Entretien avec Fatima Fall, directrice du CRDS
Quel est l’historique du Centre de recherche et de documentation du Sénégal de Saint-Louis ?
Le Centre de Recherches et de Documentation du Sénégal est un organisme public dépendant du ministère de l’Éducation nationale du Sénégal. Il a été créé, en 1943, pendant la colonisation. Le CRDS était commun au Sénégal et à la Mauritanie, sous la dénomination de Centre IFAN-Sénégal-Mauritanie. En 1962 la Mauritanie se retire et le Centre prend le nom de CRDS. Il est placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale et rattaché à l’université Gaston Berger de Saint-Louis en 2007 et sert de pôle pédagogique pour l’UFR CRAC (Civilisations, Religions, Arts et Communication) de l’université. Le CRDS récemment a pris le nom de Centre Yoro Boly Dyao (1847-1919). Le CRDS occupe un immeuble colonial, construit en 1954, à la pointe sud de l’île de Saint-Louis. Il abrite à la fois des services administratifs et de recherches dont une bibliothèque, un musée de préhistoire, d’histoire, d’arts et des traditions populaires et ses pièces annexes : magasin, photothèque, salles d’expositions temporaires, atelier d’animation.
Quid du musée du CRDS ?
Le Musée du CRDS de Saint-Louis a été inauguré en 1956, restauré en 1972, et réhabilité une seconde fois en 1994 par la Communauté française de Belgique. En 2017 le CRDS est inauguré une nouvelle fois suite au projet de réhabilitation du bâtiment réalisé avec la Coopération espagnole. C’est un musée de préhistoire, d’histoire, d’ethnographie, d’arts et de traditions populaires et du milieu naturel : l’espace Dr Guy Raoul Thilmans (chercheur passionné d’histoire, d’ethnologie et archéologie qui a aménagé le musée historique de Gorée) est très fréquenté par les enseignants et leurs élèves, car figurant dans les programmes des classes de 6e, 3e et seconde ; la salle d’Histoire du Sénégal en général et celle de Saint-Louis en particulier ; la salle Art et Tradition populaire, avec une section consacrée à la faune et à la flore du delta et de la vallée du fleuve Sénégal.
Le Musée dispose aussi d’une importante collection : objets ||Bassari (collection ADANDE et DUCHEMIN 1951 – 1956 répertorié dans le catalogue du Musée de l’Homme de Paris), objets d’art nègre et d’Histoire naturelle, poupées anciennes en dépôt et diverses pièces héritées des toutes premières expositions du Musée. La photothèque est riche de 31.853 documents.
Des ateliers d’animation pour enfants, en arts plastiques, et d’initiation à l’artisanat pour adultes, en teinture, batik, peinture sous-verre, sont périodiquement organisés.
Enfin, le CRDS de Saint-Louis est un lieu d’étude où ont séjourné des artistes contemporains tels que Dominique De Beir et un lieu de référence dont l’avis est souvent sollicité au sujet de tout ce qui touche au patrimoine, de ce fait il est le siège de N’DART qui est une Association de promotion de la culture et de l’artisanat dans la vallée du fleuve Sénégal.
La Bibliothèque du CRDS est-elle un héritage de la colonie ?
Première unité du CRDS, la bibliothèque est un héritage de la Bibliothèque de la Colonie du Sénégal. Son origine remonte à 1837. C’est l’une des plus anciennes bibliothèques coloniales des Côtes d’Afrique Noire. À cette époque, elle comptait 1900 volumes. Réorganisée par le Gouverneur Faidherbe, elle a été installée successivement au Palais de Justice, au Fort (1859), puis au Conseil, puis au Conseil général avant de se retrouver définitivement au Centre Michel Adanson (1954). La bibliothèque dispose d’un fonds documentaire varié et riche d’environ 15.000 volumes, dont 711 titres de périodiques morts et vivants.
Qui sont les visiteurs du Centre de recherches et de documentation du Sénégal, reçoit-il des visiteurs étrangers ?
À part des élèves, étudiants d’ici, des professeurs et des chercheurs de tous les continents passent au CRDS pour des recherches et aussi nous recevons de hautes personnalités d’états venues du monde entier mais aussi l’ancien président sénégalais monsieur Abdou Diouf.