"Un voyage itinérant au cœur des villes, sur la trace des arts vivants"
À Dakar, six danseurs vivent en s’accrochant à leurs rêves.
Pour gagner sa vie, Baïdy est cuisinier le soir dans un fast-food clando de la
banlieue dakaroise où il ne peut s’empêcher de krumper au son brouillé de la
radio, sous la lumière crue des néons.
Bakari sert le café « Touba » au coin de la rue. C’est à la nuit tombée qu’il entre en transe aux rythmes Assiko des percussions, laissant rejaillir le passé de ses ancêtres.
Marie Agnès a choisi la danse pour exprimer ce que d’autres femmes subissent et taisent. Elle danse comme on se bat, puissante et déterminée dans chacun de ses mouvements.
Peter, le benjamin, est un jeune B.boy qui s’approprie les rues de la ville, les
transformant en sa salle d’entrainement à ciel ouvert.
Pi quant à lui s’inspire du Sabar, une des danses traditionnelles sénégalaises, auquel il injecte les mouvements saccadés et précis du « Locking ».
Enfin Baye Dame danse sur les toits de la capitale au rythme de sa Kora et tente d’« Être », tout simplement.
Pour chacun d’eux, aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres.
C’est l’ouverture d’un laboratoire éphémère, établi dans une ancienne usine de
biscuits, brute et poussiéreuse.
Pendant six jours, s’y déroulera une résidence artistique pour faire d’un
patchwork d’idées, une œuvre commune tissée par le fil de l’art.
Six danseurs, trois stylistes et un graffeur, travailleront ensemble sans limite ni
contrainte. Une seule règle : « celui là je dois prendre de lui pour créer, il doit
prendre de moi pour créer ».
À la Médina, quartier populaire de Dakar, les lampadaires scintillent sur le
trottoir mouillé. Les danseurs sortent d’un taxi désossé et avancent ensemble sur la chaussée. La rue s’est arrêtée le temps d’une danse. Les femmes sont aux fenêtres, les mômes assis par terre et les taxis ont coupés leur moteur. Les
regards intrigués se posent sur les corps qui s’animent et commencent à danser.
Dansez les arts est un film documentaire intimiste qui dévoile le message de ces artistes à la recherche constante de leur place au sein de la société.
Sara Maurin Kane