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Mai Aasjoe - Une expérience africaine

Mai Aasjoe - Une expérience africaine

8 février 2022 - par Madalina Spulber 
 - © Mai Aasjoe
© Mai Aasjoe

Mai Aasjoe est une jeune Estonienne qui a fait de l’apprentissage de la langue française un métier qui lui a permis, aussi, de quitter Tartu, sa ville natale, afin de travailler en tant que professeur de français volontaire à Kongo, un tout petit village situé dans le nord de Ghana, en Afrique de l’Ouest.

Fraîchement maman de deux magnifiques petites filles, Mai vit actuellement à Tartu, et elle est en congé de maternité depuis 2016 après avoir travaillé pour l’ONG Mondo, une association basée en Estonie, qui déroule de nombreux projets liés à l’éducation globale et au développement : les droits de l’homme, tout comme l’écologie, la migration et la lutte contre racisme.

Avant de s’engager dans cette association, Mai enseignait déjà le français, depuis 2009, au Miina Härma Gymnasium de Tartu. Au fil des années, grâce à ses compétences, elle acquiert de plus en plus de responsabilités et dirige le département de Baccalauréat International au sein de cette école.

En 2015, Mai décide d’élargir encore plus son horizon et d’accomplir son rêve de travailler en tant que volontaire en Afrique : « C’est bizarre, mais il y a beaucoup de choses dont je rêvais depuis que j’étais toute petite et qui se sont réalisées. Je me souviens quand j’ai rencontré celui qui est devenu maintenant mon mari, c’était le premier rendez-vous, et je lui avais dit que mon rêve est d’aller travailler en tant que volontaire en Afrique si jamais la possibilité se présentait. Alors, je n’ai pas hésité quand l’occasion s’est vraiment présentée », nous raconte Mai.

Ainsi, avec l’appui de l’ONG Mondo, elle part à Kongo, un village situé dans le nord du Ghana. Pendant quatre mois, Mai travaille comme professeur de français et anglais, et elle organise des formations pour les professeurs de langue du village : « Le Ghana est un pays anglophone entouré par des pays francophones. Kongo, le village où j’enseignais le français est souvent traversé par des francophones, car c’est situé tout près de la frontière avec le Burkina Faso, d’où l’importance de l’apprentissage de la langue française. C’était grâce à la francophonie que je suis arrivée à accomplir mon rêve en fait », nous explique-t-elle.

Dès le premier jour de son arrivée, Mai s’est trouvé un second chez soi au Ghana. Le travail avec ses élèves et les échanges avec les professeurs du village ont beaucoup stimulé sa créativité. Elle voulait surtout éviter le cliché du volontaire européen venu en « sauveur du monde ». Elle s’est appliquée à apprendre la langue locale, et avant tout, connaître et comprendre, car un vrai échange se fait dans les deux sens : « J’ai connu beaucoup de gens avec de grands cœurs et cette expérience a changé ma vie. C’était vraiment, j’utiliserais le mot “dingue” ; c’était dingue dans quelles conditions les professeurs travaillaient là-bas, et parmi eux, y en avait quelques-uns tellement inspirants ; malgré le manque de matériels pédagogiques, car ils n’avaient que le tableau et le crayon, ils arrivaient à faire un travail magnifique avec les élèves. Je les regardais et je me disais que je ne pourrais jamais faire un tel travail avec si peu de ressources. »

Malgré cette très brève période qu’elle avait passée là-bas, son retour en Estonie avait été marqué par une forte détermination de s’investir encore plus dans l’éducation globale et le développement. Mai souhaite apporter sa contribution afin de rendre l’accès à la scolarité plus facile surtout dans les zones moins développées des pays comme le Ghana, le Kenya, l’Afghanistan, l’Ukraine ou la Birmanie où son organisation ONG Mondo développe ses projets. Avant son congé de maternité, elle organisait des formations et participait à la conception de matériels pédagogiques pour les écoles et les centres de jeunesse, tout comme elle coordonnait un réseau d’écoles associées à l’UNESCO. Pour le moment, elle se dédie à ses deux petites filles qui apprécient beaucoup la langue française, « surtout à travers les chansons, l’aînée adore les comptines africaines francophones », nous confie Mai.

Tout de même, elle pense souvent avec nostalgie à ces quelques mois de volontariat qui lui ont appris à croquer la vie à pleines dents et lui ont permis de vivre une une immersion totale dans une culture totalement différente de la sienne, et pourtant si proche de son cœur. La gentillesse et l’hospitalité des gens, les belles rencontres avec ses élèves, tout comme les paysages à couper le souffle seront inscrits à tout jamais dans ses souvenirs, et lui inspirent encore cette grande envie de revenir et reprendre le grand large.

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