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Maurice Béjart, chorégraphe, des racines saint-louisiennes, source d’inspiration par Massiga Faye

Maurice Béjart, chorégraphe, des racines saint-louisiennes, source d’inspiration par Massiga Faye

25 décembre 2019 - par Massiga Faye 
 - Aimablement prêtée par l'auteur
Aimablement prêtée par l’auteur

Métissage. Ce mot a une résonance particulière à l’évocation du parcours artistique et physiologique du danseur et chorégraphe Maurice Béjart (Maurice-Jean Berger de son vrai nom). Décédé le 22 novembre 2007, il aura marqué de son vivant l’histoire de la danse contemporaine. Comme un suc fécondant, ses racines saint -louisiennes ont inspiré sa pratique artistique rythmée par le sens de l’autre, du dialogue interculturel, du métissage. Cette trajectoire n’a rien de fortuit. Fils du philosophe Gaston Berger, parrain de l’Université de Saint-Louis, petit fils de Fatou Diagne, de confession musulmane, Béjart a été membre de l’Académie des Beaux-arts de 1994 jusqu’à sa mort en 2007.

Sa passion pour la danse l’a amené à créer en 1997, à Dakar, l’école Mudra Afrique avec la chorégraphe Germaine Acogny. Dans cet établissement, les pensionnaires recevaient une formation qui allait de la danse classique au théâtre en passant par la danse contemporaine avec une mise en lumière de l’esthétique en Afrique. Sur ce registre, l’analyse faite par Aïssatou Bangara dans la revue Ethiopiques numéros 94-95 titré « Béjart Ballet Lausanne » à Dakar, l’auteure d’une thèse de doctorat sur la danse s’interroge sur ce qui lie réellement le chorégraphe à l’Afrique et au Sénégal. « Est-ce le fruit de la rencontre de son père Gaston Berger, avec Senghor, tous deux philosophes ? », se demande Aïssatou Bangara. Celle-ci avance que la foi du poète-président en la civilisation de l’universel, fruit d’un métissage et d’une symbiose culturels, et sa rencontre avec Gaston Berger, père de la prospective, vont aider le fils danseur-chorégraphe, à s’intéresser davantage aux danseurs du Sud, plus particulièrement à leurs danses.

Symboliques
Selon Bangoura, Béjart avait remarqué dans les expressions africaines une réelle signification dans les gestes. Son analyse fait ressortir des pas et gestes, des images symboliques. Dans cette dynamique, les danseurs expriment ce langage à travers leurs corps.

Aïssatou Bangoura met en évidence le rythme, élément clé de la danse que nous retrouvons dans la poésie de Senghor. « Cet aspect aurait-il réuni les deux philosophes ? », s’interroge la critique soulignant un élément artistique autour duquel Béjart et Senghor se retrouvaient. Lors du Congrès mondial des écrivains et artistes en 1984, Senghor disait : « C’est au demeurant de la poésie africaine que s’inspire Béjart. Ce n’est pas un hasard si sa troupe s’appelle Ballet du XXe siècle. Il a choisi de créer une danse intégrale qui est poésie unissant en symbiose la parole, le chant et la musique. Ce n’est pas un hasard si son père était métis franco-sénégalais ». Sur ce registre, Maurice Béjart n’a pas fini d’inspirer. C’est le cas du danseur, chorégraphe, Alioune Diagne. Celui-ci a monté à Saint-Louis l’association Diagn’Art. Il explique qu’au début de sa carrière, Béjart l’a beaucoup inspiré. En 2009, Diagne avait participé à un projet hommage regroupant quatre chorégraphes africains. Il avait travaillé un projet solo sur le thème de l’amour. « Cela m’a permis de faire des recherches », confie Alioune Diagne qui, depuis, fait son chemin. Le métissage occupe une place centrale dans son écriture chorégraphique. « La diversité culturelle est une richesse. Il est important de s’intéresser et de voir ce que les autres font », estime Diagne qui mise sur cette approche pour faire évoluer sa pratique artistique.

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