le temps. La solitude.
Le temps. Le temps. Le temps…
La fac, les devoirs, le métro A, le métro D, le bus C15E, la fac, les cours, les devoirs, le bus C15E, le métro D, le métro A, le métro C, les emplois, les soirées. Le stress.
Février : urticaire. Derrière les vitres : urticaire. Démangeaisons. Des poignets aux orteils, du crâne aux oreilles : urticaire. Démangeaisons. Crème indice 50, vêtements longs, épais, capuche ou bonnet. Aucun traitement. Le stress. Les médicaments. Rien. Démangeaisons. Aucun changement. Trottoirs, sièges, déplacements : ombre. Démangeaisons. Sur ma peau, le froid.
Festival Réel : la nuit, la pluie, l’orage. De l’eau et du bruit. Rafraîchissant. Revigorant.
L’été. Europavox : la journée, la crème, la chaleur, l’ombre. Démangeaisons.
Puis, la fin et le retour. La joie, la liberté, le soleil, ma peau ; ma peau, le soleil, la chaleur. Ma peau. Le soleil.
Le temps.
Février : urticaire. Retour à l’ombre, retour au froid.
Cyclique.
À jamais ?