Je connaissais déjà Margarita personnellement, car nous avions participé ensemble au stage annuel de journalisme radio organisé en 2017 à Tulcea, en Roumanie, dans le cadre du festival de film sur l’environnement, Pelicam. Cela a été un réel plaisir de lui reparler et d’apprendre qu’elle était maintenant la fondatrice de FRANCOFAN, fondation pour l’éducation et la jeunesse, depuis 2019.
Margarita est née le 25 mai 1991 à Erevan, en Arménie. Elle est presque bilingue, du fait de son parcours. À l’âge de 7 ans, elle est partie en Belgique et en Suisse avec sa famille, où elle est restée jusqu’à l’âge de 10 ans. Une fois de retour en Arménie, elle a continué ses études dans une école française, ensuite à l’Université française en Arménie (UFAR), avec un stage en France, à la Mairie du Plessis Robinson. Elle a travaillé pendant ses études, dans des boîtes françaises en Arménie, en général des centres d’appel ou des compagnies qui offraient de la consultance pour les assurances et les subventions.
Actuellement, elle occupe un emploi de 9 heures à 18 heures comme juriste. En dehors des heures de travail, elle se consacre aux projets francophones de jeunesse qu’elle mène maintenant par le biais de sa fondation. Avec la création de la fondation, elle pourra proposer des projets auxquels les autres pourront postuler. Elle est tombée complètement par hasard sur des projets de jeunesse avec l’OIF et ce fut « comme un virus, dès le premier projet ». Margarita est, à partir de 2017, formatrice du mouvement « Libres ensemble » de l’OIF.
Lors de ses ateliers, elle fait de la sensibilisation aux valeurs de la francophonie, dans le respect, la liberté et la solidarité. Son but est de pouvoir montrer, par le biais de l’exemple personnel, ce que la langue française peut donner. Pour Margarita, la chose la plus marquante est que, sur la carte du monde, peu importe où elle met son doigt, c’est sûr qu’elle a un certain nombre d’amis dans tel ou tel pays. Pour son anniversaire, elle est fière d’avoir des amis de plusieurs nationalités qui la félicitent. Par sa fondation, elle essaie de créer un réseau francophone, de montrer le chemin. Elle s’est rendu compte qu’il y avait très peu d’Arméniens qui répondaient aux appels d’offres et cela était dû principalement au manque d’information.
En travaillant avec les jeunes par l’intermédiaire de la « boîte à outils » Libres ensemble créée par l’OIF, qui circule et qui doit être adaptée au terrain de chaque pays, le but est de changer les mentalités et de privilégier l’ouverture vers la diversité et les valeurs de la francophonie, casser les stéréotypes et les préjugés. Elle a observé que l’exemple personnel est très fort et elle essaie de s’en servir lors de ses formations. Ses élèves associent le fait de connaître le français avec l’autonomie, le fait de pouvoir se débrouiller tout seul dans un autre pays et d’avoir accès à d’autres cultures. La francophonie et les projets de jeunesse l’ont fait voyager : en Roumanie, en France, en Espagne, au Portugal, en Suisse.
Elle se rappelle avec bonheur et nostalgie du projet lors duquel elle a voyagé sur l’Hermione : la Frégate de la liberté, du Portugal en Espagne, la deuxième conférence des jeunes francophones à Genève, la formation de l’éducation à Nice. Le résultat est évident : en jetant un oeil en arrière, elle peut faire le bilan de tout ce que les ateliers de sensibilisation, les conférences et les formations lui ont apporté et comment cela a donné de la couleur à sa vie. Le français l’a tellement changée, qu’elle dit que ses enfants, au moment où elle en aura, seront eux aussi « obligés » d’apprendre le français, car c’est une langue qui, juste en la parlant, lui apporte le sourire aux lèvres.