« Voilà maintenant dix ans qu’il y a une émergence de vraies signatures artistiques. C’est-à-dire que des auteurs et des cinéastes de la zone Océan Indien se dévoilent dans les festivals ». Pour Mohamed Saïd Ouma, le partenariat des festivals de cinéma de la zone est une réelle plate-forme qui prépare le démarrage d’une industrie cinématographique à La Réunion, l’île Maurice, les Comores et Madagascar. « Les festivals jouent un rôle de fédérateurs et de catalyseur. Dans le sens où cela génère beaucoup d’énergie et ce ne sont pas uniquement des scènes de projection » a-t-il constaté.
Pour le moment, le problème réside dans la diffusion des films qui circulent essentiellement dans les festivals. Or, ces derniers n’ont pas pour vocation la distribution et la commercialisation des films. Il n’existe pas de véritable sphère de partage, ni d’infrastructures cinématographiques adéquates. Jusqu’ici, plusieurs îles notamment, Madagascar et l’île Maurice, n’ont pas encore de salles de cinéma.
Comme le souligne Mohamed Saïd Ouma : « Autre point important, le septième art a besoin de réglementation au niveau des cadres juridiques et institutionnels. Ces derniers permettront de pérenniser cette discipline artistique. À un moment donné, quand l’industrie du cinéma aura sa place, l’État devrait prendre ses responsabilités. »
C’est donc un défi que la zone de l’Océan Indien doit relever. Ce qui ne manquera pas de soulever de nouveaux questionnements.