PICTORAM est un bel hommage au cinéma libanais et à la scène culturelle et artistique libanaise. Étalée sur 244 pages, la revue est un projet ambitieux qui essaie de condenser la vie culturelle au Liban en 2016. PICTORAM est, en cela, plus qu’une revue ; c’est une sorte de florilège éclectique qui dessine les contours de la vie culturelle au Liban à travers des passions, des histoires, des projets et des rêves.
La revue déploie avec générosité des portraits et des entrevues avec des réalisateurs et réalisatrices, des acteurs et actrices, bref une plongée dans le monde fascinant du cinéma libanais qui arrive à survivre et à briller en dépit de la situation du pays et malgré la maigreur du financement local. A travers une palette de visages dont certains disparus comme Maroun Baghdadi ou Randa Chahal Sabbagh, l’histoire du cinéma libanais moderne est tissée, jalonnée par les noms de Ziad Doueiri, Nadine Labaki, Jocelyne Saab, Borhan Alaouié et Philippe Aractingi pour n’en citer que quelques-uns.
La musique internationale de Gabriel Yared et d’Ibrahim Maalouf ou encore celle de Khaled Mouzannar se trouve naturellement rattachée au cinéma. Parce que cinéma rime avec musique… Une musique qui dépasse les frontières de la langue et du pays pour se glisser dans l’oreille avec une délicatesse absolue. Car si les images se perdent au fil du temps, la musique du film est capable de les réanimer…
Que de passions sont renfermées dans ce numéro ! La passion du cinéma évidemment, une passion partagée par les organisateurs de manifestations le Festival International de Beyrouth ou le Beirut Art Film Festival. Ou encore la passion et la fascination uniques d’Abboudi Abou Jaoudé, collectionneur d’affiches devenues rares qui contribuent à retracer les moments glorieux du cinéma libanais et arabe. Que Sabah est belle dans sa robe rose et que Fairouz est délicate sur l’affiche du Vendeur des bagues (Biyya’a al khawatem) signé Youssef Chahine. La fondation Métropolis et son cinéma sont une autre expression de cette passion qui les pousse à privilégier un engagement au profit du cinéma plutôt que le profit de ce dernier.
Côté international, PICTORAM est à l’écoute de Jack Lang qui déploie sa vision du Liban et de sa scène culturelle, de Nayla Saki qui promeut un Pont de Culture entre le Liban et la France à Aix-en-Provence et du Liban en musique à l’UNESCO sous l’impulsion de la délégation libanaise.
La revue se faufile aussi dans les coulisses des musées et de la Beirut Art Fair avant de dévoiler les portraits des artistes Samir Moubarak, Armand Arcache et Valérie Arcache Aouad. Elle feuillette les pages de L’Orient littéraire où se déverse le talent d’Alexandre Najjar et d’un rassemblement d’amoureux fins de belles lettres. Elle rencontre Ricardo Karam et revient sur le legs de Samir Kassir….
PICTORAM arrive ainsi à décrire avec précision les contours de la vie artistique et culturelle du pays dont la résilience se trouve au fond bien enracinée dans sa culture, ses images, sa plume et sa musique….