Innombrables et riches expériences : le parcours de Cristina Ioana Fat est nourri de langue française depuis qu’elle a eu 11 ans. Un lien indéfectible, qui la mène aujourd’hui à récolter les fruits de son travail, réalisant son rêve de suivre des études en France et de s’engager pour de grandes causes.
Que signifie pour vous être francophone ?
Pour moi, la francophonie est un essor. C’est elle qui me guide à dépasser mes barrières et à oser sortir de ma zone de confort. C’est comme un bon parent qui m’aurait guidée sur mon chemin vers le succès. J’ai grandi dans un milieu francophone où j’ai eu l’opportunité d’enrichir mes relations humaines et de partager l’amour pour la musique, le théâtre et la danse française. Puis la francophonie est devenue le pilier de mon développement professionnel qui m’a permis d’oser encore plus : participer aux concours internationaux de
plaidoirie francophone, mener mes études de droit français à Bucarest et puis obtenir la bourse pour suivre le Master 2 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. La francophonie a forgé et couronne ma réussite, personnelle et professionnelle. Je dois à la francophonie une grande partie de ce que je suis aujourd’hui.
Parlons couronnement : l’an passé vous avez été lauréate du deuxième prix de la 4e édition du concours de plaidoirie francophone à Budapest.
Ce concours était un peu particulier parce que je me suis présentée toute seule et je n’avais eu jusque là que des expériences en équipe. Il y avait deux épreuves. J’ai rédigé un mémoire sur le sujet des droits de l’homme consacré à la La protection des données à caractère personnel, un domaine auquel je tiens beaucoup. Pour la finale, on a préparé une plaidoirie sur le sujet Soyez rassurés, vous êtes surveillés, c’était plus intéressant, car ce n’était pas seulement juridique, mais plutôt philosophique et cela a donné plus de dynamisme et a permis plus de créativité. Grâce à ce concours, j’ai obtenu un stage dans un cabinet à Paris. J’ai déjà appris beaucoup de choses, écrit des pactes d’associés ; je suis allée à des audiences dans les tribunaux, je n’accomplis pas seulement de tâches de stagiaire, mais aussi vraiment celles d’un avocat. Chaque tâche est un nouveau défi et c’est vraiment
enrichissant.
Vos expériences précédentes témoignent de votre appartenance à la francophonie. Qu’est-ce qui vous a mené au Bénin ?
Il s’agit de ma première participation au concours de plaidoirie Charles Rousseau en droit international public. C’est la plus grande compétition en droit international public en français. Ce concours représente un moment pour moi décisif, car c’est alors que je me suis rendue compte que je voulais être avocate. Également, c’est à ce moment-là que j’ai compris ce qu’est la francophonie et sa diversité. J’ai découvert le Bénin, un morceau d’Afrique, et j’ai été impressionnée par la simplicité des gens rencontrés et par le fait qu’ils étaient passionnés par ce qu’ils faisaient. Ils me semblaient reconnaissants pour tout ce qu’ils vivent.
Comment voyez-vous votre avenir en francophonie ?
J’aimerais pouvoir pratiquer le français toute ma vie, c’est pourquoi il fait partie de mes plans futurs. À présent, je suis avocate au barreau de Bucarest et pendant un an et demi je serai avocate stagiaire en Roumanie : mon plan est de faire l’équivalence du barreau roumain en France pour devenir avocate au barreau français. Aussi, dans cinq ans, je serais intéressée de rester en France ou dans une institution européenne, soit à Bruxelles, soit à Strasbourg, pour y travailler en tant qu’avocate. Le français n’est pas pour moi seulement une langue de travail, elle est aussi celle de la communication et du partage, je ne vais jamais arrêter de parler cette langue !