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La galaxie francophone
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La galaxie francophone

comment y parle-t-on le français !
11 octobre 2018 - par Arnaud Galy 
Alexandre Wolff présente le rapport de l’Observatoire de la langue française 2018 devant un public de professeurs de français - Ph : Arnaud Galy - Agora Francophone
Alexandre Wolff présente le rapport de l’Observatoire de la langue française 2018 devant un public de professeurs de français
Ph : Arnaud Galy - Agora Francophone

Avant tout, toujours « mettre le paquet » sur l’éducation, car il ne servirait à rien que la croissance démographique du continent africain fasse exploser le nombre d’habitants des pays francophones si les systèmes éducatifs sont incapables de dispenser un enseignement de qualité. Une République Démocratique du Congo, aussi peuplée soit-elle ne garantit pas que la population soit adepte du français. Le rapport note avec insistance que, dès à présent, la qualité des acquis dans bien des pays est insuffisante pour une expression de qualité. Selon les zones géographiques, 40 à... 80 % des élèves ont un niveau insuffisant. La formation des enseignants est à prendre en compte autant que celle des élèves...

L’étude s’attache aux usages qu’il est fait de la langue qui nous rassemble et à la qualité de la transmission. Les usages sont aussi divers que variés comme dit l’expression populaire ! Le mélange du français avec les langues nationales prend de l’ampleur. Libanais, Sénégalais, Gabonais ou Ivoiriens n’hésitent pas à combiner les langues ce qui ne manquera pas, si le processus s’étend, à provoquer débats et polémiques. Doit-on se réjouir de l’inventivité et de la présence du français dans la vie quotidienne des populations pratiquant ce métissage ou doit-on s’offusquer de la perte d’une « super puissance » symbolisée par la langue de Paris ? Plus marquant que ce métissage est la place prise par les langues nationales, par exemple au Mali (Bambara) ou au Sénégal (Wolof) qui par conséquent fait régresser la pratique du français. L’étude des usages décrit en profondeur l’environnement dans lequel les locuteurs s’expriment. Est-ce au travail ? Au domicile ? Le français arrive-t-il en première position, en seconde... ou loin derrière ? Et surtout comment se passe sa transmission ? Par exemple, en Afrique de l’Ouest ou Centrale, l’Observatoire note que plus les jeunes communiquent avec leurs « anciens » plus ils le font en langue nationale. Inversement, entre mêmes générations jeunes, le français est bel et bien ancré. Quant à la transmission, même dans les pays comme le Liban, le Sénégal, le Maroc ou la Tunisie où la concurrence est forte avec une ou plusieurs langues, les familles tiennent à transmettre le français. Le plurilinguisme est donc une réalité qu’il ne sert à rien de nier. Au sein des foyers, les langues se côtoient, s’entremêlent et se concurrencent. La diversité culturelle est à l’œuvre !

Si 60 % des locuteurs francophones résident en Afrique, il convient de séparer deux grands espaces. L’espace où l’on vit en français et celui où on apprend le français. Les prévisions donnent le tournis : entre 477 millions et 747 millions de locuteurs à l’horizon 2070, si... l’éducation devient la priorité des états. Pour cela, l’enseignement de Français Langue Étrangère (FLE) est capital. L’Afrique subsaharienne, l’Europe et l’Océan sont les plus friands de FLE mais l’Asie et la Caraïbe connaissent un fléchissement. Globalement, en quatre ans, l’apprentissage du FLE à progressé de 8 %. Cette courbe ascendante et la bonne tenue générale de la langue française conduisent l’Observatoire à s’interroger sur les avantages que donnerait cette langue en matière économique. Il apparaît que les pays, qui appartiennent à la sphère francophone, commercent davantage avec d’autres pays francophones. Cela à hauteur de 18 %. Quand il s’agit de commerce de biens culturels, le pourcentage monte à 153 %.

Comme le montrent les différents rapports économiques, le chômage des jeunes dans l’espace francophone est une plaie. Les offres d’emploi stipulent la plupart du temps la capacité à s’exprimer en plusieurs langues et le français est bien souvent un atout majeur. Les domaines où le français est indéniablement recherché sont par exemple le secteur bancaire, les ONG, le tourisme et l’hôtellerie ou les plateformes de téléservices. Les entreprises privilégient toujours l’anglais mais le français se place en seconde position. Une exception pour l’Arménie ! Le français est en troisième position après l’anglais et le russe.

La bonne tenue globale du français dans la « compétition » mondialisée est aussi visible dans les médias. Si l’anglais – of course – le chinois et l’espagnol dominent l’Internet, le français occupe la quatrième place, au pied du podium ! TV5 Monde ou France Media Monde étendent leur réseau de diffusion et pénètrent dans des centaines de millions de foyers. TV5 Monde couvre 200 pays et porte une voix francophone à 360 millions de foyers. Les grands diffuseurs nationaux RTS (Suisse), RTBF (Belgique), France Télévision (France), Radio Canada (Canada) Radio France (France) ou Canal Plus Afrique (France) marquent leur territoire. Une tendance, à la fois étonnante et rassurante, montre que de grands réseaux de diffusion non francophones accordent une place grandissante à des programmes en français. Tel est le cas pour BBC news, Deutsche Welle et même des télévisions russe (RT) ou chinoise (CGTN).

Établir la synthèse d’une synthèse n’est pas gage de précision, il est donc plus que conseillé de se procurer le rapport définitif. Pour les amoureux de lectures pointues, de données statistiques et de débats...

Le rapport complet est édité par les Éditions Gallimard. Il sera disponible en mars 2019.

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